La question de Michel Savin (LR) s’adressait au Premier ministre et c’est la ministre des Sports, Roxana Maracineanu qui lui a répondu. A quelques heures d’une ultime lecture au Sénat de proposition de loi visant à démocratiser le sport en France, le rapporteur du texte souhaitait connaître « la position officielle » de l’exécutif sur une disposition votée par le Sénat avant d’être supprimée par les députés. Il s’agissait d’interdire le port de signes religieux ostensibles lors de « participation aux événements sportifs et aux compétitions sportives organisés par les fédérations sportives et les associations affiliées. »
Ce point a provoqué une absence de compromis entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) sur ce texte. Résultat, c’est la version du texte, telle que votée par l’Assemblée nationale, qui revient au Sénat où une motion préalable, qui équivaut au rejet du texte sans l’examen des articles, devrait être adoptée, ce mercredi.
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« Les députés LREM et votre gouvernement pratiquent sur ce sujet l’ambiguïté, le flou et le en même temps […] Pouvez-vous, M. le Premier ministre, nous sortir du brouillard […] On ne comprend plus rien. Nous sommes dans une obscure clarté », s’est agacé le sénateur en rappelant les dernières prises de paroles gouvernementales sur le sujet.
La ministre des Sports a d’abord invité « tous les sénateurs intéressés par le sport » à rester dans l’hémicycle pour l’examen du texte afin de faire la « distinction entre obsession et réelle motivation pour le sport ».
Après avoir rappelé que le principe de laïcité s’appliquerait « à toutes et à tous » y compris dans le sport, et le bilan du gouvernement en la matière, notamment l’article 25, de la loi sur le séparatisme selon lequel les fédérations et les associations sportives ont l’obligation de signer un contrat d’engagement républicain. « Dans cette même loi, c’est nous qui avons décidé que les préfets pourront retirer l’agrément à une association sportive si elle ne respecte pas les valeurs de la République ».
Roxana Maracineanu conclut en exprimant sa tristesse pour les sénateurs « qui sont réellement passionnés par le sport ». « Je suis déçue parce que les grands pontes de votre parti vous ont imposé de balayer d’un revers de main les avancées de cette loi ».
En guise de réplique, Michel Savin a dénoncé une position « lâche » « qui illustre cinq ans d’une présidence bavarde et dans l’incapacité à agir et à réformer ce pays ». De quoi susciter les applaudissements dans ses rangs.