Budget : Le Sénat au secours de l’enseignement agricole
La Haute assemblée a adopté les crédits de l’enseignement scolaire en corrigeant le tir sur les sommes allouées à l’enseignement agricole qui connaît cette année encore des suppressions de postes. Le ministre de l’Education nationale s’est opposé à cet amendement. 

Budget : Le Sénat au secours de l’enseignement agricole

La Haute assemblée a adopté les crédits de l’enseignement scolaire en corrigeant le tir sur les sommes allouées à l’enseignement agricole qui connaît cette année encore des suppressions de postes. Le ministre de l’Education nationale s’est opposé à cet amendement. 
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Par Héléna Berkaoui

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« Les lycées agricoles sont les pôles de résistance de la ruralité. » Au Sénat, ce samedi matin, les élus ont défendu d’une seule voix l’enseignement agricole à l’occasion de l’examen du budget pour 2021. Si les crédits de la mission de l’enseignement scolaire ont bien été adoptés, les sénateurs ont tenu à soutenir « le parent pauvre » de ce budget.

« Il y a urgence à former une nouvelle génération d’exploitants », a ainsi appelé la sénatrice RDSE, Nathalie Delattre. Si le nombre d’élèves est en hausse pour la première fois depuis une décennie dans les collèges agricoles, le nombre d’enseignants connaît une baisse continue depuis 2018. Premier poste de dépense de l’Etat, l’Education nationale voit son enveloppe grossir de 1,9 milliard d’euros cette année. Reste que le programme 143 pour l’enseignement technique agricole est insuffisamment doté pour les sénateurs qui alertent sur la survie de cette filière.

Budget : Le Sénat vole au secours de l’enseignement agricole
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Le rapporteur du texte, Gérard Longuet (LR), souligne à cet égard que la baisse du nombre d’enseignants, le budget « prévoit cette année encore une diminution de 80 ETP (équivalent temps plein), faisant suite à la suppression de 60 ETP en 2020 et 50 en 2019. Ce sont, en effet, 290 postes qui ont disparu dans l’ensemble de l’enseignement technique et agricole ». Adopté à une large majorité, son amendement vise à permettre le rétablissement des emplois supprimés dans l’enseignement agricole public comme privé au cours des trois dernières années, pour un total de 12,5 millions d’euros. L’amendement affecte aussi 2,5 millions d’euros à la requalification des professeurs de l’enseignement agricole privé.

Les amendements de la sénatrice communiste, Céline Brulin, et celui de la socialiste, Marie-Pierre Monier visant à améliorer la rémunération des assistants scolaires ont également été adoptés. Afin de garantir l’inclusion des élèves en situation de handicap, le Sénat a également voté des crédits pour l’ouverture de classes ULIS dans l’enseignement agricole par un amendement de Marie-Pierre Monier.

Aussi, l’amendement déposé par la sénatrice RDSE, Nathalie Delattre, vient soutenir les maisons familiales rurales, « des précipités d’audace qui dispensent avec succès des formations aux jeunes rencontrant des difficultés dans le cadre de l’institution scolaire ».

Jean-Michel Blanquer renvoie au ministère de l’Agriculture

Mais pour le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, cette mission ne relève tout simplement pas de son ministère : « Une coutume s’est installée, c’est de prendre de l’argent à l’Education nationale pour le mettre dans le budget agricole, ce qui est un peu une contradiction complète avec ce que nous disons puisque, soit nous nous félicitons qu’il y ait des établissements relevant du ministère de l’agriculture et dans ce cas-là cela se discute dans le cadre du budget du ministère de l’Agriculture, soit on doit considérer qu’il relève du ministère de l’éducation, ce qui n’est pas mon but ».

L’argument n’a pas pleinement convaincu les sénateurs qui ont maintenu leurs amendements. « On aurait dû avoir une réponse du ministre de l’Agriculture et je déplore qu’il ne soit pas sur ces bancs ce matin parce que nous avons en majorité déposé des amendements sur l’enseignement agricole technique », a déclaré Nathalie Delattre sous les applaudissements de ses collègues. L’absence de ministres a déjà fait des remous au sein de la Haute assemblée cette semaine, jeudi c’était la « désertion » de Bruno Le Maire qui était dénoncé par les sénateurs (lire ici).

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