« Gilets jaunes » : les réactions des corps intermédiaires reçus à l’Élysée

« Gilets jaunes » : les réactions des corps intermédiaires reçus à l’Élysée

Après quatre heures d’échanges à l’Élysée, les patrons des principaux syndicats et du patronat, ainsi que les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et des associations de collectivités locales ont fait part de leurs sentiments. Emmanuel Macron n’a lui donné « aucun élément » à ses interlocuteurs sur son allocation de ce soir.  
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Hervé Morin demande à Emmanuel Macron de « restaurer le lien de confiance avec les Français »

Hervé Morin demande à Emmanuel Macron de « restaurer le lien de confiance avec les Français »
01:09

Pour le président de Régions de France, autour de la table ce matin « tout le monde s’est accordé à reconnaître » que le mouvement des gilets jaunes relève « de questions sociales », de « questions démocratiques », « de la fin de la verticalité du pouvoir » ou encore « de la propre relation de confiance » d’Emmanuel Macron avec les Français

Hervé Morin demande à Emmanuel Macron d’annoncer ce soir « des mesures sociales concernant les bas salaires et pas simplement le SMIC », « des mesures concernant les retraités », « des mesures sur le logement », « des mesures permettant d’enrayer la fracture territoriale ».

« Il faut simplement désormais que nous ayons un président de la République qui le dise aux Français avec des mots simples, des mots compréhensibles » « pour tenter de restaurer le lien de confiance avec les Français ».

Christiane Lambert salue « une prise de conscience » de l’exécutif « de la nécessité de travailler davantage avec les corps intermédiaires »

Christiane Lambert a salué « une prise de conscience » de l’exécutif « de la nécessité de travailler davantage avec les corps intermédiaires »
03:35

À sa sortie, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a salué la « prise de conscience » de l’exécutif : « Ce qui est important c’est que le président de la République et le gouvernement aient pris conscience de la nécessité de travailler davantage avec les corps intermédiaires qui ont été beaucoup écartés depuis 18 mois. Nous l’avons dit fermement. Il l’a reconnu. »

Durant cette concertation avec le président de la République, Christiane Lambert a dit être revenue sur « les problématiques agricoles du moment » : notamment « une fiscalité écologique extrêmement lourde et en forte augmentation » : « J’ai demandé plus de pragmatisme dans les propositions qui sont faites. »

Interrogée pour savoir s’il y avait des points de convergence entre les agriculteurs et les Gilets jaunes, la présidente de la FNSEA, a répondu : « Il y a eu quelques points de jonction mais il y a aujourd’hui un mouvement qui est lancé à l’initiative de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, dans le respect des biens et des personnes et qui n’est pas associé aux Gilets jaunes. »

Laurent Berger attend « de l’empathie », des réponses sur le « pouvoir d’achat » et « le partage de la valeur ajoutée »

Laurent Berger : « Notre démocratie a besoin d’une démocratie représentative, de prise en compte des corps intermédiaires »
00:42

Le leader de la CFDT a mis sur la table plusieurs pistes de sortie de crise. « Cette première réunion a été un long tour de table de la vision de la crise que nous traversons » a souligné Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « On a eu aucun élément de réponse sur les éléments qui seront apportés par le président de la République ce soir ».

Face à la « crise démocratique très grave » et la « crise sociale très importante, qui prend racine dans les inégalités sociales et territoriales », Laurent Berger imagine une réponse « en plusieurs temps : capacité à avoir de l’empathie, à comprendre ce qui se passe » déjà. Il faut ensuite « des réponses de court terme, en termes de pouvoir d’achat, avec les dépenses contraintes qui pèsent sur l’énergie, les transports, mais aussi la question des salaires, que ce soit dans le privé ou le public. Et la nécessité de s’inscrire sur une vraie discussion sur le partage de la valeur ajoutée créée dans l’économie et les entreprises », ce qui renvoie à la question des salaires, sans oublier « les enjeux de transition écologique ».

Laurent Berger souligne aussi l’importance d’avoir « un débat fiscal sur la justice fiscale, la contribution des uns et des autres au bien commun ». Les projets doivent être aussi « débattus dans les territoires ».

Le leader de la CFDT avait tendu la main fin novembre à l’exécutif. Mais Édouard Philippe ne l’avait pas saisie. Il ne sera donc pas de « ceux qui, il y a trois semaines, avaient appelé à un pacte social et écologique, et considéreraient qu’être reçu pendant 4 heures par le Président et douze ministres serait quantité négligeable ». Il ajoute : « Notre démocratie a besoin d’une démocratie représentative, de prise en compte des corps intermédiaires et de démocratie participative. (…) Tant mieux si c’est un nouveau temps de prise en compte des acteurs sociaux et économiques dans notre pays ».

Jean-Luc Rigaut (président de l'Assemblée des communautés de France) : « Que tous les maires puissent écouter les Français de leur territoire »

Jean-Luc Rigaut (président de l'Assemblée des communautés de France) : « Que tous les maires puissent écouter les Français de leur territoire »
01:17

Jean-Luc Rigaut, président UDI de l'Assemblée des communautés de France, qui fédère 985 intercommunalités, souhaite remettre les maires au centre du jeu. Il propose « qu’au mois de janvier, tous les maires, soient dans les mairies ou les écoles, puissent écouter les Français de leur territoire, afin que le débat puisse avoir lieu. (…) Et ensuite qu’on organise les assises territoriales de ces débats autour du triptyque logement, transport et énergie ». Il souhaite une organisation « indépendante, avec les élus, la commission du débat public ou le médiateur de la République ».

L’association des maires ruraux de France et celle des petites villes de France ont déjà proposé également que les maires ouvrent leurs mairies pour recueillir les doléances de leurs administrés.

François Asselin (CPME) demande le retour des « heures supplémentaires nettes de taxes et nets d’impôts »

François Asselin (CPME) demande le retour des « heures supplémentaires nettes de taxes et nets d’impôts »
02:13

Le président de la CPME, François Asselin (Confédération des petites et moyennes entreprises) s’est d’abord félicité « d’un climat plutôt paisible » dans les entreprises. « Ce que nous ne voudrions pas c’est que les entreprises soient les victimes collatérales d’une inflation fiscale qui est devenue insupportable pour beaucoup de Français et pour les acteurs économiques que nous sommes ».

Raison pour laquelle, François Asselin a souhaité que le gouvernement remette en place « les heures supplémentaires nets de taxes et de nets d’impôts ». « C’est une mesure qui serait très efficace, immédiate, qui, d’un côté encouragerait le travail et de l’autre répondrait au pouvoir d’achat ».

Geoffroy Roux de Bézieux : « Nécessité impérieuse de baisser la pression fiscale »

Geoffroy Roux de Bézieux : « Nécessité impérieuse de baisser la pression fiscale »
01:37

Le président du Medef a relevé des « positions parfois contradictoires mais pas antagonistes » lors des 4 heures d’échanges. « Comme la nécessité de baisser les impôts » contre « celle de préserver les services publics dans les territoires ».

Geoffroy Roux de Bézieux a quant à lui exprimé « sa préoccupation sur la situation économique d’un certain nombre de secteurs, le commerce, le transport, la logistique, l’hôtellerie-restauration ».

Le patron du Medef a aussi rappelé « la nécessité impérieuse de baisser la pression fiscale » estimant que « cette révolte, est une révolte au départ de la pression fiscale et administrative ». « Il est indispensable de donner des signaux ce soir ». Deux mesures sont pour lui « essentielles ». La première concerne la « mobilité dans les territoires » et la seconde porte « sur la défiscalisation des heures supplémentaires »

 

 

 

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