Benoît Hamon investi par le PS, qui se remet à y croire
Une semaine après sa victoire à la primaire PS élargie, Benoît Hamon a été investi dimanche à la Mutualité par un parti socialiste qui se remet...

Benoît Hamon investi par le PS, qui se remet à y croire

Une semaine après sa victoire à la primaire PS élargie, Benoît Hamon a été investi dimanche à la Mutualité par un parti socialiste qui se remet...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Une semaine après sa victoire à la primaire PS élargie, Benoît Hamon a été investi dimanche à la Mutualité par un parti socialiste qui se remet à espérer pour 2017, et qui s'est rangé derrière son candidat même si de nombreux ténors manquaient à l'appel.

"Après cet exercice réussi où ont été posées des nuances (...) des différences, aujourd'hui nous nous rassemblons", a déclaré Anne Hidalgo en ouvrant la convention d'investiture.

Anne Hidalgo lors de la convention d'investiture de Benoit Hamon le 5 février 2017 à Paris
Anne Hidalgo lors de la convention d'investiture de Benoit Hamon le 5 février 2017 à Paris
AFP

Comme la maire de Paris ou le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, le candidat s'est félicité de la possibilité rouverte pour le PS d'accéder au second tour de la présidentielle, vu le bond de dix points dans les enquêtes d'opinion depuis sa victoire le 29 janvier.

"Rien ne sera fait sans nous, tout sera fait avec nous, c'est déjà le premier succès de ta campagne", a salué M. Cambadélis.

Benoît Hamon, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon à la convention du PS à la Mutualité à Paris le 5 février 2017
Benoît Hamon, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon à la convention du PS à la Mutualité à Paris le 5 février 2017
AFP

Devant quelque 2.000 militants, le vainqueur de la primaire (58,69% des voix selon le décompte définitif dévoilé par Thomas Clay) s'est dit conscient de son "immense responsabilité" de rassembler socialistes, gauche et citoyens "autour d'un horizon nouveau".

Il a remercié de leur présence ses anciens rivaux de la primaire, Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, et s'est félicité que les autres soient représentés. Plusieurs proches de Manuel Valls étaient là: son directeur de campagne Didier Guillaume, le sénateur Luc Carvounas, ou le député Philippe Doucet.

Christiane Taubira lors de la convention d'investiture de Benoit Hamon le 5 février 2017 à Paris
Christiane Taubira lors de la convention d'investiture de Benoit Hamon le 5 février 2017 à Paris
AFP

Côté gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, Matthias Fekl, Axelle Lemaire, Thierry Mandon, Laurence Rossignol, Pascale Boistard, ou l'écologiste Emmanuelle Cosse avaient fait le déplacement, mais la plupart des poids lourds manquaient à l'appel.

Hamon, Jadot, Mélenchon : des points communs, des nuances
Benoît Hamon, le 29 janvier 2017 à Paris après sa victorie à la primaire du Parti socialiste
AFP

Se sachant particulièrement attendu sur la question du bilan, ce "frondeur" s'est félicité de "tout ce que nous avons fait de positif qui est incontestablement un acquis à partir duquel se propulser". Il a salué notamment l'action de Mme Vallaud-Belkacem à l'Education, de Matthias Fekl au Commerce extérieur, "qui a dit non au traité transatlantique", ou de Christiane Taubira à la Justice -l'ex-garde des Sceaux, très applaudie, a prononcé un bref discours avant le sien.

Mais "l'essentiel" est désormais de "regarder l'avenir", a jugé le candidat PS, sur un ton mêlant émotion et décontraction, déroulant, sans dévier de son cap, les grands axes de son programme, y compris ceux qui avaient fait le plus débat dans la campagne de la primaire.

- +Créatures du système+ -

Programme de Benoît Hamon
Programme de Benoît Hamon
AFP

Réaffirmant sa conviction qu'il est vain d'avoir "l'oeil rivé " sur le taux de croissance, M. Hamon a de nouveau défendu avec conviction son revenu universel d'existence et son "49-3 citoyen", même s'il devra être mis en oeuvre "dans des conditions qui lui permettent de coexister avec une démocratie parlementaire".

Sur l'Europe, le député des Yvelines s'est davantage appliqué à rechercher la synthèse, reprenant l'idée de Vincent Peillon d'un grand plan d'investissement de 1.000 milliards d'euros et se réclamant de François Hollande pour proposer la construction d'une Europe de la défense.

Fidèle à la ligne qu'il s'est récemment fixée, il a distribué quelques piques à Emmanuel Macron, qui lui dispute une partie de l'électorat de gauche.

Vincent Peillon et Arnaud Montebourg lors de la convention d'investiture de Benoît Hamon le 5 février 2017 à Paris
Vincent Peillon et Arnaud Montebourg lors de la convention d'investiture de Benoît Hamon le 5 février 2017 à Paris
AFP

"En ce moment, c'est un peu l'humeur du temps, une sorte de doctrine du guépard, qui inspire peut-être d'autres candidats: tout change en surface pour qu'en réalité rien ne change derrière. On les voit les jeunes guépards, les créatures du système qu'une habile manipulation transforme soudain, par la grâce peut-être, en grand transformateur, moi je n'y crois pas", a ironisé l'ex-ministre de l'Education.

