Face à un sortant appartenant à l'aile dure des Républicains (LR), Emmanuelle Ménard (FN) brigue le siège de député de la 6e circonscription de...
La femme de Robert Ménard en campagne sur des terres du FN
Face à un sortant appartenant à l'aile dure des Républicains (LR), Emmanuelle Ménard (FN) brigue le siège de député de la 6e circonscription de...
Par Isabelle LIGNER
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Face à un sortant appartenant à l'aile dure des Républicains (LR), Emmanuelle Ménard (FN) brigue le siège de député de la 6e circonscription de l'Hérault, sur des terres favorables au Front national, comprenant notamment Béziers, dont son époux est le maire.
Le 10 mai, l'annonce de la candidature de l'épouse de Robert Ménard, dans la circonscription centrée autour de la seconde ville de l'Hérault que l'ex-président de Reporters sans frontières (RSF) a conquise en 2014 à la faveur d'une triangulaire avec le soutien du FN, est venue confirmer une rumeur qui courait depuis plusieurs mois.
Soutenue notamment par le FN et Debout la France (DLF), Mme Duverger est juriste de formation reconvertie dans le journalisme - elle est directrice du site très à droite Boulevard Voltaire. Elle a pris le nom de son époux à l'occasion de cette entrée en politique décidée selon elle "pendant la présidentielle". "Je ne veux pas me cacher et je suis fière de ce nom", a-t-elle expliqué à l'AFP, assurant vouloir, si elle est élue députée, "continuer l'action et la politique" de Robert Ménard.
Le maire de Béziers est coutumier de polémiques, qui se terminent souvent devant les tribunaux, notamment sur l'immigration, la guerre d'Algérie ou la sécurité. Le couple Ménard a par ailleurs cherché à travers diverses initiatives à fédérer la droite dite "hors les murs".
Mme Ménard récuse à la fois une réputation de "femme de l'ombre" et les accusations de népotisme, soulignant qu'elle ne sera "pas nommée" députée mais qu'elle se "soumet au suffrage universel".
Cette élection "résonne comme un référendum pour ou contre le maire de la ville-centre, à mi-mandat", relève pour sa part le politologue Emmanuel Négrier. Cette circonscription, historiquement marquée par la viticulture, centrée autour d'une ville frappée par une grande pauvreté, de fortes inégalités et une zone périurbaine nageant dans le "désarroi pavillonnaire", est "un des +spots+ nationaux" pour le FN, souligne-t-il.
- 14 candidats en lice -
Marine Le Pen y a obtenu 34% au premier tour de la présidentielle, marquée par un taux d'abstention de 21,9%. Toutes les communes de la circonscription --sauf Béziers-- l'ont placée en tête également au second tour, avec des scores compris entre 55 et 60% pour celles de la première couronne (Sauvian, Lignan, Lieuran, Villeneuve-les-Béziers).
Emmanuelle Ménard en campagne à Béziers, dans le sud de la France, le 2 juin 2017
AFP
Se présentant comme un député qui "ouvre des portes pour sa circonscription", le sortant LR Elie Aboud, élu fin 2012 lors d'une partielle après avoir contesté la courte victoire socialiste dans une triangulaire incluant le FN, a qualifié la candidature de Mme Ménard de "non-évènement". "Dans la politique française, il y a d'autres exemples de +Monsieur Madame+ comme Monsieur, Madame Balkany (LR) ou Monsieur, Madame Mégret" (Mouvement national républicain), a-t-il ironisé.
Mais le député LR aura notamment "du mal à bénéficier, dans le cas d’un duel, d’un désistement républicain, alors qu’il est régulièrement accusé par la gauche locale --ultra divisée et faible-- d’une trop grande proximité avec les thèses du FN", analyse le chercheur en sciences politiques.
Alors que Jean-Luc Mélenchon est arrivé deuxième dans la circonscription au premier tour de la présidentielle avec 19,1%, devant François Fillon (18,2%) et Emmanuel Macron (17%), les soutiens du leader de la France Insoumise partent divisés pour les législatives. David Garcia (La France insoumise) et Nicolas Cossange (PCF) se sont notamment succédé pour faire campagne dans le quartier défavorisé de la Devèze à Béziers cette semaine.
De son côté, le magistrat Antonio Fulleda entend défendre les couleurs du Parti socialiste dans une circonscription dans laquelle Benoît Hamon a recueilli 4,3%, soit à peine plus que Nicolas Dupont-Aignan (3,7%).
Parmi les 14 candidats en lice figure également Isabelle Voyer, investie par la République en marche (REM). Cette géologue, et consultante en développement durable, peu connue localement, mise essentiellement sur la dynamique macroniste au niveau national.
Si François Bayrou ne s’est pas « laissé impressionné » par l’interrogatoire des députés lors de son audition à l’Assemblée nationale, l’affaire Bétharram risque des laisser des traces sur le long-terme et pourrait affecter son avenir politique, analysent Olivier Rouquan, politologue, et Philippe Moreau Chevrolet, communicant.
Les 5h30 d’audition de François Bayrou devant la commission d’enquête mise en place à l’Assemblée nationale après les révélations sur des violences physiques et sexuelles perpétrées dans l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, ont tourné en duel politique entre le Premier ministre et le co-rapporteur LFI, Paul Vannier. Au Sénat, la gauche dénonce l’attitude « agressive » du Premier ministre quand la droite axe sur « l’instrumentalisation » de la souffrance des victimes par LFI.
Les sénateurs ont adopté lundi une proposition de la droite pour confier à l'Office français de l'immigration et de l'intégration, les missions d’information et d’assistance juridiques dans les centres de rétention administrative et en zone d’attente, provoquant la colère des associations.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député et président délégué du groupe RN à l’Assemblée a réagi à l’audition du Premier ministre sur l’affaire Bétharram. Jean-Philippe Tanguy ne voit pas de « mensonges ou de mises en doute de la probité de François Bayrou » qui justifierait une censure du gouvernement, « pour le moment ».