Jean Castex est nommé Premier ministre
Emmanuel Macron a nommé Jean Castex au poste de Premier ministre. 

Jean Castex est nommé Premier ministre

Emmanuel Macron a nommé Jean Castex au poste de Premier ministre. 
Public Sénat

Par Public Sénat (avec AFP)

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Cet homme posé et affable de 55 ans, qui n'a jamais été ministre, est un "couteau suisse" aux réseaux multiples qui cumule les avantages pour porter la deuxième phase du quinquennat: énarque, mais au contact des territoires (il est maire de Prades dans les Pyrénées-Orientales); de droite, mais réputé homme de dialogue et parfait connaisseur des arcanes du pouvoir depuis son passage, comme secrétaire général adjoint, à l'Elysée à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy.

"Un haut fonctionnaire qui connaît parfaitement le monde de la santé et qui est redoutable d'efficacité", avait résumé Edouard Philippe lors de sa nomination le 6 avril comme coordinateur de la stratégie nationale de déconfinement post-coronavirus.

"II a une bonhomie et une sympathie incroyable, une empathie et humilité naturelles. Il travaille à la vitesse de la lumière en gardant un calme à tout épreuve", se souvient un ancien du cabinet ministériel de Xavier Bertrand en assurant: "Je n'ai jamais vu quelqu'un autant faire l'unanimité autour de lui tout le temps".

Autant d'atouts qui ont servi "Monsieur Déconfinement" pour élaborer, avec sa "task force" de 18 collaborateurs, une doctrine prudente pour permettre au pays de négocier sans recrudescence de l'épidémie le virage de sortie de crise.

Peu connu du grand public, habitué des dossiers complexes, Jean Castex a aussi pu s'appuyer sur une vie professionnelle et politique très largement orientée vers le secteur social et la santé.

"C'est un vrai couteau suisse, il a des connexions un peu partout, il sait faire ce qu'il faut faire au bon endroit", assure Franck Louvrier, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.

 

"Enarque rectifié élu local" 

 

Directeur de l'hospitalisation au ministère des Solidarités en 2005-2006, il devient ensuite directeur de cabinet de Xavier Bertrand à deux reprises, d'abord au ministère de la Santé (2006-2007) puis au Travail (2007-2008).

"Le premier plan pandémie, c'est Jean Castex qui est dircab" à l'époque du virus H5N1, rappelle Xavier Bertrand, en louant "les idées claires et le franc-parler" de cet "énarque rectifié élu local".

Rue de Grenelle, il a aussi eu à gérer des dossiers délicats, notamment le service minimum dans les transports et la réforme des régimes spéciaux de retraite.

Il laisse à l'époque chez ses interlocuteurs des centrales syndicales le souvenir d'un homme "disponible" et "avenant" même s'il "cache une certaine fermeté", avec "une excellente connaissance de ses dossiers". En somme, disent les mêmes, "quelqu'un avec qui on peut discuter".

"Politiquement, je suis de droite et je l'assume parfaitement", soulignait alors ce membre de la cour des Comptes.

Nicolas Sarkozy en avait d'ailleurs fait son conseiller aux affaires sociales en 2010, puis le secrétaire général adjoint de l'Élysée entre 2011 et 2012.

A deux ans de la présidentielle, sa nomination "présente beaucoup d'avantages pour Macron" et "il se dit qu'il peut ainsi aussi embêter Xavier Bertrand" souligne-t-on dans l'entourage du patron ex-LR des Hauts-de-France, dont le nom revient régulièrement pour représenter la droite en 2022.

Membre des Républicains, Jean Castex soutient la candidature de François Fillon pour la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne 2012.

Mais ce père de quatre filles, qui a gardé l'accent de son Gers natal (il est né le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac), sait aussi se ménager des appuis à La République en marche: son nom avait un temps circulé fin 2018 pour succéder à Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur.

Il était jusqu'en début d'année délégué interministériel aux Jeux Olympiques de Paris-2024 et présidait l'Agence nationale du sport.

Conseiller régional de Languedoc-Roussillon de 2010 à 2015, battu aux législatives de 2012 par la candidate PS Ségolène Neuville, Jean Castex est aussi maire de Prades qu'il a arraché à la gauche en 2008, avant d'être largement réélu en mars dernier (76%).

Son grand-père, Marc Castex a été sénateur du Gers de 1980 à 1989.

 

 

Le 6 mai  dernier, Jean Castex était auditionné au Sénat devant la commission des lois pour présenter le plan de déconfinement.  Regardez la vidéo ici

Partager cet article

Dans la même thématique

Jean Castex est nommé Premier ministre
3min

Politique

Airbnb permet « payer les études de mes enfants », se défend cette propriétaire de Cagnes-sur-Mer

La France fait la part belle à Airbnb. La plateforme d’hébergement est désormais présente dans 80% des communes de l’hexagone. Une inflation des locations de courte durée qui a un impact direct sur la crise du logement. Dans certaines villes, le marché est saturé et le prix des loyers n’a jamais été aussi élevé. Mais pour certains propriétaires qui mettent leur bien en location, c’est aussi un revenu d’appoint utile pour entretenir leur patrimoine comme en témoigne Elodie Fakhfakh, face à trois sénatrices dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Documentaire Churchill chef de guerre de Peter Bardelhe
3min

Politique

Et si Winston Churchill était le grand perdant de la victoire des alliés en 1945 ?

L’Histoire a retenu de Winston Churchill un héros triomphant au balcon de Buckingham Palace après la capitulation des nazis. Mais proclamer le signe de la victoire avec la main ne suffit pas, encore faut-il en récupérer les bénéfices. A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a vu son influence dégringoler. Malgré les efforts du Vieux lion, les deux superpuissances, américaine et soviétique, ont imposé un agenda politique au détriment des intérêts britanniques. Le réalisateur Peter Bardelhe a fait le pari d’expliquer cette partie de poker diplomatique entre les vainqueurs de 1945 dans un documentaire Churchill, chef de guerre diffusé sur Public Sénat.

Le

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Politique

Échec de la CMP sur le budget : Gérard Larcher dénonce le « manque de considération » de Sébastien Lecornu à l’égard du Sénat

Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.

Le