Benoît Hamon ovationné lors de la convention d'investiture du candidat PS, le 5 février 2017 à Paris
Benoît Hamon ovationné lors de la convention d'investiture du candidat PS, le 5 février 2017 à Paris
AFP

Un peu plus tard, il s'est dit "très frappé quand Emmanuel Macron disait qu'il fallait augmenter le temps de travail pour les jeunes et le baisser une fois qu'on est un peu plus vieux (...) Je veux dire c'est typiquement la proposition de quelqu'un qui jongle avec les fuseaux horaires, les nouvelles technologiques, mais qui ne connaît rien du travail tel qu'il se déploie aujourd'hui dans notre pays".

A Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon a redemandé de ne pas exiger "des têtes" comme préalable à toute discussion.

"Oui, il y a des désaccords entre nous, comme il y en a toujours eu dans la gauche" historiquement, a-t-il lancé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Restos du Coeur depot departemental des Alpes-Maritimes
7min

Politique

Les associations seront-elles sacrifiées par le serrage de vis budgétaire ?

Il l’a annoncé mardi, François Bayrou veut faire 43,8 milliards d’euros d’économies. Tous les ministères sont priés de contribuer à l’effort, sauf la défense, la sécurité, la santé et l’écologie. Une des missions qui voit ses crédits diminuer, c’est la mission Sport, jeunesse et vie associative. Cette baisse, conjuguée à la baisse des crédits alloués à la mission Aide publique au développement est un mauvais signal pour les associations françaises, qui sont déjà dans une mauvaise passe. En France, le 1,27 million d’associations sont financées de trois manières : par les subventions de l’Etat, des collectivités locales et par les dons, qui permettent de bénéficier de réduction d’impôts. L’inspection générale des finances chiffre à 53 milliards d’euros le financement public alloué aux associations en 2023. -17,6 % sur la mission Sport, jeunesse et vie associative La mission Sport, jeunesse et vie associative finance de très nombreux dispositifs : la politique en faveur du sport, des Jeux olympiques de 2030, de la politique en faveur de la jeunesse mais aussi de la vie associative. D’autres missions budgétaires participent à ce financement, comme l’Aide publique au développement. Or, ces deux missions voient leurs crédits diminuer dans le projet de budget pour 2026. Dans le tiré à part, le document qui liste les dépenses prévues pour chaque mission budgétaire, présenté le 15 juillet, les crédits de la première sont prévus à 1,2 milliard d’euros pour 2026, contre 1,5 milliard en 2025, soit une baisse de 300 millions d’euros. Pour l’APD, c’est une baisse de 700 millions d’euros. Pour Éric Jeansannetas, sénateur PS de la Creuse et rapporteur des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative au Sénat, cette baisse est « extrêmement inquiétante ». « C’est une baisse de 300 millions d’euros sur un budget de 1 700 millions, la plus petite mission du budget. On la sacrifie, c’est elle qui perd le plus de crédits en proportion », juge-t-il. Cela inquiète les associations. « 300 millions d’euros, c’est -17,6 % », s’inquiète Pauline Hery, chargée de plaidoyer à France Générosités, « cela montre un recul du financement de la solidarité ». Mais à ce stade, il est difficile pour elle de savoir à quoi s’attendre, le budget n’en est qu’au début de son parcours. Elle n’est pas très optimiste : « On s’attend à des baisses, on sait qu’il y aura des efforts à faire partout ». Lors de son audition devant le Sénat le 16 juillet dernier, Amélie de Montchalin l’a pourtant sous-entendu : ces 300 millions d’euros de baisse ne toucheront pas directement les associations. « 100 millions concerneront l’unification des guichets d’aides aux collectivités territoriales en matière d’équipements sportifs », a-t-elle expliqué. Elle a également assuré que le Service national universel ne serait « pas pérennisé dans sa forme actuelle ». Une explication qui n’a pas convaincu Éric Jeansannetas. « L’année dernière, nous étions tous d’accord au Sénat pour maintenir les crédits de la mission, l’engagement associatif, ce n’est ni de droite ni de gauche », justifie-t-il. 6 % du financement des associations provient d’une niche fiscale Le point d’attention principal du secteur associatif se trouve sur la niche fiscale dont il bénéficie. Pour toutes les associations reconnues d’utilité publique en France, les dons ouvrent le droit à une réduction d’impôts de 66 % du montant donné, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Une autre disposition existe pour les associations d’aide aux personnes en difficulté ou victimes de violences, la niche « Coluche » : la réduction d’impôt s’élève alors jusqu’à 75 % du montant, dans la limite de 1 000 €, après quoi le dispositif à 66 % s’applique. Ces deux dispositifs fiscaux représentent 6 % du financement des associations françaises. L’inspection générale des finances a publié, le 16 juillet dernier, un rapport de revue des dépenses publiques en direction des associations. Il pointe une forte augmentation de celles-ci, de 44 % entre 2019 et 2023. S’il reconnaît que « les associations du secteur social, […] paraissent fragilisées par l’inflation et l’augmentation de leur masse salariale », il propose néanmoins de faire un à trois milliards d’euros d’économies. Parmi les pistes de réforme, l’IGF émet l’idée de supprimer la niche « Coluche » et d’abaisser le plafond d’exonération d’impôt de 20 % du revenu à 2000€. Il propose aussi de réformer le crédit d’impôt mécénat, qui s’adresse aux entreprises, en passant d’un système de réduction d’impôt à un système de déduction (c’est l’assiette initiale qui est déduite du montant). Devant ce texte, les associations ont fait part de leur vive inquiétude. « Nous avons été particulièrement alertés par ce rapport. La mise en place des mesures concernant la niche fiscale et le mécénat d’entreprise engendreraient une diminution de 19 à 26 % de la générosité déclarée dans le pays », explique Pauline Hery. Devant l’inquiétude du secteur, François Bayrou a assuré que les dispositifs fiscaux n’étaient pas en danger. « Nous allons y rester attentifs », assure-t-elle. Plus de subventions des collectivités locales ? Autre source d’inquiétude pour les associations : les économies demandées aux collectivités locales, à hauteur de 5,3 milliards d’euros. Elles sont elles aussi pourvoyeuses de financement, et la contrainte sur leur budget risque également de diminuer les subventions. D’après le rapport de l’IGF, en 2023, 49 % des financements publics des associations provenaient des communes, départements et régions. Au sein des collectivités territoriales, ce sont les départements qui pèsent le plus dans les budgets des associations, car ils sont en charge de la politique sociale, et délèguent leurs missions à de nombreuses associations. « Les cinq milliards d’euros d’économies sur les collectivités locales vont mettre un frein aux subventions aux associations », prédit le sénateur socialiste, « les premières victimes de ces réductions budgétaires, ce sont les associations culturelles, sportives ». « Cela nous inquiète depuis l’année dernière », explique Pauline Hery. Les subventions des collectivités, fortement contraintes budgétairement depuis l’augmentation rapide de l’inflation, ont déjà été coupées dans certains cas. « Nous avons beaucoup d’exemples de collectivités qui ont drastiquement coupé les financements des associations dans le secteur de la culture, par exemple. Quand on demande de l’effort aux collectivités territoriales, les associations sont en première ligne sur ces coupes », raconte-t-elle. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent » La morosité budgétaire ambiante inquiète. Les coupes budgétaires, combinées à l’année blanche annoncée par le Premier ministre font craindre une augmentation de la pauvreté et des besoins d’aide, par exemple alimentaire. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent, et elles devront être remplies par l’Etat, ce qui coûtera plus cher et risque de détruire le tissu social », regrette Pauline Hery, « on a du mal à comprendre que les associations soient mises en première ligne des économies ». Éric Jeansannetas abonde : « Il y aura un retrait des collectivités territoriales des associations d’insertion sociale. Les politiques en direction des jeunes vont être sacrifiées dans ce budget qui va nous être présenté. Cela met en péril nos politiques publiques ». A l’heure où nous écrivons ces lignes, tout reste encore ouvert. La version finale du budget, s’il est voté en temps et en heure, a rarement été aussi imprévisible.

