Edouard Philippe en première ligne pour cadrer l'”acte II” du quinquennat

Edouard Philippe en première ligne pour cadrer l'”acte II” du quinquennat

Edouard Philippe prononce mercredi la deuxième déclaration de politique générale du quinquennat Macron, qui doit préciser les contours de "l...
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Par Anne Pascale REBOUL, Marc PRÉEL

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Edouard Philippe prononce mercredi la deuxième déclaration de politique générale du quinquennat Macron, qui doit préciser les contours de "l'acte II" esquissé fin avril par le chef de l'Etat au sortir de la crise des "gilets jaunes".

Fin mai, le président de la République avait à la fois décidé de reporter son discours devant le Congrès - envisagé en juillet - et de laisser à son Premier ministre la charge d'un nouveau discours engageant sa responsabilité, près de deux ans après le premier.

Le contraste est net avec le 4 juillet 2017, où la première "DPG" d'Edouard Philippe avait eu lieu au lendemain d'un discours du chef de l'Etat devant le Congrès.

Mesures post-"gilets jaunes", réformes de l'assurance-chômage, des retraites ou encore de la dépendance, projet de loi bioéthique (et son volet PMA pour toutes), réformes des institutions ou encore de l'administration... Le discours doit passer en revue les principaux chantiers à venir, un mois et demi après la conférence de presse d'Emmanuel Macron à l'Elysée concluant le grand débat national.

Objectif: "expliquer ce que sera la mise en œuvre de l'acte 2 par le gouvernement" et "fixer le calendrier politique mais également les chantiers législatifs", selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Transformer les "grandes lignes" en "quelque chose de concret, d'opérationnel", selon le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre.

Président et Premier ministre ont également promis une "nouvelle méthode" avec "l'humain remis au coeur du projet".

Pour la 27e déclaration de politique générale de la Ve République, Edouard Philippe prendra la parole à 15H00 mercredi devant l'hémicycle, avant une intervention de chaque groupe politique, puis une réponse du chef du gouvernement et enfin le vote de l'Assemblée.

Il est le quatrième Premier ministre depuis 1958 à faire deux DPG dans le même quinquennat après MM. Raffarin, Fillon et Valls.

Si elle ne suit pas cette fois-ci un vaste remaniement gouvernemental, elle vise à marquer "une nouvelle phase" après la "césure" de la crise des "gilets jaunes", du grand débat national et des européennes, avance un conseiller de l'exécutif. D'autant qu'une bonne part du programme de l'"acte I" est sur les rails, souligne le même.

Conforté à Matignon par le résultat des élections européennes du 26 mai, Edouard Philippe n'a rien à craindre compte tenu de la prééminence du groupe La République en marche, associé au MoDem (plus de 350 députés sur 577).

- Rare vote au Sénat -

Mais les écarts seront scrutés comme un baromètre des oppositions, avec comme référence le résultat de 2017: 370 voix contre 67, et un nombre record de 129 abstentions, dont les trois quarts des députés LR. C'était alors la plus faible opposition sur un vote de politique générale depuis 1958.

Le 4 juillet 2017, le gouvernement avait rencontré la plus faible opposition sur un vote de politique générale depuis 1958
Le 4 juillet 2017, le gouvernement avait rencontré la plus faible opposition sur un vote de politique générale depuis 1958
AFP/Archives

Deux ans après le triomphe macroniste aux législatives, les oppositions se sont durcies et la majorité a souffert de quelques défections. Le résultat sera particulièrement surveillé chez des députés LR, en plein doute sur la stratégie à adopter vis-à-vis de l'exécutif après le pire score de l'histoire de la droite française (8,5%) lors des européennes. Le principal groupe d'opposition débattra de sa position ce mardi.

Fait rare - et même une première avec un Sénat contrôlé par l'opposition - la déclaration du Premier ministre jeudi devant les sénateurs sera également suivie d'un vote. Une simple marque de "respect" pour la chambre haute, jure Matignon. Mais qui pousse aussi le Sénat tenu par LR à clarifier sa position vis-à-vis d'Emmanuel Macron: opposition nette, ou abstention voire soutien "constructif"?

De quoi aussi donner des indications en vue du projet de réforme des institutions, pour lequel l'exécutif doit compter, au moins sur le volet constitutionnel, sur le soutien d'une partie des sénateurs LR.

La déclaration de mercredi doit largement consolider le calendrier du Parlement, déjà embouteillé et quasi monopolisé à l'automne par le budget.

Seule une poignée de projets de loi - sans doute deux ou trois d'importance - pourront trouver leur place en 2019. D'autres devront attendre 2020. Les dates plus précises de la PMA ou de la réforme des retraites sont notamment très attendues.

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