Amélie de Montchalin, l’inflexible numéro 2 des députés LREM aux Affaires européennes
Amélie de Montchalin, nommée dimanche secrétaire d'Etat aux Affaires européennes à 33 ans, a fait ses armes à l'Assemblée sur le...

Amélie de Montchalin, l’inflexible numéro 2 des députés LREM aux Affaires européennes

Amélie de Montchalin, nommée dimanche secrétaire d'Etat aux Affaires européennes à 33 ans, a fait ses armes à l'Assemblée sur le...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Amélie de Montchalin, nommée dimanche secrétaire d'Etat aux Affaires européennes à 33 ans, a fait ses armes à l'Assemblée sur le budget avant de diriger les députés LREM d'une main de fer aux côtés de Gilles Le Gendre.

Elle succède au gouvernement à Nathalie Loiseau, devenue tête de la liste commune à LREM et ses alliés en vue des élections européennes du 26 mai. La désormais ex-députée de l'Essonne sera notamment chargée du lourd dossier du Brexit, plus que jamais dans l'impasse.

Au sein du groupe majoritaire de l'Assemblée, cette néo-députée élue en juin 2017, brune aux sages lunettes rondes venue de la droite, a vite su se rendre incontournable.

D'abord comme cheffe de file des commissaires LREM aux Finances ("whip" dans le vocabulaire En Marche repris de la chambre des Communes britannique), elle s'est illustrée lors du premier marathon budgétaire du quinquennat, alliant expertise et défense politique des choix de l'exécutif, au point d'être saluée même par les oppositions. Son nom était régulièrement cité lors des remaniements.

En lice pour prendre la tête des plus de 300 députés LREM en septembre dernier, elle arrive à la troisième place (mais en tête des femmes candidates). Elu, Gilles Le Gendre la choisit comme première vice-présidente.

Le duo fonctionne en "harmonie par l'équilibre des contraires", décrit un membre du groupe: "Amélie est directe, énergique" et "elle aide le groupe à avoir une pensée systémique" tandis que "Gilles est plus dans le management", en "grand diplomate".

Si de nombreux députés LREM tressent des lauriers à la jeune femme - "vive, mesurée, efficace" - d'autres grincent contre son "autoritarisme" ou "caporalisme". Face à un président de groupe ne tenant pas toujours ses troupes, "elle avance à la schlague", selon une source parlementaire.

Amélie de Montchalin affiche un CV allant des grandes écoles à la banque et l'assurance: HEC, Harvard, économiste à BNP Paribas, prospective et suivi des politiques publiques chez Axa jusqu'aux législatives.

Sans être encartée à droite, elle a été un temps pendant ses études assistante de Valérie Pécresse, appréciée comme "un modèle" de techno devenue femme politique. Elle enverra des notes pendant la primaire à Alain Juppé pour "sa vision réformiste et humaniste". Avant de rejoindre Emmanuel Macron pour son "engagement européen".

- "En mission" -

Mère de trois jeunes enfants dont des jumeaux, elle a tôt évoqué devant son groupe ses frais de garde dus aux séances nocturnes et posé la "question des jeunes parents au travail".

Cette catholique pratiquante, qui défend "une laïcité de liberté", a résumé son parcours dans un discours en 2017 en Belgique devant "la grande famille jésuite", rejointe "au début de sa vie étudiante".

"J'ai répondu à un appel en janvier – pas de l'Ange Gabriel, mais d'un certain Emmanuel (...) mi-apeurée, mi-curieuse et sentant qu'il y avait beaucoup à apprendre (...) à sortir d'un chemin professionnel et familial prenant certes mais plutôt confortable et bien tracé (...) Comme quand les pères Jésuites sont envoyés en mission, loin et différemment de leurs attentes".

Issue d'une famille nombreuse "d'agriculteurs nomades" selon sa formule, cette Lyonnaise de naissance s'est fait élire à 15 km de Paris, au plateau de Saclay, où sa grand-mère a exploité une ferme, et qui abrite un pôle de recherche renommé. Des scientifiques dont elle veut reprendre la démarche - "diagnostiquer, expérimenter, évaluer" - pour "suivre les lois" dans leur application. "Députée, ce n'est pas juste être une machine à voter".

Aux Affaires européennes, elle s'est fixé pour "mission" de "continuer de mettre en œuvre le projet européen du président de la République". Et de promettre de désormais "mobiliser toute (son) énergie à appliquer ce projet sur le terrain, dossier par dossier, pour apporter des solutions concrètes aux Français".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le