Le Parti communiste  s’attaque à “l’austérité” de Macron et de l’Europe

Le Parti communiste s’attaque à “l’austérité” de Macron et de l’Europe

Le Parti communiste, réuni en université d'été à Angers jusqu'à dimanche, se veut déterminé à combattre dès la rentrée la...
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Par Wafaa ESSALHI

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Le Parti communiste, réuni en université d'été à Angers jusqu'à dimanche, se veut déterminé à combattre dès la rentrée la politique "libérale et d'austérité dévastatrices" menée par Emmanuel Macron et l'Union européenne.

"Combattre les orientations libérales de l'Union européenne et combattre la politique de Macron, c'est combattre deux politiques qui sont soeurs jumelles", a déclaré le secrétaire général du PCF Pierre Laurent. "Il faut sortir de l'austérité en France, en Europe, récupérer l'argent disponible, notamment celui de la Banque centrale européenne, pour financer des politiques sociales et écologiques", a-t-il insisté.

Pour le vice-président du Parti de la gauche européenne, l'austérité "provoque la mort dans des logements insalubres à Aubervilliers (...) Elle dégrade les services publics dans les banlieues ou les territoires ruraux. Elle est dangereuse (...) responsable, avec les logiques de profit des sociétés autoroutières et le tout-camion délirant en Europe, du drame de Gênes", a listé M. Laurent.

Devant un amphithéâtre comble, le secrétaire général a annoncé que la rentrée sera "chaude". "La saison 2 de Macron ne va pas ressembler à la saison 1. Plus de la moitié des textes adoptés au parlement l'ont été en procédé accéléré ou par ordonnance, c'est une méthode brutale et autoritaire et il veut continuer. Mais il a laissé des plumes avec la mobilisation du printemps et l'affaire Benalla".

Hôpitaux, retraites, gel annoncé des prestations sociales, "Macron veut passer à l'offensive". "Pas question de laisser passer! Nous allons faire une rentrée de mobilisation maximum et la fête de l'Humanité (14-16 septembre) va être un des rendez-vous", a assuré le sénateur de Paris.

La rentrée du PCF sera aussi celle de son congrès fin novembre. Son secrétaire national depuis 2010, Pierre Laurent, s'est "déclaré disponible pour un nouveau mandat ou un demi mandat".

Parmi les jeunes militants, cette annonce ne fait pas l'unanimité. "Il est là depuis bien trop longtemps", glisse une femme de 24 ans.

"Je n'ai pas de tabou, il existe de nouvelles personnalités dans le parti qui s'est rajeuni et je plaide pour une direction fortement renouvelée", a rassuré Pierre Laurent, 61 ans.

Le secrétaire général a également appelé ses troupes à se mobiliser pour les élections européennes en mai. Comme leur chef de file, Ian Brossat, M. Laurent a confirmé l'impossibilité "à ce jour d'une liste commune de gauche".

Les premiers sondages promettent au PCF 2% de voix, mais Ian Brossat s'est donné comme objectif "5%, voire 6-7%". "Il faut chercher les électeurs un par un", a-t-il lancé vendredi devant les adhérents.

-"Sommes colossales"-

Selon l'adjoint au logement à Paris, le débat doit porter sur quatre points: le travail, le service public, l'évasion fiscale et les réfugiés.

"Nous ne devons rien lâcher sur l'accueil des réfugiés", a insisté Ian Brossat. "Quand on est confronté à la guerre ou à la misère, on finit toujours par partir, donc la question n'est pas de savoir s'il faudra en accueillir plus, la question est de savoir dans quelles conditions on les accueille".

"Quand on regarde les sommes colossales versées par les pays de l'Union européenne pour renforcer nos frontières extérieures, 15 milliards depuis 2000... Plutôt que d'essayer vainement de renforcer les frontières qui en réalité finissent par être des passoires, si cet argent avait été investi pour faire des centres d'hébergement, réaliser de l’accompagnement social, nous n'en serions pas là", a martelé l'élu.

L'adjoint au logement a critiqué l'Europe qui devrait "mettre au pas les entreprises qui ne respectent rien, pas plus les règles fiscales que les règles visant à défendre l’intérêt général". Il a évoqué "la défense du logement dans nos villes" en référence à Airbnb.

"Paris, Barcelone, Berlin, Madrid, Amsterdam: nous avons mis en place des règles qu'aujourd'hui Airbnb se tourne vers la Commission européenne pour faire casser.

Pour Ian Brossat, "la question n'est pas de savoir si on n'est pour ou contre l'Europe" mais "son orientation politique: priorité au marché ou défense de l’intérêt du plus grand nombre?"

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