Affaire Fillon : la chronologie de l’enquête

Affaire Fillon : la chronologie de l’enquête

Penelopegate : la chronologie des faits   Les temps forts du Penelopegate  14 mars : François Fillon mis en examen Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a été mis en examen dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et ses enfants comme assistants parlementaires. François Fillon a refusé […]
Alexandre Poussart

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Penelopegate : la chronologie des faits

 

Les temps forts du Penelopegate 

14 mars : François Fillon mis en examen

Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a été mis en examen dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et ses enfants comme assistants parlementaires.

François Fillon a refusé de répondre aux questions des juges d'instruction lors de son audition et redit, dans une déclaration, que l'emploi de sa femme Penelope comme assistante parlementaire n'était "pas fictif", tout comme à La Revue des Deux Mondes.

14 mars : les salaires des enfants Fillon reversés à leurs parents

Les deux enfants du candidat de la droite à la présidentielle François Fillon, qu'il avait employés comme assistants parlementaires entre 2005 et 2007, ont rétrocédé une partie de leurs salaires à leurs parents, révèle le journal Le Parisien.

8 mars : le prêt de 50 000 euros non déclaré de Marc Ladreit de Lacharrière

Le candidat a obtenu en 2013 de l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière un prêt de 50 000 euros, sans intérêts et non déclaré à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, affirme Le Canard enchaîné.

1er mars : Convocation en vue d’une mise en examen

REPLAY : Déclaration de François Fillon sur sa mise en examen
07:20

François Fillon annonce qu'il sera convoqué le 15 mars par les juges d'instruction en vue d'une probable inculpation, mais assure ne pas pour autant renoncer à sa candidature. "Je ne céderai pas. Je ne me redrai pas", déclare-t-il à la presse, en dénonçant un "assassinat politique" et une procédure judiciaire "menée à charge".

24 février : Ouverture d’une information judiciaire

Le Parquet national financier ouvre une information judiciaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique". L’enquête est confiée à trois juges d’instruction, spécialistes des affaires autour de Nicolas Sarkozy et du Front National.

6 février : un trafic de décoration selon le journal Le Monde

Les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme révèlent des éléments de l’enquête préliminaire ouverte par le Parquet national financier (PNF).

Selon les informations du Monde, les enquêteurs chercheraient à obtenir auprès de la grande chancellerie de la Légion d’honneur le dossier de Marc Ladreit de Lacharrière. Ce dernier s’est vu remettre en le 31 décembre 2010 une décoration convoitée : la dignité de grand-croix dans l’ordre national de la Légion d’honneur.

" L’embauche de Penelope Fillon aurait-elle constitué la contrepartie de cette décoration ? " s’interrogent les journalistes du Monde.

François Fillon a révélé aux enquêteurs, toujours selon les informations du Monde, que sa fille avait été embauchée pour l’aider à écrire son livre La France peut supporter la vérité paru en octobre 2006 (Albin Michel). Et enfin, le fils ainé, Charles, aurait été embauché par son père pour aider à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Or, précisent les journalistes, la pratique serait pénalement répréhensible.

6 février : François Fillon dévoile "sa vérité" en conférence de presse

François Fillon : "ces pratiques sont très anciennes et ne sont plus acceptées par les français"
01:51

L'ancien Premier ministre a organisé une conférence de presse pour clarifier sa situation et répondre aux questions de 250 journalistes. François Fillon reconnaît avoir fait une erreur, demande des excuses aux Français, mais affirme n'avoir rien fait d'illégal. Pour lui, une nouvelle campagne commence. 

Vendredi 3 février : le Sénat remet des documents aux enquêteurs

L’enquête se poursuit, cette fois-ci au Sénat. Les enquêteurs sont notamment à la recherche des badges des assistants parlementaires de François Fillon à l’époque où il était sénateur de la Sarthe, entre 2005 et 2007. Le Sénat remet des documents aux enquêteurs, portant sur « les emplois occupés par Marie et Charles Fillon ».  

Jeudi 2 février : France 2 diffuse une vidéo contradictoire de Penelope en 2007

L’émission Envoyé Spécial fait durer le suspense, puis déroule son joker : une vidéo tournée par la presse britannique, et déterrée par l’équipe d’Envoyé Spécial. Penelope Fillon, interviewée dans un café parisien en 2007, déclare très clairement : "je n'ai jamais été son assistante parlementaire."

Mercredi 1er février : nouvelles révélations du Canard Enchaîné

Le Canard enchaîné, dans son édition du 1er février, revoit les sommes perçus par Pénélope Fillon à la hausse : un million d’euros en tout, pour l’épouse et les enfants Fillon. Le journal révèle aussi que le candidat à la présidentielle a salarié son épouse dès 1988, pendant deux ans, pour 87 750 euros brut.

Penelope Fillon aurait touché 900 000 euros pour ses emplois en tant qu’assistante parlementaire et à la Revue des deux mondes.

