L’affaire Benalla rebondit: le Sénat convoque de nouveau Benalla, Crase, Castaner et Strzoda
Le Sénat a fait rebondir l'affaire Benalla jeudi, en convoquant pour audition deux ministres, un proche d'Emmanuel Macron ainsi...

L’affaire Benalla rebondit: le Sénat convoque de nouveau Benalla, Crase, Castaner et Strzoda

Le Sénat a fait rebondir l'affaire Benalla jeudi, en convoquant pour audition deux ministres, un proche d'Emmanuel Macron ainsi...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Le Sénat a fait rebondir l'affaire Benalla jeudi, en convoquant pour audition deux ministres, un proche d'Emmanuel Macron ainsi qu'Alexandre Benalla lui-même, dans le cadre de cette enquête qui se focalise désormais sur les passeports diplomatiques de l'ex-chargé de mission de l'Elysée.

Ces auditions risquent d'entrer en carambolage avec le début mardi du grand débat national voulu par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des "gilets jaunes" et qui doit commencer mardi prochain.

La commission des lois du Sénat a en effet convoqué pour le lendemain, mercredi 16 janvier, Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, suivi des ministres de l'Intérieur Christophe Castaner et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Suivront ensuite lundi 21 janvier Alexandre Benalla et son acolyte Vincent Crase, un ex-employé du parti présidentiel LREM et chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie.

Les deux hommes avaient été mis en examen pour violence en réunion après des images montrant M. Benalla frapper un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai à Paris.

Ils avaient déjà été auditionnés devant le Sénat le 19 septembre dernier. Les auditions avaient donné lieu à des échanges intenses, sans lever toutes les zones d'ombre sur cette affaire.

Christophe Castaner, à l'époque délégué général de LREM, et Patrick Strzoda, avaient également été auditionnés devant la chambre haute du Parlement dès juillet 2018.

Alexandre Benalla, qui fut un élément central du dispositif sécuritaire autour du couple présidentiel, avait alors déjà été licencié après l'éclatement de cette affaire, devenue rapidement une tempête politique qui a empoisonné l'été d'Emmanuel Macron et continue à le poursuivre aujourd'hui.

La commission du Sénat, présidée par Philippe Bas, s'était donnée six mois pour enquêter sur une affaire qui a une nouvelle fois rebondi fin décembre avec la révélation de l'utilisation par M. Benalla de deux passeports diplomatiques, qu'il a finalement restitués cette semaine.

La convocation de Jean-Yves Le Drian mercredi prochain entre dans le cadre de ces nouveaux éléments.

- Nouvelle enquête -

La commission avait demandé des explications à l'Elysée et au gouvernement le 28 décembre sur "les conditions dans lesquelles M. Alexandre Benalla a pu faire usage de passeports diplomatiques" après son licenciement en juillet.

La presse avait révélé que l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron disposait toujours de passeports diplomatiques et qu'il effectuait des voyages d'affaires auprès de dirigeants africains, "alors même qu’il avait déclaré, lors de son audition sous serment du 19 septembre 2018, les avoir laissés dans le bureau qu'il occupait à l'Élysée", a souligné la commission dans un communiqué.

L'affaire se poursuit aussi sur le terrain judiciaire. Outre l'enquête ouverte cet été sur les violences du 1er mai, le parquet a ouvert le 29 décembre une seconde enquête, cette fois sur les passeports diplomatiques, pour "abus de confiance" et "usage sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle".

Mardi, le directeur de cabinet du président a été interrogé par la police judiciaire dans le cadre de cette nouvelle enquête, a indiqué l'Elysée confirmant une information du Point. La présidence indique "coopérer pleinement" avec la police.

C'est le courrier envoyé fin décembre par Patrick Strzoda à son ex-collaborateur qui a déclenché cette enquête. Dans ce courrier, il sommait Alexandre Benalla de s'expliquer sur d'"éventuelles missions personnelles et privées" qu'il aurait menées pendant qu'il était en poste à l'Elysée.

Alexandre Benalla avait fait savoir qu'il n'avait "jamais" mené de mission à titre privé lorsqu'il travaillait à l'Elysée et affirmé que c'était un membre du personnel de L’Elysée qui lui avait rendu ses passeports diplomatiques "début octobre", dans une rue près du palais présidentiel.

Il avait aussi révélé avoir échangé des SMS avec M. Macron après son limogeage de l'Elysée fin juillet, ce que la présidence a confirmé pour deux messages succincts.

Indigné, l'ancien chargé de mission s'en est pris fin décembre à "certaines personnes de l'entourage d'Emmanuel Macron", les accusant de vouloir "saccager" sa vie. "Je ne me tairai plus", a-t-il menacé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

L’affaire Benalla rebondit: le Sénat convoque de nouveau Benalla, Crase, Castaner et Strzoda
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le