L'essayiste Raphaël Glucksmann a annoncé vendredi qu'il serait candidat aux européennes, à la tête d'une liste qui devrait recevoir samedi le...
Européennes: Glucksmann, une candidature de rassemblement… qui divise au PS
L'essayiste Raphaël Glucksmann a annoncé vendredi qu'il serait candidat aux européennes, à la tête d'une liste qui devrait recevoir samedi le...
Par Stéphanie LEROUGE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
L'essayiste Raphaël Glucksmann a annoncé vendredi qu'il serait candidat aux européennes, à la tête d'une liste qui devrait recevoir samedi le soutien du PS, et avec l'espoir peut-être illusoire de rallier à son panache d'autres formations politiques.
Cette annonce suscite des remous au PS, où l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé vendredi soir au Figaro qu'il quittait le Bureau national du parti, avec plusieurs de ses proches dont Ségolène Neuville et Marie-Arlette Carlotti.
"Moi je propose ma candidature pour être tête de liste", a déclaré sur France Inter M. Glucksmann, qui avait fondé avec une vingtaine d'autres personnalités en novembre le parti Place publique. Il mènera campagne "en tandem" avec la militante écologiste Claire Nouvian, cofondatrice du mouvement.
"On demande aux forces politiques de nous rejoindre", a-t-il ajouté, en regrettant une nouvelle fois l'éparpillement des forces à gauche, qui empêche selon lui l'émergence face à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen d'une force sociale et écologiste crédible.
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié jeudi, si le scrutin avait lieu dimanche, la liste Europe Écologie-Les Verts obtiendrait 8,5% (+1), celles de La France insoumise 7,5% (+1,5), du Parti socialiste 5,5% (+0,5), de Générations 2,5% et du PCF 2% (-0,5), loin derrière LREM et le RN.
M. Glucksmann s'est défendu d'ajouter une liste supplémentaire dans ce paysage morcelé. "Demain (samedi), je suis confiant que le Parti socialiste va nous rejoindre", a-t-il dit. Nouvelle Donne, le parti fondé par Pierre Larrouturou, est aussi associé à la démarche, a-t-il assuré.
L'essayiste et fondateur du mouvement "Place publique" Raphaël Glucksmann à Montreuil, près de Paris, le 15 novembre 2018
AFP/Archives
De fait, le PS devrait décider samedi lors d'un Conseil national à Paris de soutenir une liste d'ouverture tirée par M. Glucksmann, "à parité" entre les candidats issus du PS et ceux provenant d'autres formations politiques ou de la société civile, "y compris sur les dix premières places", selon l'entourage du premier secrétaire Olivier Faure.
Ce dernier a salué vendredi sur Twitter l'annonce de M. Glucksmann. "Avec Place publique et tous ceux qui rejoindront cette démarche s'ouvre un chemin, celui des combats communs. Je demanderai demain aux socialistes de s'y engager".
Les maires PS de Lille, Paris, Rennes et Nantes, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle Mathieu Klein lui ont emboîté le pas.
"Je crois qu'Olivier Faure a compris quelque chose d'extrêmement important, c'est que si chacun restait dans ses meubles, tout le monde périrait à la fin", a dit M. Glucksmann au cours d'une conférence de presse.
Il a précisé à cette occasion que les députés élus sur cette liste ne siègeraient pas forcément dans le même groupe au Parlement européen, son espoir étant qu'une "clarification" dans la composition des groupes s'opère à Strasbourg, "sur la base des idées".
- "Bouée de sauvetage" -
Le fondateur de Générations, Benoît Hamon, a en revanche accueilli fraîchement l'initiative de celui qui avait contribué à écrire son grand discours de Bercy pendant la présidentielle. "Une voix en faveur d'une liste socialiste est une voix perdue pour la gauche", a-t-il fustigé.
Du côté d'EELV, l'accueil est glacial. "Triste de voir Raphaël Glucksmann et Claire Nouvian servir de bouée de sauvetage à un PS à l’agonie", a twitté la députée européenne Michèle Rivasi.
Au Parti socialiste, le choix de M. Faure de s'effacer derrière le représentant d'un parti né il y a seulement quelques mois divise. "Le Parti socialiste apparemment sans liste aux européennes 2019: une première depuis 1979, un cas unique en Europe. Pourquoi? Pour quoi faire? Sur quelles bases idéologiques? Pour le moins étrange de la part d’un parti de gouvernement!", a twitté le commissaire européen Pierre Moscovici, qui se serait bien vu conduire la liste PS.
Place publique, fondé autour d'un logiciel écologique, est aussi tiraillé. L'économiste Thomas Porcher --qui a voté en 2017 pour Jean-Luc Mélenchon, comme Claire Nouvian-- a fait savoir en privé qu'il ne souhaitait pas figurer sur une liste soutenue par le PS. Le président du parti, Jo Spiegel (ex-PS) estime cependant que l'initiative ne se résume pas à un mariage avec le PS, et qu'elle est "conforme à la résolution" approuvée par Place publique à Metz fin février.
Fils du philosophe André Glucksmann, Raphaël Glucksmann est aussi le compagnon de la journaliste politique Léa Salamé, qui se retirera de l'antenne de France Inter et de France 2 pour la couverture des élections européennes afin d'"éviter tout soupçon de conflit d'intérêt".
Après une nuit de bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump ce dimanche 28 décembre en Floride pour finaliser un plan de paix. Un rapprochement qui pourrait infléchir la position de la Russie et accélérer la conclusion d’un cessez-le-feu.
Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…
Après un faible regain en novembre, le président de la République atteint à nouveau son plus faible niveau de confiance depuis 2017. Si la défiance touche l’ensemble de l’exécutif, Emmanuel Macron cristallise le désaveu tandis que sur la scène nationale, seul le RN est en progression.
Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.