Sondage. Pour 94 % des Français, la relance de l’économie doit être le sujet prioritaire de l’après-crise

Sondage. Pour 94 % des Français, la relance de l’économie doit être le sujet prioritaire de l’après-crise

Une vaste enquête, menée par l’Ifop pour La Tribune, Europe 1 et Public Sénat, s’intéresse aux attentes des Français après la crise sanitaire que vient de vivre le pays, mais aussi à l’évolution de leurs modes de vie.
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Crise économique, peur, ou encore chômage : spontanément pour les Français, l’image de la France de l’après Covid-19 inspire un sentiment négatif aux Français, selon une enquête réalisée par l’Ifop pour La Tribune, Europe 1 et Public Sénat. Le pessimisme semble même de mise pour la rentrée de septembre, notamment sur les questions d’emploi et de conjoncture économique, que la population craint de voir se dégrader. 86 % des personnes interrogées se disent pessimistes sur le front du chômage (dont 38 % sont très pessimistes), et 81 % partagent la même vision pour la situation économique et sociale, et 77 % s’inquiètent pour le niveau de vie des Français. Les craintes sont en revanche moins marquées pour la garantie des libertés individuelles (55 % des personnes sont pessimistes) et la situation sanitaire du pays (53 %).

Les attentes des Français dans la politique gouvernementale se calquent sur les préoccupations économiques et sanitaires. La relance de l’économie apparaît comme le premier sujet à traiter : 64 % des Français y voient un sujet « tout à fait prioritaire », et 30 % un second plutôt prioritaire (contre 6 % n’y voyant qu’une question secondaire). Le financement du modèle social avec les investissements dans l'hôpital est l'autre grande attente, jugée prioritaire par 95 % des Français. Ils sont également une très nette majorité à vouloir que la relocalisation d'activités stratégiques ou encore la revalorisation des bas salaires interviennent rapidement. La lutte contre le réchauffement climatique est jugée prioritaire par 81 % des personnes interrogées, contre 19 % qui la jugent secondaire.

Les attentes des Français pour l'après-crise

Avec « du recul », une majorité de personnes interrogées affirme que la crise n’a pas été bien gérée (57 %) par le président de la République et le gouvernement : 24 % estiment même qu’elle a été « très mal » gérée.

45 % des personnes interrogées ont confiance en Édouard Philippe pour « réinventer » la France

Néanmoins, sur une liste de 37 personnalités proposées à l’échantillon, c’est le Premier ministre Édouard Philippe qui recueille la plus grande confiance d’avenir. 45 % (14 % de tout à fait confiance, et 31 % de plutôt confiance) des Français lui font confiance pour « réinventer la France ». Le chef du gouvernement est suivi par l’ancien animateur et ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot qui recueille 44 % de confiance, puis par le professeur Didier Raoult (42 %). Viennent ensuite trois personnalités de droite : le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy (36 %), et le président de l’Association des maires de France François Baroin (36 %).

Emmanuel Macron n’atteint que la neuvième position du classement, avec 32 % de confiance. En dehors du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, classé à l’aile gauche (Territoires de progrès), avec 33 % de confiance, la première personnalité de gauche pointe à la 12e place du classement : il s’agit de l’ancien ministre socialiste du Redressement productif (2012-2014) Arnaud Montebourg, avec 26 % de confiance.

La cote de confiance des personnalités politiques pour l'avenir

Six Français sur 10 veulent revoir leur manière de consommer

La crise sanitaire et le confinement ne semblent pas avoir provoqué des envies de changements radicaux dans la vie des personnes interrogés. Ainsi, seulement 34 % des sondés affirment vouloir changer de mode de vie, et 18 % changer de logement. Quant aux actifs, ils sont 22 % à rêver d’un nouveau travail.

Dans la sphère professionnelle, les 36 % des personnes interrogées actives qui ont expérimenté le télétravail sont massivement favorables à poursuivre l’expérience, à 82 % : 52 % souhaitent continuer dans cette voie, « davantage qu’avant le confinement », contre 20 % autant qu’avant, et 10 % moins qu’avant. Plus de la moitié des télétravailleurs (à 55 %) évoquent en premier lieu l’avantage de ne pas perdre de temps dans les transports. En revanche, ils sont 43 % à regretter de ne pas disposer de tous les outils professionnels nécessaires, et 37 % à voir un inconvénient dans le fait de ne plus voir leurs collègues et à ressentir un sentiment d’isolement.

Huit Français sur dix se sentent capables de revivre un confinement

Parmi les éléments les plus cités pour les changements que certains aimeraient opérer dans leur vie quotidienne figure en premier lieu la manière de consommer (60 %), suivie de l’hygiène de vie (alimentation ou activité physique), citée par 51 % des personnes voulant revoir leur mode de vie. Dans le contexte actuel d’indépendance économique, 74 % des personnes interrogées se disent prêtes à payer plus cher un produit, si elles savent qu’il a été fabriqué en France.

Si l’épidémie devait redémarrer dans les prochains mois, une très large majorité de Français (79 %) se sentent capables de revivre un confinement (60 % pour une version stricte, 19 % en s’accordant quelques entorses), contre 21 % qui ne s’en estiment pas capables.

Pour cet été, près de la moitié des Français déclare qu’ils ne partiront pas en vacances cet été (46%), c’est 17 points de moins par rapport à un sondage effectué début juillet 2015. Le changement majeur concernera cette année les départs à l’étranger : 9% des sondés envisagent de partir en vacances à l’étranger (dans les pays autorisés) contre 24% en 2015.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 19 juin 2020. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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