Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », Patrick Mignola, le président du groupe Modem à l’Assemblée nationale est revenu sur l’épisode de « tension parlementaire » survenue la semaine dernière au sein de la majorité lors de l’examen du projet de loi de sortie d’état d’urgence.
Présidentielle : « On doit être capable de bâtir une majorité qui va de Valls à Édouard Philippe », demande Patrick Mignola
Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », Patrick Mignola, le président du groupe Modem à l’Assemblée nationale est revenu sur l’épisode de « tension parlementaire » survenue la semaine dernière au sein de la majorité lors de l’examen du projet de loi de sortie d’état d’urgence.
Par Public Sénat
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
L’article 1 du projet de loi de sortie d’état d’urgence, qui porte notamment le pass sanitaire, avait été à l’origine d’un psychodrame au sein de la majorité présidentielle la semaine dernière. Les députés Modem l’avaient d’abord rejeté, dénonçant un texte trop flou. Après négociation avec l’exécutif, une seconde délibération, autorisée par le règlement, avait finalement permis l’adoption de l’article litigieux.
« On est dans une majorité parlementaire qui est diverse avec des courants différents. Quand on tient à des sujets, c’est important de pouvoir en parler et de ne pas être traité par le silence sinon par le mépris », a rappelé Patrick Mignola, ce jeudi avant d’ajouter : « Quand on est partenaire dans une majorité, on discute ensemble pour savoir comment on peut enrichir un texte ».
« Cet épisode de tension parlementaire », selon ses mots, est symptomatique à l’approche de l’élection présidentielle. « Le président de la République ne sera pas réélu, je le crois comme il l’a été en 2017. Il nous faut ouvrir cette majorité à des nouvelles alliances […] Si nous voulons nous ouvrir à des nouvelles alliances, il faut déjà se respecter entre alliés d’aujourd’hui sinon comment attirer de nouveaux alliés demain ? C’est aussi une affaire de méthode », souligne le député Modem.
Patrick Mignola fait une piqûre de rappel en vue des prochaines échéances électorale. « Nous disons à l’ensemble des forces de la majorité d’aujourd’hui qu’elles ne peuvent pas s’enfermer dans un splendide isolement […] Vous avez toujours la tentation du parti unique, la gauche a essayé. La droite a essayé. On sait comment ça a fini […] On doit être capable de bâtir une majorité […] qui va de (Manuel) Valls à (Edouard) Philippe et probablement au-delà de Valls et au-delà de Philippe ».
Manifestation de policiers : « Ce qui m’a choqué c'est de voir autant de politiques »
Le président du groupe Modem a aussi évoqué la manifestation des syndicats de policiers qui s’est déroulée mercredi devant le Palais Bourbon. « Ce qui m’a ennuyé, c’est qu’on avait l’impression de discours très politiques et pas simplement des discours qui parlaient du quotidien ou de l’efficacité de l’action. Ce qui m’a choqué aussi c'est de voir autant de politiques […] Il y a un certain nombre de gens qui sont venus déplorer les conséquences des décisions qu’ils ont prises pendant 10 ans » a-t-il évoqué en soulignant que les moyens des forces de l’ordre ont baissé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et François Hollande. « Il y a un côté récupération et une certaine forme d’impudeur » a-t-il conclu.
Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.
Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».
Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.
Reçu ce matin par le Premier ministre pour un point d’étape sur la première partie de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, François Patriat considère que Sébastien Lecornu a choisi « une voie différente qui permettrait d’aboutir » à un accord sur le PLF, sans recours au 49-3.