Islam: Collomb puis Philippe pressent les responsables musulmans d’agir
Discours contre la radicalisation, formation des imams... Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb puis le chef du gouvernement...

Islam: Collomb puis Philippe pressent les responsables musulmans d’agir

Discours contre la radicalisation, formation des imams... Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb puis le chef du gouvernement...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Discours contre la radicalisation, formation des imams... Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb puis le chef du gouvernement Edouard Philippe ont pressé mardi soir les responsables musulmans d'agir face aux défis qui se posent à la deuxième religion de France.

Le ministre d'Etat s'est exprimé lors du repas annuel de rupture du jeûne du ramadan (iftar) organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM), d'abord sans la présence d'Edouard Philippe, une absence annoncée qui avait suscité incompréhension et critiques.

"Retenu avec le président de la République pour préparer une réunion importante", selon Gérard Collomb, le chef du gouvernement est arrivé au Pavillon Dauphine (XVIe arrondissement) peu avant 23h15, saluant ses hôtes et s'installant à leur table sans prononcer d'allocution.

Mais contre toute attente, environ une heure plus tard, après s'être prêté à quelques selfies dans la salle, Edouard Philippe a brièvement pris la parole.

"Nous avons de grands défis à relever ensemble, pas sûr que ce soit la peine de les détailler tellement ils sont évidents", a improvisé le Premier ministre devant une assistance plus clairsemée après minuit.

"Tout le monde sent bien combien nous vivons un moment crucial pour notre pays, pour la qualité de notre vie en commun", a-t-il ajouté, en concluant sa courte intervention par la formule "merci pour votre invitation, et au travail !"

C'est son ministre chargé des Cultes qui, plus tôt dans la soirée, s'était fendu d'un discours plus développé, à la tonalité exigeante à l'égard des responsables musulmans.

"C'est à vous d'abord qu'il appartient de mener" le combat contre l'islam radical et "les messages de fermeture et de repli" sur "le terrain théologique", que "vous seuls pouvez investir", leur a lancé Gérard Collomb. "Et il faut aller encore plus loin si nous voulons que ce discours d'un islam pleinement républicain soit audible et efficace, car les thèses du repli sont puissamment relayées sur internet et sur les réseaux sociaux", a-t-il relevé.

Soulignant que l'Etat avait agi afin que "de plus en plus d'imams" soient "formés sur notre sol", Gérard Collomb a dit aux responsables du CFCM qu'il leur appartenait de s'"approprier cette dynamique" par des formations renforcées.

Il faut encourager "les imams et les cadres religieux à suivre effectivement ces cursus: c'est d'ailleurs ce que prévoyait le projet de +charte de l'imam+ à un moment donné envisagé par le CFCM" mais jamais sorti des cartons, a remarqué le ministre.

Il faut "redonner une impulsion" à certains chantiers, a-t-il ajouté, citant le financement du culte musulman, ou encore son organisation, qui "reste aujourd'hui encore en suspens".

"Ces questions, c'est aux musulmans de France de les prendre en charge dans la durée. Mais l'Etat, qui a contribué depuis l'origine à la mise en place du CFCM (en 2003, NDLR), ne peut s'en désintéresser", a estimé le ministre, confirmant qu'"une grande concertation" serait lancée dans chaque département. Le président du CFCM, Ahmet Ogras, a lui aussi dit son intérêt pour une vaste consultation des musulmans.

"Il est temps (...) qu'en partant de la base, du terrain, on puisse faire converger des propositions, à partir desquelles le président de la République serait en mesure de prendre des initiatives fortes", a poursuivi Gérard Collomb, sans préciser ni les contours, ni le calendrier des annonces présidentielles.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Islam: Collomb puis Philippe pressent les responsables musulmans d’agir
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le