Débordements au Stade de France : « Pour en arriver à de tels heurts, il n’y a pas qu’une seule population à cibler »
Pour Prisca Thevenot, porte-parole de Renaissance, les violences autour de la finale de la Ligue des Champions, dimanche soir, sont multifactorielles et appellent des réponses rapides. La nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, doit recevoir ce lundi 30 mai responsables sportifs, politiques et représentants des forces de l’ordre afin de faire la lumière sur cette affaire qui ternit l’image de la France à deux ans des JO de Paris.

Débordements au Stade de France : « Pour en arriver à de tels heurts, il n’y a pas qu’une seule population à cibler »

Pour Prisca Thevenot, porte-parole de Renaissance, les violences autour de la finale de la Ligue des Champions, dimanche soir, sont multifactorielles et appellent des réponses rapides. La nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, doit recevoir ce lundi 30 mai responsables sportifs, politiques et représentants des forces de l’ordre afin de faire la lumière sur cette affaire qui ternit l’image de la France à deux ans des JO de Paris.
Romain David

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Un coup d’envoi retardé de plus d’une demi-heure. Au moins 105 interpellations. Et des images qui font le tour des réseaux sociaux et des médias. La finale Liverpool-Real Madrid de la Ligue des Champions a été entachée de nombreux incidents dimanche soir. Les organisateurs de l’événement, les représentants des forces de l’ordre et les élus locaux sont attendus en fin de matinée par Amélie Oudéa-Castera, la nouvelle ministre des Sports, pour tirer au clair les causes de ce fiasco. Mais certains responsables politiques, comme Marine Le Pen, ou le sénateur Michel Savin demandent déjà la mise en place d’une enquête parlementaire.

« Avant d’attendre que la représentation nationale soit élue, je pense qu’il faut comprendre tout de suite ce qu’il s’est passé, c’est la raison pour laquelle il y a cette réunion au ministère des Sports », a commenté lundi matin, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, Prisca Thevenot, la porte-parole de Renaissance.

« Être responsable politique, ce n’est pas passer son temps à chercher des coupables, mais des solutions »

« Oui, la fête a été gâchée, mais l’on peut voir que certains responsables politiques en ont profité pour venir danser au son de leurs vieilles rengaines », déplore notre invitée. « Je pense au Rassemblement national et à Jordan Bardella qui, tout de suite, s’est engouffré pour dire que c’était la faute de l’immigration. Et de l’autre côté LFI, avec Monsieur Mélenchon qui, lui, a pointé du doigt nos forces de l’ordre », s’agace Prisca Thevenot, qui est également candidate aux législatives dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine.

« Être responsable politique, ce n’est pas passer son temps à chercher des coupables mais des solutions. » Elle ajoute : « Pour en arriver à de tels heurts, de tels dégâts, il n’y a pas qu’une seule population à cibler, pas qu’un seul phénomène à cibler. C’est, à mon avis, l’addition de plusieurs couacs. »

Le ministre de l’Intérieur évoque la responsabilité des Britanniques

La polémique autour de cet événement a également été alimentée par un tweet du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, dans lequel le locataire de la Place Beauvau renvoie la responsabilité à certains supporters britanniques, munis selon lui de faux billets. « Des milliers de 'supporters' britanniques, sans billet ou avec des faux billets, ont forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers. Merci aux très nombreuses forces de l’ordre mobilisées ce soir dans ce contexte difficile », a-t-il écrit.

« Ce tweet a été fait le soir même, je n’y étais pas. Il est compliqué pour moi de juger a posteriori d’un tweet », balaye Prisca Thevenot. « Le sujet, aujourd’hui, c’est de dépasser le 'c’est la faute à', et de trouver comment faire en sorte que cela ne se reproduise plus. » D’autant que ces débordements soulèvent l’inquiétude sur les capacités de la France à accueillir, d'ici les deux prochaines années, deux événements sportifs majeurs : la Coupe du Monde de Rugby 2023 et les Jeux olympiques 2024. « Nous devons être plus qu’inquiets, nous devons être responsables ! », conclut Prisca Thevenot.

 

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