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Invité de la matinale de Public Sénat, le porte-parole du PS et président du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel appelle à la démission du Premier ministre s’il a une forme d’omerta autour de Notre-Dame de Bétharram.
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Par Lucile MALANDAIN
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Simple manifestant jeudi, Jean-Luc Mélenchon organise sa propre journée d'action samedi, tablant sur une démonstration de force politique qui le confortera dans son rôle de "principal opposant" à Emmanuel Macron, au moment où le Front national est en pleine crise.
Alors que la deuxième journée d'action, à l'appel notamment de la CGT, contre les ordonnances réformant le code du travail, a moins mobilisé que la précédente, le 12 septembre, le leader de La France insoumise, qui s'exprimera à la fin de la manifestation comme lors d'un meeting, mise sur une "déferlante" dans les rues de Paris samedi.
Jeudi, il n'a pas attendu une minute pour s'adresser aux électeurs du Front national déboussolés par le départ fracassant du numéro 2 du parti, Florian Philippot. "Les gens qui étaient très fâchés et pas fachos, je leur dis maintenant +tournez leur le dos et venez avec nous, parce que nous on défend les salariés, et les autres aussi+", a-t-il lancé sur RTL.
Propulsé pendant l'été "premier opposant" au président, le député des Bouches-du-Rhône n'a pas caché sa satisfaction de voir, après Les Républicains et le Parti socialiste, un nouvel appareil se perdre en luttes fratricides.
Et soucieux de démontrer qu'il est désormais seul, dans un tête-à-tête idéologique avec Emmanuel Macron, il a élargi le mot d'ordre de samedi à une contestation du "coup d’État social" mené, selon lui, par le gouvernement. Les slogans devraient donc critiquer l'augmentation de la CSG, la réduction des APL, la suppression d'emplois aidés ou encore le CETA (traité de libre-échange avec le Canada).
"Ce n'est pas la journée de Jean-Luc Mélenchon", a-t-il répété ces dernières semaines face aux grincements de dent des syndicats, au premier rang desquels la CGT, inquiets de le voir empiéter sur leur territoire depuis des décennies: la mobilisation sociale.
Contrairement à son habitude, la confédération s'était d'ailleurs pressée d'annoncer une nouvelle date, le 21 septembre, avant même la première journée d'action, le 12.
- 'Junior partner' -
Ce faisant, elle a pris un risque: à deux jours d'écart, la différence de participation sera forcément scrutée même si un défilé en semaine ou le week-end, sur un mot d'ordre syndical ou politique, peut fausser les comparaisons.
Car ce sont "plusieurs dizaines de milliers" de jeunes, retraités, familles qui sont attendus samedi pour "faire masse" entre la Bastille et la République,
Le leader de La France insoumise voit plus loin. Théorisant le principe de "la campagne permanente", il veut renforcer l'idée qu'il peut offrir un test grandeur nature de la légitimité politique d'Emmanuel Macron, à la peine dans les sondages.
"Il s'agit de faire une démonstration de force, presque physique, de repenser le rapport du social au politique dans la répartition des rôles, en respectant l'indépendance de chacun", décrypte Clémentine Autain, députée LFI de Seine-Saint-Denis. "On ne veut pas être des députés qui ne prennent pas leur place sur la place publique", justifie-t-elle.
L'historien Roger Martelli justifie le principe d'une forte implication des mouvements politiques dans la mobilisation sociale: à défaut, "la carence d'initiative proprement politique est une source de faiblesse pour le mouvement tout entier", relève-t-il sur le site Regards.
Une analyse qui semble porter au-delà de La France insoumise. Si le parti communiste, fâché, n'enverra samedi qu'une délégation et EELV personne, Benoît Hamon et son mouvement du 1er juillet (M1717) seront présents dans la manifestation, de même qu'Emmanuel Maurel, député européen socialiste, et son courant "Maintenant la gauche".
Pour un proche de Jean-Christophe Cambadélis, c'est une erreur. M. Hamon prend le risque de devenir le "junior partner de La France insoumise".
"Notre objectif, c'est le retrait des ordonnances, on ne l'obtiendra pas tous seuls, on le sait", reconnaît Manuel Bompard, très proche de Jean-Luc Mélenchon. Il prévient que si la journée de samedi est concluante, une autre lui succèdera. Autant que possible en accord avec les autres acteurs du mouvement.
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