Un large éventail de politiques, sans Marine Le Pen ni Jean-Luc Mélenchon: le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)...
Le Crif tient son dîner annuel, un oeil vigilant sur la présidentielle
Un large éventail de politiques, sans Marine Le Pen ni Jean-Luc Mélenchon: le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)...
Par Benoît FAUCHET
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Un large éventail de politiques, sans Marine Le Pen ni Jean-Luc Mélenchon: le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) tient mercredi soir son très couru dîner annuel, avec la présidentielle et le "rejet des extrêmes" en toile de fond.
Le chef de l'Etat François Hollande, les présidents des deux chambres du Parlement Claude Bartolone et Gérard Larcher et plusieurs ministres dont Bruno Le Roux (Intérieur) ont répondu à l'invitation de Francis Kalifat, dont ce sera le premier dîner comme président du Crif, vitrine politique de la première population juive d'Europe (un demi-million de personnes).
Au moins trois candidats déclarés à l'élection présidentielle ont annoncé leur venue: François Fillon, Emmanuel Macron et Benoît Hamon. Et si le Premier ministre Bernard Cazeneuve n'en est pas, c'est uniquement parce qu'il est retenu en Chine, où il a entamé mardi une visite officielle de trois jours.
Au total, environ 700 invités sont attendus dans un grand hôtel parisien pour ce 32e dîner, qui s'est installé comme un rendez-vous sans équivalent par son pouvoir d'attraction de responsables politiques, ambassadeurs, dignitaires religieux, chefs de grandes entreprises ou personnalités des médias.
Benoît Hamon (g), candidat de la gauche à la présidentielle et Francis Khalifat, président du Crif, le 22 février 2017 au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France à Paris
EPA/AFP
"Cela reste un grand moment d'unité républicaine avec, cette année, une saveur particulière liée aux échéances électorales à venir et au contexte mondial", explique à l'AFP Francis Kalifat.
Les responsables communautaires juifs ne cachent pas une certaine appréhension à l'approche de la présidentielle, avec une candidate du Front national qui caracole en tête des sondages en vue du premier tour.
"Autour du FN, on doit maintenir le cordon sanitaire, ne pas faire sauter le verrou moral", estime Francis Kalifat. Le Crif a d'ailleurs vivement condamné la récente rencontre entre des responsables frontistes et "un groupuscule au nom pompeux", la Confédération des Juifs de France et amis d'Israël.
Une nouvelle fois, la présidente du FN, Marine Le Pen, n'a pas été invitée au dîner, de même que les représentants de la gauche radicale, parmi lesquels le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
- Mélenchon "profondément choqué" -
"Ce sera un des thèmes importants du dîner: le rejet des extrêmes. Bien sûr du FN et de l'extrême droite, mais aussi de l'extrême gauche. Toutes deux véhiculent la haine: d'un côté le rejet de l'étranger, de l'autre la délégitimation d'Israël", affirme le président du Crif.
François Fillon (d), candidat de la droite à la présidentielle et Francis Khalifat, président du Crif, le 22 février 2017 au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France à Paris
EPA/AFP
Jean-Luc Mélenchon s'est dit "profondément choqué" par ce qu'il considère comme une "insulte". "Me comparer au parti d'extrême droite dont l'histoire européenne est mêlée aux pires atrocités commises contre les Juifs est une faute morale et politique", a-t-il réagi dans un communiqué, jugeant l'attitude du Crif "antirépublicaine".
Le candidat EELV Yannick Jadot, lui non plus, ne s'assoira pas à la table du Crif. "Les écologistes ont des positions qui ne sont pas claires, notamment à l'endroit du boycott anti-israélien qui, je le rappelle, est illégal", tranche Francis Kalifat.
Les autorités communautaires abordent cependant le dîner avec un vrai motif de "satisfaction": une nette baisse des actes antisémites (-58,5%) entre 2015 et 2016. Même si "ces statistiques ne tiennent pas compte de ce nouvel antisémitisme qui circule sur internet", tempère le président du Crif, qui attend "qu'on trouve le moyen de supprimer les contenus" haineux sur la Toile.
Le ton a indéniablement changé depuis le dernier dîner annuel. En mars 2016, Roger Cukierman évoquait "le sentiment angoissant" des Français juifs "d'être devenus des citoyens de deuxième zone", dans un pays sonné par les attentats de 2015 et le maintien d'un niveau préoccupant de haine antijuive.
"Nous avons retrouvé notre place dans la communauté nationale", se réjouit, un an après, son successeur à la tête du Crif.
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