Il y a 50 ans, Lucien Neuwirth a fait voter une loi qui a changé la vie des femmes. Autorisant l'accès à la contraception, le « père de la pilule » a permis l'émancipation des femmes. Avec plusieurs mois d'avance, le Sénat a célébré hier le 50ème anniversaire du texte promulgué le 28 décembre 1967. L'occasion de rendre hommage à cet ancien sénateur gaulliste (1983-2001) qui a pris beaucoup de risques pour défendre une position très novatrice pour l'époque.
Véronique Séhier, co présidente du Planning familial revient sur cette figure de la lutte pour l'émancipation des femmes.
« C'est un homme qui a réussi à convaincre le général de Gaulle, mais qui a accompagné aussi un combat des femmes, je crois que c'est important de dire que toutes ces luttes sur l'accès à la contraception, sur l'avortement, sur l'accès à l'égalité sont des luttes de femme avec des compagnons de route à leurs côtés. Et Lucien Neuwirth a été l'un de ces compagnons de route qui a dit ce n'est pas admissible il a été très choqué d'entendre dans sa circonscription les conséquences des grossesses non désirées des femmes et des avortements clandestins.
« On voit bien aujourd’hui dans tous les combats en France et ailleurs la volonté de maintenir les femmes dans une situation de dépendance économique. La contraception a quand même permis aux femmes de dissocier sexualité et procréation elle leur a permis d’accéder à une autonomie financière » a-t-elle ajouté
Véronique Séhier, co présidente du Planning familial : "La contraception a quand même permis aux femmes de dissocier sexualité et procréation"
Laurence Rossignol, la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes est également revenu sur la loi sur la contraception et sur Lucien Neuwirth.
« La pilule ça a été la libération des femmes (…) C’est une loi remarquable dans l’histoire des droits des femmes que la loi Neuwirth.»
« Et on dévoilera un timbre aujourd’hui pour qu’on n’oublie pas cet homme dans la marche des droits des femmes. »
Interrogée, sur le fait que la pilule contraceptive suscite parfois des interrogations, des craintes, Laurence Rossignol précise : « Depuis les discussions sur les pilules de 3eme, 4ème génération, en particulier sur les risques d’AVC, il y a eu une mise à distance des femmes à l’égard de la pilule. Cela reste, pour autant, un moyen de contraception fiable. »