Le

PARIS, Conseil constitutionnel, Constitutional Council, Palais Royal
7min

Politique

Municipales : après le dépôt de plusieurs recours, l’avenir de la loi « Paris-Lyon-Marseille » entre les mains du Conseil constitutionnel

Adoptée le 10 juillet, la proposition de loi visant à « réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille » doit désormais passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel. Au moins deux recours ont été déposés sur ce texte, dont l’un porté par la droite sénatoriale. Passage en revue des points litigieux.

Le

Paris: Les Jeunes Republicains au Parc Floral de Paris avec Valerie Pecresse
11min

Politique

Entre House of Cards et Kill Bill : les dessous de la législative partielle qui pourrait opposer Rachida Dati à Michel Barnier à Paris

Rien ne va plus dans la 2e circonscription de Paris, où les prétendants de marque se bousculent pour la législative partielle prévue à la rentrée. L’ancien premier ministre LR, Michel Barnier, vise cette circonscription en or pour « revenir dans l’arène », tout comme la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui pourrait en faire un « lancement de campagne » pour les municipales, sans oublier sa collègue du gouvernement, Clara Chappaz, pour Renaissance…

Le

Algérie : la droite salue la « fermeté » de Bruno Retailleau, les socialistes dénoncent une « diplomatie indexée sur la campagne des LR »
9min

Politique

Gel des pensions, abattement de 10 % : les LR font-ils leur mue sur la participation des retraités à l’effort budgétaire ?

Alors que François Bayrou veut mettre à contribution les retraités par le gel de leur pension et la limitation de l’abattement forfaitaire de 10 %, son allié LR critique cette double contribution, mais sans fermer la porte à un effort des retraités. Une évolution pour la droite, qui avait pour habitude de se montrer très sourcilleuse sur les inactifs, qui constituent une part essentielle de son électorat.

Le