Grand débat national : ces Français qui ont repris goût à la politique
À l’occasion du grand débat national, 1 000 personnes ont été tirées au sort pour participer aux conférences régionales. L’émission « Ma voix compte » est allée à la rencontre de deux d’entre eux. Encore éloignés du monde politique il y a quelques semaines, ils souhaitent désormais s’investir plus dans la vie démocratique de la France.

Grand débat national : ces Français qui ont repris goût à la politique

À l’occasion du grand débat national, 1 000 personnes ont été tirées au sort pour participer aux conférences régionales. L’émission « Ma voix compte » est allée à la rencontre de deux d’entre eux. Encore éloignés du monde politique il y a quelques semaines, ils souhaitent désormais s’investir plus dans la vie démocratique de la France.
Public Sénat

Par Yanis Darras

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Tout les oppose. David Reviriego a 21 ans, Fabienne Perrot 60… Lui est adepte des chemises amples très à la mode en ce moment, elle préfère des tenues plus discrètes, lui est étudiant et vit à Paris, elle naturopathe en province. Pourtant, tous les deux ont été tirés au sort pour participer au grand débat national. Une sollicitation inattendue mais bienvenue pour David : « Souvent, on dit : « T’es jeune, tais-toi ». Non, je pense que les jeunes ont plein de choses à dire et c’est important que nous soyons, nous aussi, écoutés. (…) Quand on a des élections, ce sont toujours les mêmes qui y vont. Et puis, c’est plus au talent d’orateur, au charisme ou au réseau que parfois à la bonne idée qu’ils sont choisis. J’estime que tous les citoyens français ont leur mot à dire dans le débat public. »

capture_decran_16.png

David : Souvent, on dit : « T’es jeune, tais-toi ». Non, je pense que les jeunes ont pleins de choses à dire et c’est important que nous soyons, nous aussi, écoutés.

Pour Fabienne également, ce grand débat national est une façon « de participer différemment » à la vie citoyenne. Naturopathe Fabienne a été invitée à l’une des dix huit conférences organisées partout sur le territoire, pour représenter les différentes régions de France. Avec cinq autres personnes à sa table, ils ont débattu du thème difficile de la « fiscalité et des dépenses publiques ». Un sujet clivant, au bout de quelques heures deux pesonnes ont quitté la table : « Que tout le monde ne soit pas d’accord, ça ne me dérange pas. Au contraire, j’aime bien débattre. Certaines personnes avaient des idées auxquelles nous n’avions pas pensé. Ça nous a permis de partir sur d’autres échanges, qui sont eux aussi, très enrichissants. On a évoqué une solution assez intéressante, qui serait de ramener tous les impôts dans une seule assiette. On pense que ça serait ainsi un impôt beaucoup plus juste, en y intégrant les impôts actuels dedans (revenu, immobilier, etc…) et en le mettant en progressif. »

Grand débat national : Ces citoyens qui ont repris goût à la politique 3

Prolonger l’engagement

A Aix-en-Provence, la jeune génération réclame une transition écologique plus ambitieuse, en imposant un cadre légal contraignant pour construire une société plus respectueuse de l'environement.  Si David craint de ne pas voir les propositions faites par les Français, être retenues par l’Etat, il compte bien "faire pression" sur l'exécutif comme il le dit lui même pour que leurs propositions ne tombent pas dans l'oubli. Pour y arriver, David a décidé de publier une tribune dans la presse, intitulée : « Cher gouvernement, ne laissez pas nos propositions tomber dans l’oubli ». Sur 70 personnes présentes à sa réunion, 26 d’entres elles ont signé la tribune.

capture_decran_20.png

Cette peur que leurs préconisations ne soient pas prises en compte, est partagée par Fabienne : « Ce que je crains, c’est effectivement que les propositions que nous avons présentées, soient mises de côté. » Après sa participation à cet exercice démocratique, Fabienne souhaite désormais s’engager davantage dans la vie politique, sans pour autant rejoindre un parti politique. Cette naturopathe souhaite maintenant, échanger avec les élus … en les tirant au sort : « Ce serait très bien que ce type de débat, tel que le grand débat national, continue. A une seule différence néanmoins : au lieu qu’il y ait six citoyens tirés au sort, il pourrait y avoir trois citoyens et trois élus qui pourraient être eux aussi, tirés au sort. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le