Les deux enfants de François Fillon auraient touché 84 000 euros brut au total en tant qu’assistants parlementaires, entre 2005 et 2007. 

Réagissant devant les parlementaires UMP à son QG de campagne, François Fillon a dénoncé un « coup d’Etat institutionnel », dirigé contre sa candidature à la présidentielle, venu de « la gauche ».

Il a dénoncé :

"Je vis une expérience d'une violence inouïe, ma famille, mon entourage, nous-mêmes, la crédibilité de notre famille politique, de ma candidature, tout est remis en cause." 

Mardi 31 janvier : des perquisitions à l'Assemblée nationale

Perquisitions à l’Assemblée nationale dans les bureaux de député de François Fillon. Les enquêteurs n’ont trouvé ni badge d’accès, ni de boite de mail de l’Assemblée au nom de Penelope Fillon, selon Le Parisien.

Penelopegate : « On a des suspicions autour de Monsieur Nadal, qui a été nommé par le gouvernement »
01:28

Lundi 30 janvier : le couple Fillon auditionné

Le couple Fillon est auditionné par le parquet financier. 

Le Monde, ayant eu accès à des éléments sur cette audition, racontent les tentatives de justification de Penelope Fillon. Elle a indiqué, selon les informations du Monde : 

« Je lui préparais des fiches » (P. Fillon aux enquêteurs)

Elle aurait aussi affirmé que Marc Joulaud, le suppléant de François Fillon à l’assemblée Nationale et son ancien employeur, aurait lui-même « déterminé le montant » - élevé – de sa rémunération, de mai 2002 au 31 août 2007. Elle urait déclaré qu’elle lui remettait « des notes », et assurait des entretiens « très informels » hebdomadaires, dont aucun « compte rendu écrit » ne pourrait attester.  

Dimanche 29 janvier : un meeting de défense avec Penelope

REPLAY. François Fillon : "Je veux dire à Penelope que je l’aime"
03:12

François Fillon tient un meeting, dans lequel il s'affiche aux côtés de Penelope Fillon. Il récuse vigoureusement les accusations et demande à ce « qu’on laisse sa femme en dehors" de ces histoires. 

Vendredi 28 janvier : "les rétrocommissions" révélées par Mediapart

Une enquête de Médiapart révèle qu’à l’époque où François Fillon exerçait en tant que sénateur, il aurait empoché une partie des crédits à l’origine destinée à la rémunération des assistants, grâce à un système de rétrocommissions. Ces sommes ne dépasseraient pas 25000 euros et auraient été siphonnées entre 2005 et 2007.

Jeudi 26 janvier : François Fillon au 20h de TF1

Il finit par prendre la parole au 20h de TF1 et prend la défense de son épouse. "Je ne trouve pas de mots" pour qualifier le "caractère abjecte de l'accusation". "Mon épouse est remarquable, exceptionnelle, je l'aime, je la protègerai". Confirmant l'emploi de sa femme comme assistante parlementaire, il a affirmé qu'elle avait accompli un travail réel, en tant qu'attachée parlementaire depuis la Sarthe entre 1997 et 2013. Il a détaillé ses tâches :

"Elle a corrigé mes discours, reçu des gens à ma place, m'a représenté dans des manifestations" (F. Fillon à propos de son épouse, Penelope Fillon)

Enfin, il admet avoir par ailleurs employé ses enfants, Charles et Marie Fillon, comme assistants parlementaires, en leur qualité "d'avocats". 

Mercredi 25 janvier : le Canard Enchaîné frappe fort

Le journal révèle que l’épouse de François Fillon, Penelope Fillon, a été rémunérée pendant huit ans comme attachée parlementaire de son mari ou du suppléant de celui-ci, sans que personne, parmi les personnes interrogées par le Canard Enchaîné, ne puisse attester de son passage à de tels postes. Problème : une collaboratrice de François Fillon à l’époque, Jeanne Robinson Behre, interrogée par le Canard, dit « n’avoir jamais travaillé avec elle. Je ne la connaissais que comme femme de ministre."

Affaire Pénélope Fillon: François Fillon dénonce "le mépris" et la "misogynie" du Canard Enchaîné
00:35

Le Canard révèle aussi que Penelope Fillon a perçu un salaire de 5000 euros bruts mensuels entre mai 2012 et décembre 2013 de la Revue des Deux Mondes, propriété du milliardaire et ami de François Fillon Marc Ladreit de Lacharrière. Interrogé par le Canard, Michel Crépu, directeur de la revue à l'époque, s'est dit très étonné. Il n'aurait reçu en tout et pour tout que deux notes de lecture de la part de Penelope Fillon, publiées sous un pseudonyme... 

Dans la foulée, le Parquet National Financier (PNF) ouvre une enquête préliminaire pour « détournement de fonds publics », « abus de biens sociaux » et « recel de ces délits ».

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