Européennes: plusieurs têtes de liste menacent de boycotter un débat sur France 2
A chaque grand débat télévisé sa polémique : plusieurs têtes de liste aux élections européennes ont menacé mardi de boycotter un...

Européennes: plusieurs têtes de liste menacent de boycotter un débat sur France 2

A chaque grand débat télévisé sa polémique : plusieurs têtes de liste aux élections européennes ont menacé mardi de boycotter un...
Public Sénat

Par Eric LAGNEAU, Frédéric POUCHOT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

A chaque grand débat télévisé sa polémique : plusieurs têtes de liste aux élections européennes ont menacé mardi de boycotter un débat sur France 2 et France Inter le 22 mai, dénonçant une "mascarade" à quatre jours du scrutin.

"Si France 2 et France Inter refusent de changer les règles du débat, nous ne participerons pas à cette parodie de débat", ont déclaré, dans un communiqué commun, les têtes de liste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Benoît Hamon (Générations) et Jean-Christophe Lagarde (UDI), en appelant "les autres listes à ne pas servir d'alibi à cette mascarade".

Le président de Debout la France, le chef de file de Générations et le président de l'Union des démocrates et indépendants tiendront une conférence de presse commune mercredi matin à ce sujet.

"Ce n'est pas au service public de l'audiovisuel de choisir les bonnes ou les mauvaises listes. Ce choix appartient souverainement aux citoyennes et aux citoyens par leur vote", estiment-ils.

Ce débat dans le cadre de "l'Emission politique" doit réunir dans un premier temps six candidats ou chefs de partis: Marine Le Pen (RN) et Stanislas Guérini (LREM) dont les listes font la course en tête autour de 22%, Laurent Wauquiez (LR, 13-14%), Raphaël Glucksmann (PS/PP, entre 5 et 6%), Yannick Jadot (EELV, entre 7 et 8%), Manon Aubry (LFI, entre 8 et 9,5%).

Dans un deuxième temps, sont prévus Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Ian Brossat (PCF), Jean-Christophe Lagarde (UDI), François Asselineau (UPR), Francis Lalanne (Gilets jaunes), Dominique Bourg (écolo), Florian Philippot (Patriotes), Nathalie Arthaud (LO) et Benoît Hamon (Générations), tous en dessous de 5% d'intentions de vote.

- Saisie du CSA -

Plusieurs d'entre eux ont critiqué en outre la présence des dirigeants de LR, LREM et du RN au lieu de leurs têtes de liste (Bellamy, Loiseau et Bardella).

La tête de liste du PCF Ian Brossat a pour sa part annoncé saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), chargé de veiller au pluralisme mais qui n'intervient jamais en amont sur la programmation des chaînes, et "suspendre" sa participation au débat, qui selon lui "veut faire l'élection à la place des électeurs".

Florian Philippot a critiqué "une marque incroyable d'irrespect" envers les électeurs.

Benoît Hamon a accusé, sur Public Sénat, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte d'avoir voulu donner "quelques gages à l'Élysée" pour obtenir un second mandat.

Faux, a répondu Thomas Sotto, coprésentateur de "L'Emission politique", interrogé par l'AFP. Pour lui, les organisateurs ont "respecté rigoureusement et scrupuleusement les critères de représentativité du CSA" qui intègrent les sondages, le nombre de parlementaires, la contribution au débat électoral.

Et sur le découpage en deux parties de ce débat, "c'est un choix qu'on assume", a-t-il dit, invoquant une volonté de "clarté", pour que les candidats puissent exposer leurs "idées pour l'Europe".

- "Intimidations" -

Quant à la présence de chefs de partis, "dès le départ, c'est nous qui avions donné cette possibilité" aux candidats, a-t-il précisé, compte tenu du fait que certaines têtes de liste devaient participer à des meetings ce soir-là.

"On ne favorisera personne", a-t-il assuré, précisant que l'émission allait donner la parole à une quinzaine de listes sur un record de 34.

"Ces petites intimidations, ça suffit", a-t-il ajouté, relevant que France 2 était la seule grande chaîne à diffuser régulièrement des programmes politiques en soirée.

"Le CSA n'a déterminé aucune tranche horaire et laisse aux chaînes la liberté éditoriale d'organiser le débat comme elles le souhaitent", a souligné de son côté France 2.

Un débat organisé début avril dans "L'Emission politique", et également retransmis sur France Inter, avait tourné au bras de fer judiciaire entre France Télévisions et plusieurs têtes de listes.

D'abord prévu à neuf, il avait été élargi à 12 sous la pression de trois candidats, à coup de procédures judiciaires : Benoît Hamon, François Asselineau et Florian Philippot.

France 2 avait fini par gagner en appel devant le Conseil d'Etat, la haute instance judiciaire ayant tranché que la chaîne était libre de choisir ses invités.

Partager cet article

Dans la même thématique

Européennes: plusieurs têtes de liste menacent de boycotter un débat sur France 2
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le

Européennes: plusieurs têtes de liste menacent de boycotter un débat sur France 2
5min

Politique

Sarkozy à la Santé : la visite de Darmanin « peut être interprétée comme une forme de pression » sur les magistrats, note François Molins

Un collectif d’avocats a déposé plainte contre Gérald Darmanin pour son soutien apporté à Nicolas Sarkozy incarcéré pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Interrogé sur ce point l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins considère, lui aussi, que le déplacement du garde des Sceaux à la prison de la Santé pour y rencontrer l’ancien chef d’Etat « peut être interprété comme une forme de pression » sur les magistrats.

Le