Mayotte : « Il y a un lien direct entre les violences et l’immigration clandestine » soutient Thani Mohamed Soilihi

Mayotte : « Il y a un lien direct entre les violences et l’immigration clandestine » soutient Thani Mohamed Soilihi

Le département français, terrain de nombreuses échauffourées depuis le mois d’août, connaît une recrudescence de ces actes violents. Le sénateur LREM Thani Mohamed Soilihi établit un lien entre la montée des violences et l’immigration clandestine.
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Escalade de la violence à Mayotte. Depuis plusieurs mois, le département français est le terrain de violences récurrentes, causant de nombreux blessés et dégâts matériels. En février, un candidat aux municipales à Dembéni a été violemment agressé à la sortie d'une réunion publique avec une boule de pétanque, dans un contexte de règlement de comptes entre bandes rivale. Début juin, des soignants du dispensaire de Kahani avaient manifesté, malgré l'épidémie de Covid-19, pour dénoncer l'insécurité autour de leur lieu de travail. Le mois d’août a vu défiler des affrontements entre bandes rivales, particulièrement à Mamoudzou, le chef-lieu de l’île, qui ont fait un mort et quatre blessés graves.

Depuis le 31 août, la violence atteint son paroxysme sur l’île du Pacifique. Le chef-lieu et plusieurs des villes principales ont été le théâtre de vives échauffourées qui ont fait treize blessés parmi les forces de l’ordre. En toile de fond : la protestation des élèves contre la grève des transports routiers qui s’est envenimé, suite à l’intervention de jeunes, pour la plupart non scolarisés, ayant investi les barrages pour jeter des projectiles sur les forces de l’ordre. « Je condamne avec fermeté et de façon virulente ces violences sans précédent », réagit le sénateur LREM de Mayotte Thani Mohamed Soilihi. « Tous les prétextes sont bons pour que des voyous fassent régner leur loi sur le territoire. Hier soir, encore, une enseignante s’est faite agresser en pleine rue. Ces violences deviennent presque quotidiennes, il faut que cela cesse ».

Le premier ministre interpellé par le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi

En mars, déjà, le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, avait lancé avant le confinement un plan pour enrayer ces violences, basé sur une présence accrue des forces de l’ordre et le recrutement de 600 bénévoles chargés d’aller au contact des jeunes désoeuvrés. « Il n’y a eu aucune évolution », déplore Thani Mohamed Soilihi. « J’ai écrit le 26 août au premier ministre, ainsi qu’aux ministres de l’Intérieur et des Outre-mer pour demander une augmentation des effectifs des forces de l’ordre, la réorganisation des services de l’Etat sur place, conformément au plan de sortie de crise de 2018. J’ai confiance dans le fait que j’aurai une réponse à ce courrier, car je suis persuadé qu’il ne s’agit pas d’un manque de volonté du gouvernement, qui nous a démontré le contraire en 2018, mais d’un problème d’exécution des instructions du gouvernement sur place. »

L’origine de ces violences a, elle aussi, suscité la polémique. Début septembre, sur le plateau de Mayotte La 1ère, Jean-François Colombet a établi un lien entre l’immigration clandestine et la montée des violences dans le département français. « Ces faits (ndlr : de violence) interviennent parce que depuis le 16 mars, nous ne pouvons plus reconduire des étrangers en situation irrégulière dans leur pays. Ce n’est pas politiquement correct de le dire mais je le dis : il y a un lien direct entre l’arrêt de l’éloignement des clandestins et la flambée de violence que nous avons connu récemment », a déclaré le préfet. Une prise de position qui a soulevé la protestation de nombreuses associations, notamment la Cimade qui dénonce une « stigmatisation » de la part du préfet qui aurait pour objectif « pour objectif de détourner notre regard d’une gestion de crise au rabais qui a conduit à cette flambée de violence sans précédent ».

Un point de vue partagé, pourtant par Thani Mohamed Soilihi. « Sur le long terme, il y a un travail à mener avec les collectivités pour résorber les bidonvilles et accentuer la lutte contre l’immigration clandestine, car nous avons, à Mayotte, un lien direct entre ces violences et l’augmentation de l’immigration clandestine », soutient le sénateur qui exorte désormais le préfet « qui est en charge d’exécuter la politique de l’Etat, de demander des moyens supplémentaires pour relever ce défi. »

 

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