A quoi ressembleraient les 100 premiers jours de Marine Le Pen ?

A quoi ressembleraient les 100 premiers jours de Marine Le Pen ?

Et si ? Et si au soir du 7 mai c’est le visage de Marine Le Pen qui se détache ? À quoi ressembleront ses premières semaines à l’Elysée ?
Public Sénat

Par Saveria Rojek

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Et si ? Et si malgré le calamiteux débat d’entre deux tours, Marine Le Pen rassemblait une majorité de voix sur son nom le 7 mai ? Quelles seraient les premières décisions de celle qui assume clairement un programme protectionniste et anti-européen ?

Référendums

Tout d’abord, et la candidate l’a répété mercredi lors du débat, Marine Le Pen compte organiser deux référendums. Le premier porterait sur l'inscription de la priorité nationale dans la Constitution, la proportionnelle ainsi que la suppression des régions et des intercommunalités. Marine Le Pen veut également la réduction du nombre de parlementaires et la mise en place de « référendums d'initiative populaire ». 

Le deuxième référendum porterait sur l’Union européenne. Même si les revirements récents et le flou de la candidate sur la suppression ou non de l’euro ont fait railler ces derniers jours, Marine Le Pen maintient vouloir organiser un référendum qui découlerait des négociations avec l'Union européenne : à la clé, la possible sortie de l'Union européenne et de l'euro. 

Contrôle des frontières

Pas question pour la candidate de lever l’état d’urgence dans les semaines qui suivent l’élection. Mais Marine Le Pen n’a eu de cesse de critiquer un « état d’urgence de pacotille ». La première mesure à prendre serait donc de retrouver la maitrise des frontières en suspendant les accords de Schengen et en rétablissant les contrôles aux frontières nationales.  

Sécurité

Elle l’a répété lors du débat face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen expulsera tous les fichés S étrangers suspects de radicalisation. Mais les fichés « S » regroupent des situations bien trop vagues et diverses pour légitimer des expulsions systématiques, d’autant plus que les fiches S sont un outil de surveillance et non d’appréciation de la dangerosité d’un individu. Marine Le Pen promet également la déchéance de nationalité pour les suspects binationaux, la fermeture des mosquées radicales et la dissolution de l'UOIF, l’Union des organisations islamiques de France.

Sur le plan judiciaire, Marine Le Pen veut abroger les lois Dati et Taubira qu'elle juge « laxistes ».

Immigration

Une fois élue, la candidate veut mettre en place un moratoire sur les visas de longue durée. Dans son viseur ? Le regroupement familial. Elle promet également la fin de toutes les régularisations pour les étrangers en situation irrégulière. Au terme de ce moratoire, elle compte réduire l'immigration de 230.000 visas accordés annuellement à10.000. Marine Le Pen veut également supprimer très rapidement l’Aide Médicale d’Etat.

Pouvoir d'achat

En matière fiscale, Marine Le Pen promet des mesures immédiates : la baisse de 10 % des trois premières tranches de l'impôt sur le revenu, le relèvement des petites retraites, l'exonération d'impôts en cas de donation des parents à leurs enfants dans la limite de 100.000 euros tous les cinq ans, et le relèvement des petites retraites et de l'allocation adulte handicapé. Elle souhaite aussi rétablir immédiatement la défiscalisation et la majoration des heures supplémentaires et rétablir la demi-part fiscale supplémentaire pour les veuves et les veufs. 

Marine Le Pen dit également vouloir réorienter très rapidement 50 milliards d’euros de baisses des charges du CICE vers les TPE/PME exclusivement, mais elle ne donne pas plus de détails sur le calendrier.

Droit du travail

Jusqu’à récemment, Marine Le Pen promettait de rétablir immédiatement l’âge de départ à la retraite à 60 ans et 40 annuités. Finalement, elle assure que la réforme ne sera effective qu’en fin de quinquennat. Une promesse largement revue à la baisse. La candidate veut également supprimer la loi travail mais sans toucher aux 35 heures. 

Europe

Difficile de suivre la position changeante de la candidate sur la sortie de l’euro. Elle va en tous cas, dès les premiers temps de son mandat, consulter nos partenaires européens pour leur faire accepter une renégociation des accords qui lient la France à l'Europe. A la clé ? un référendum sur une sortie de l'Union européenne et de l'euro. Selon ses dires, en cas de sortie de l’euro, elle ferait cohabiter deux monnaies : le franc, pour les échanges quotidiens, et l’euro, devenu « monnaie commune », pour les transactions entre pays européens. Cette dernière serait destinée principalement aux grandes entreprises et aux banques centrales.  

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