Les Républicains se choisissent un président pour tenter de sortir du marasme

Les Républicains se choisissent un président pour tenter de sortir du marasme

Les Républicains votent dimanche pour élire leur nouveau président, qui aura la lourde tâche de rassembler un parti en crise profonde, à l...
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Par Claire GALLEN

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Les Républicains votent dimanche pour élire leur nouveau président, qui aura la lourde tâche de rassembler un parti en crise profonde, à l'approche des municipales, et de trouver un candidat à la droite pour 2022.

Le vote électronique s'est ouvert samedi à 20H00 et sera clos vingt-quatre heures plus tard. Les quelque 130.000 adhérents à jour de leur cotisation sont appelés à départager trois candidats : le patron des députés LR Christian Jacob, qui fait figure de favori, le député souverainiste du Vaucluse Julien Aubert et le plus libéral Guillaume Larrivé, député de l'Yonne.

A 17H00 dimanche, la participation atteignait 40% (soit 53.349 votants), selon les chiffres transmis par la Haute autorité du parti, un niveau plus élevé que prévu et déjouant les pronostics de très faible mobilisation que beaucoup redoutaient, dans un parti déboussolé. La participation avait atteint 42% en 2017 lors de l'élection de Laurent Wauquiez.

Si aucun candidat ne parvient à réunir une majorité absolue, un second tour aura lieu le week-end prochain.

Le patron des députés LR Christian Jacob, à Belfort, le 19 septembre 2019
Le patron des députés LR Christian Jacob, à Belfort, le 19 septembre 2019
AFP/Archives

Une chose est certaine : le vainqueur ne sera pas le candidat LR à la présidentielle de 2022. La direction intérimaire, mise en place après la démission de Laurent Wauquiez en juin, a demandé aux prétendants de renoncer à cette ambition, pour ne pas relancer la machine à perdre des guerres fratricides.

L'un des enjeux du scrutin tient au score de Christian Jacob, qui pourrait pâtir d'une poussée de ses challengers. Il y a deux ans, Laurent Wauquiez avait été élu dès le premier tour avec 75% des voix. LR comptait alors 235.000 adhérents, 100.000 de plus qu'aujourd'hui.

- "Deux années d'errance" -

A 59 ans, Christian Jacob, fort de sa connaissance de la machine LR, de ses 8.000 parrainages et de son image rassurante de chiraquien historique, veut avant tout "rassembler, réconcilier et rebâtir" un "grand parti de droite, ouvert, populaire et fier de ses valeurs".

Une prudence que ses deux challengers quadragénaires ne se sont pas privés d'épingler même si la campagne, sans débat à trois, est restée courtoise.

A la tête de son mouvement "Oser la France", Julien Aubert, qui se voit comme "la surprise" de ce scrutin, propose une "ligne patriote, républicaine, sociale, gaulliste". Guillaume Larrivé, qui se présente comme "le plus disruptif des trois", veut bâtir "le parti de la France libre" pour "construire le mouvement populaire de l'après-Macron".

Tous deux se sont engagés à unir leurs forces en cas de deuxième tour.

Le futur président devra reconstruire un parti, héritier de l'UMP, mais qui a accumulé les revers : défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012, éviction historique du deuxième tour à celle de 2017, jusqu'à la violente gifle de 8,5% aux européennes de mai. "Deux années d'errance lamentable", selon le diagnostic dressé jeudi par Jean-François Copé, ancien président de l'UMP.

La présidente du conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pecresse le 31 août 2019 à Brive (Corrèze) devant les sympathisants de son mouvement
La présidente du conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pecresse le 31 août 2019 à Brive (Corrèze) devant les sympathisants de son mouvement "Libres !"
AFP

"Si on ne renouvelle pas tout, si on ne dit pas aux Français" ce que LR veut faire sur l'écologie, le chômage, la sécurité... "ils vont totalement nous zapper et d'ici un an on disparaîtra", a prédit samedi le patron du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau

Le prochain président devra donc fixer un cap, dans un espace politique réduit : d'un côté la République en marche, qui s'attaque à des thèmes régaliens marqueurs de la droite, et de l'autre, l'extrême-droite où l'on prône le rapprochement.

Pour LR, il faut aussi, à l'approche des municipales de mars, stopper l'hémorragie qui a vu partir Valérie Pécresse et Xavier Bertrand.

"Christian Jacob est celui qui peut, par sa personnalité, par une certaine sagesse mais aussi une certaine hauteur de vue, convaincre Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, des gens qui ont énormément de valeur, de revenir travailler avec nous pour reconstruire le parti", a estimé dimanche sur Franceinfo le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau.

Il y a urgence. Dimanche, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui avait soutenu la liste LREM aux européennes, a affirmé qu'il allait "évidemment" quitter LR, considérant que la politique d'Emmanuel Macron était "globalement la meilleure".

Vendredi, le sénateur de l'Hérault Jean-Pierre Grand avait claqué la porte du parti, en dénonçant des "rapprochements assumés avec l'extrême droite" dans son département.

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