Inflation : Laurent Berger alerte sur le nombre « inédit » de salaires sous le Smic

Inflation : Laurent Berger alerte sur le nombre « inédit » de salaires sous le Smic

Le secrétaire général de la CFDT affirme qu’au 1er mai les minima des grilles salariales des plus grandes branches professionnelles démarreront « en dessous » du Smic. Il invite le patronat à la responsabilité, et fait également appel au gouvernement, pour faire pression sur les branches.
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Conséquence du niveau inhabituel de l’inflation, l’augmentation automatique du Smic sera plus élevée au 1er mai. Il sera revalorisé entre 2,4 % et 2,6 %, selon le ministère du Travail. De quoi atténuer en partie seulement la hausse des prix à la consommation, lesquels ont bondi de 4,5 % en mars, en rythme annuel. L’inflation a déjà grignoté les augmentations salariales négociées fin 2021 dans nombre de branches professionnelles. Et avec le réajustement du Smic, un nombre important de branches auront des minima salariaux de grille sous le salaire minimum. « Ce qui va se passer au 1er mai est inédit : on n’a jamais eu autant de branches professionnelles où le début des grilles est en dessous du Smic. Jamais autant » s’inquiète Laurent Berger ce 4 avril 2022.

Selon le secrétaire général de la CFDT, invité d’Audition publique (Public Sénat / LCP-Assemblée nationale / Le Figaro Live), « 147 branches, sur les 171 de plus de 5 000 salariés, vont avoir des échelons qui vont démarrer en dessous du Smic ». Autrement dit, les branches professionnelles n’auront pas d’autre choix que de revenir à la table des négociations salariales. « Il faudra y revenir, il y a une nécessité de clause de retour », appelle-t-il.

Dénonçant une « forme de paresse patronale », le leader syndical estime que la revalorisation de l’ensemble des grilles est de la « responsabilité du patronat ». « On a un débat paresseux sur les salaires dans notre pays. On ne pense les salaires qu’en fonction du Smic ! » Il en appelle au gouvernement pour superviser le mouvement. « Ce que je souhaite, c’est que le gouvernement, quel qu’il soit, impose aux branches professionnelles, dans les six mois, d’avoir des négociations pour que leur minimum de branche ne soit pas inférieur au Smic. » Et d’imager un mécanisme de « sanctions », en d’absence de négociations.

Le numéro un de la CFDT regrette par ailleurs que le Smic devienne « de plus en plus la norme » dans les rémunérations en France. « Le Smic ne joue plus son rôle de salaire minimum […] On est en train de paupériser l’ensemble des travailleurs. »

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