Hollande appelle à voter Macron, retour sur le terrain pour Le Pen
La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour le favori...

Hollande appelle à voter Macron, retour sur le terrain pour Le Pen

La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour le favori...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour le favori Emmanuel Macron, pour qui François Hollande a solennellement appelé à voter, tandis que Marine Le Pen est repartie sur le terrain dans le Pas-de-Calais.

"La présence de l’extrême droite fait une nouvelle fois courir un risque pour notre pays (...) Face à un tel risque, la mobilisation s'impose et la clarté des choix. Pour ma part, je voterai Emmanuel Macron", a déclaré le chef de l’État dans une allocution télévisée à l’Élysée.

Selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur, M. Macron est arrivé en tête du premier tour avec 24,01% des suffrages devant la présidente du Front national (21,30%). François Fillon est arrivé troisième avec 20,01% des voix, devant Jean-Luc Mélenchon, à 19,58%.

Sévèrement battu, François Fillon a affirmé dans l'après-midi devant le bureau politique des Républicains n'avoir "plus la légitimité pour mener" la bataille des législatives et vouloir "redevenir un militant de cœur", sans plus de précision.

Présidentielle: résultats du 1er tour
Présidentielle: résultats du 1er tour
AFP

Les deux finalistes, invités par le chef de l’État à participer mardi à l'hommage national au policier tué dans un attentat sur les Champs-Élysées, préparent désormais le traditionnel débat télévisé de l'entre-deux-tours, prévu le 3 mai. Leurs entourages ont indiqué qu'ils avaient chacun l'intention d'y participer, alors qu'en 2002 le président sortant, Jacques Chirac, avait refusé d'affronter Jean-Marie Le Pen.

- Meetings d'entre-deux-tours -

Principales différences entre Macron et Le Pen
Principales différences entre Macron et Le Pen
AFP

En attendant, Emmanuel Macron, tout en se préparant pour remporter le second tour, devait, selon son entourage, consacrer les journées de lundi et mardi aux "négociations politiques" dans le but de former une majorité, en prévision des législatives des 11 et 18 juin.

Critiqué pour avoir fêté le résultat du premier tour à La Rotonde, une brasserie du quartier de Montparnasse, le candidat d'En Marche! pourrait tenir un meeting dans sa ville natale d'Amiens avant le 7 mai.

De son côté, Marine Le Pen est repartie dans son fief électoral du Pas-de-Calais pour arpenter les allées du marché de Rouvroy.

Alors que les ralliements à M. Macron se sont multipliés dès dimanche soir, de Benoît Hamon à François Fillon, la présidente du FN a brocardé devant la presse "le vieux front républicain tout pourri, dont plus personne ne veut" qui "essaie de se coaliser" contre elle.

Second tour : un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
L'évolution positive de l'indice boursier allemand DAX sur un écran de cotation à Francfort le 24 avril 2017
AFP

Pour ce deuxième tour, "on est challengeur, clairement", a jugé le vice-président du FN Florian Philippot, qui a demandé à Nicolas Dupont-Aignan d'être "cohérent" en appelant à voter pour Marine Le Pen.

Selon deux sondages réalisés dimanche soir, Emmanuel Macron battrait largement Marine Le Pen, à 62%-38% selon Ipsos Sopra Steria, à 64%-36% selon Harris Interactive.

La présidente du FN tiendra jeudi un meeting d'entre-deux-tours à Nice.

La journée était agitée chez Les Républicains: avec l'élimination de François Fillon, la droite est absente du second tour pour la première fois sous la Ve République.

Lors d'un comité politique en matinée, les principaux responsables LR ont laissé éclater leurs divergences sur un appel explicite à voter pour Emmanuel Macron, optant finalement pour un compromis qui exclut l'abstention au second tour.

A l'issue d'une réunion de son bureau national, le PS unanime a pour sa part appelé "à battre l'extrême droite" et donc "à voter" pour Emmanuel Macron.

- "Bon courage" -

Le scrutin de dimanche a vu l'élimination des deux partis dominant la vie politique depuis quarante ans: le parti gaulliste, aujourd'hui Les Républicains, et le Parti socialiste.

A droite, Jean-Pierre Raffarin, ex-soutien d'Alain Juppé, a jugé "trop facile de trouver un bouc-émissaire" en la personne de François Fillon. "Défaite personnelle" d'une "droite recroquevillée" sur "ses seules bases bourgeoises et conservatrices", estime pour sa part le maire de Tourcoing Gérald Darmanin, ex-soutien de Nicolas Sarkozy.

Au PS, Manuel Valls a analysé "la fin d'un cycle". "Ceux qui ne partagent pas les mêmes idées, qui sont en désaccord notamment sur l'Europe, sur l'économie, sur l'entreprise, sur les questions de sécurité, peuvent-ils encore être dans la même famille politique ? Personnellement je ne le crois pas. Donc doit venir le temps, enfin, de la clarification", a prôné l'ancien Premier ministre, soutien de Macron dès avant le premier tour.

Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise, n'a de son côté donné aucune consigne de vote, expliquant s'en remettre à l'avis des 450.000 soutiens de sa plateforme internet.

A l'étranger, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a souhaité "bon courage pour la suite" à Emmanuel Macron. Le gouvernement allemand lui a apporté son soutien en saluant "sa position pour une UE forte et une économie sociale de marché".

La Bourse de Paris, galvanisée par l'anticipation d'une victoire de l'ancien ministre de l'Économie, voyait les valeurs bancaires bondir pour certaines de quelque 10%.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Hollande appelle à voter Macron, retour sur le terrain pour Le Pen
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le