L’Emission politique, difficile épreuve du feu télévisuelle pour Faure
Coup de projecteur sur Olivier Faure: l’Émission politique de France 2 a donné jeudi soir l'occasion de sortir de l'ombre au...

L’Emission politique, difficile épreuve du feu télévisuelle pour Faure

Coup de projecteur sur Olivier Faure: l’Émission politique de France 2 a donné jeudi soir l'occasion de sortir de l'ombre au...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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Coup de projecteur sur Olivier Faure: l’Émission politique de France 2 a donné jeudi soir l'occasion de sortir de l'ombre au nouveau premier secrétaire du PS, encore peu audible face à un François Hollande qui se démultiplie dans les médias.

Intronisé le 7 avril au Congrès d'Aubervilliers, le député de Seine-et-Marne reste largement méconnu des Français, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et le Figaro publié jeudi. Seuls 10% des sondés affirment avoir une bonne opinion de lui, 62% ne pouvant exprimer d'opinion parce qu'ils "ne le connaissent pas suffisamment".

Invité à s'exprimer pendant vingt minutes comme les quatre autres "chefs de grand parti", le député de Seine-et-Marne a comme à son habitude distillé les punchlines à l'intention du chef de l’État ("Il y a un président des riches, il faut maintenant un parti pour tous les autres"), et marqué sa différence avec la France insoumise en annonçant que le PS ne participerait pas à la manifestation du 26 mai.

Mais si sa notoriété a sans doute progressé à l'issue de l'émission -un "pic d'intérêt" sur Google a été enregistré à son entrée sur le plateau- il a peiné à convaincre les téléspectateurs, selon un sondage réalisé pour la chaîne (24% de convaincus, ce qui le classe bon dernier).

Depuis son élection, M. Faure a enchaîné les apparitions médiatiques, demandant par exemple une commission d'enquête parlementaire sur les violences qui ont émaillé la manifestation du 1er mai.

Mais il a peiné à occuper l'espace face à un François Hollande omniprésent dans les médias et sur le terrain pour promouvoir son livre, "Les leçons du pouvoir". "Ça doit être très encombrant pour l'actuel premier secrétaire du Parti socialiste", avait ironisé fin avril l'ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon, sur BFMTV.

"Il a du mal à se faire entendre (...) On entend plus ceux qui sont dans la formule et la posture. (Le retour de) François Hollande, ça ne lui facilite pas non plus le boulot", convient auprès e l'AFP l'ancien secrétaire d’État Christian Eckert.

- +On rallume la lumière+ -

M. Faure regrette-t-il l'activisme de François Hollande ? "Ce n'est pas gênant dans le sens où il y a un besoin de réhabiliter le bilan, d'expliquer ce que nous avons fait", répond diplomatiquement son entourage.

"Si on ne sait pas sortir de l'ombre de François Hollande, c'est notre problème à nous", abonde Corinne Narassiguin, numéro deux du parti. "Il faut être capable de reconstruire sans effacer le passé", assure-t-elle.

Un travail de reconstruction dans lequel M. Faure est pleinement engagé, selon son entourage. "Depuis un mois, on rallume la lumière étage par étage. On a nommé une nouvelle équipe concentrée, à sa tâche", assure-t-il. Un séminaire a réuni les nouveaux secrétaires nationaux le 2 mai, un groupe de travail a été lancé sur la nouvelle plateforme numérique du parti, une équipe mise en place pour conduire le chantier européen, et M. Faure va entamer en juin une tournée des fédérations.

Le premier secrétaire s'est aussi occupé de trouver un nouveau siège pour le PS, jetant a priori son dévolu sur des locaux à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), malgré les réticences de ses camarades.

Tous ces efforts ne sautent pas aux yeux de tous. "Le Congrès a un mois, on a l'impression que rien ne s'est passé", se lamente un ancien ministre.

Battu au Congrès, Stéphane Le Foll se montre lui aussi sévère, en privé, vis-à-vis du nouveau patron du PS: "Il est dans une guerre avec Olivier Faure. Il est très agressif. Il passe son temps à dire qu'(Olivier Faure) n'est pas percutant, invisible. Il n'a pas digéré le Congrès", témoigne un membre du Bureau national.

"Je ne vois pas l'intérêt de se cogner dessus quand on a fait 6%" à la présidentielle, commente le député européen Emmanuel Maurel, qui attend pour sa part "une clarification sur la ligne, et un peu plus de tonicité dans l'incarnation de l'opposition".

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