Le nouveau ministre veut « une école de la confiance » avant la rentrée
Priorité à l'école primaire et à la lutte contre les inégalités: le nouveau ministre de l'Education a présenté mardi la première rentrée...

Le nouveau ministre veut « une école de la confiance » avant la rentrée

Priorité à l'école primaire et à la lutte contre les inégalités: le nouveau ministre de l'Education a présenté mardi la première rentrée...
Public Sénat

Par Isabelle TOURNE et Frédérique PRIS

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Priorité à l'école primaire et à la lutte contre les inégalités: le nouveau ministre de l'Education a présenté mardi la première rentrée scolaire du quinquennat Macron, affichant sa volonté de construire "une école de la confiance".

Lors de la rituelle conférence de presse, six jours avant la rentrée des 12,8 millions d'élèves et 884.000 enseignants, Jean-Michel Blanquer a renouvelé sa "confiance à tous les acteurs du système" éducatif. "Je suis là pour soutenir les professeurs et nous devons tous les soutenir".

Rentrée 2017
Données et principales nouveautés sur la rentrée scolaire 2017
AFP

Il s'est félicité d'avoir, en quelques semaines, concrétisé des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. "Ce que nous disons, nous le faisons", a déclaré le ministre, qui depuis son installation a multiplié les annonces, se voyant souvent accusé de "détricoter" l'héritage Hollande.

Les deux principaux changements concrets sont une forte réduction du nombre d'élèves (à une douzaine) dans les CP des quartiers très défavorisés (REP+) et un retour à la semaine de quatre jours pour un tiers des écoles dans les communes où établissements scolaires et mairies le souhaitaient.

Le dédoublement des classes de CP en REP+ sera effectif dans 86% des classes. Pour les 14% restantes, il y aura deux maîtres dans la salle de cours. Le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP+ s'étalera sur trois ans, jusqu'en 2019, soit un an de plus que prévu.

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer rencontre des élèves et des pare,nts lors de la visite d'une école à Saint-Denis de la Réunion, le 18 août 2017
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer rencontre des élèves et des pare,nts lors de la visite d'une école à Saint-Denis de la Réunion, le 18 août 2017
AFP/Archives

Pour mettre en œuvre la mesure, le gouvernement puisera dans le vivier des enseignants du dispositif "Plus de maîtres que de classes", qui consiste à affecter un enseignant supplémentaire dans une école: un tiers de ces effectifs ont été redéployés.

Mais le premier syndicat des enseignants en école primaire, le SNUipp-FSU, s'étonne de la réduction de ce dispositif, qui "allait être évalué en 2019". Le syndicat a d'ailleurs lancé lundi "un avertissement" au ministre, estimant que "la confiance" a déjà été "entachée"

- "Priorité" budgétaire -

Parmi les sujets qui fâchent: la baisse des emplois aidés auxquels l'Education nationale a largement recours. Le ministre a confirmé que les 50.000 emplois conservés seront consacrés à l'accompagnement des élèves en situation de handicap. Les 23.000 supprimés étaient dédiés notamment à l'assistance des directeurs d'école.

Conséquence de cette baisse, à La Réunion, la rentrée scolaire a été décalée de cinq jours dans la plupart des communes. Une petite commune du Calvados, Valorbiquet, veut aussi repousser la rentrée d'une semaine. Alors que l'Association des maires de France a tiré la sonnette d'alarme, le ministre a assuré suivre la situation de près.

Rentrée 2017
Les nouveautés de la rentrée scolaire 2017
AFP

La nouveauté de la rentrée, c'est aussi, pour un tiers des écoles primaires, un retour à la semaine de quatre jours, revenant ainsi sur les quatre jours et demi instaurés sous François Hollande. Il ne s'agit pas d'un "retour en arrière mais d'une nouvelle étape", a assuré Jean-Michel Blanquer. Une concertation pour revoir plus largement le rythme journalier, le calendrier scolaire et la durée des vacances sera bientôt ouverte.

Autre mesure: des évaluations nationales en français et en maths dès la rentrée pour les CP et en novembre pour les 6e.

Au niveau du collège, les établissements peuvent rétablir les options de langues anciennes, dont M. Blanquer s'est fait le chantre mardi, développer les classes bilangues et les sections européennes. Le dispositif "devoirs faits", qui permettra aux collégiens de faire leurs devoirs dans le cadre de l'établissement, sera mis en place après les vacances de la Toussaint.

La voie professionnelle (CAP, bacs pro) est une "très grande priorité", a répété le ministre. Il veut la "renouveler" et évoque une réforme des CAP et une meilleure articulation avec l'apprentissage.

Alors que les ministères sont appelés à réduire leurs dépenses, il se félicite que l'éducation soit, avec la défense, une "priorité" budgétaire. Le prochain budget de l'Education nationale devrait "dépasser les 70 milliards d'euros" contre un peu moins de 69 milliards en 2017, versement des retraites compris.

Quant à la prime annuelle de 3.000 euros promise aux instits en REP+, elle sera "bien sûr" mise en œuvre, a assuré le ministre, sans toutefois donner de calendrier.

Partager cet article

Dans la même thématique

ILLUSTRE PAPIER ICI l’EUROPE 28 JUIN (1)
4min

Politique

Immigration : « L'extrême droite européenne attaque l'État de droit », dénonce Emma Rafowicz

Dans une lettre ouverte dévoilée le 22 mai, 9 pays européens, dont l'Italie de Giorgia Meloni, ont remis en cause le rôle de la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) sur les dossiers migratoires. Parallèlement, la Commission a publié une liste des pays « sûrs », où expulser les déboutés de l'asile, et souhaite assouplir les règles de renvoi. L'Union européenne est-elle à l'aube d'un nouveau durcissement sur l'immigration, sous l'impulsion de la droite et de l'extrême droite ? Débat et analyse dans Ici l'Europe avec les eurodéputés Emma Rafowicz (S&D, France) et Paolo Borchia (Patriotes, Italie).

Le

SIPA_01212178_000001
5min

Politique

LR : Bruno Retailleau veut remettre les adhérents au cœur du projet

Un mois après l’élection triomphale de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, le parti fait peau neuve samedi à la maison de la mutualité de Paris, avec un premier conseil national. Le ministre aura la charge de définir un début de projet pour 2027 et l’épineuse question de la désignation du candidat pour la présidentielle.

Le