Trois parlementaires proches d'Alain Juppé, Benoist Apparu, Edouard Philippe et Christophe Béchu, se retirent de la campagne de Fillon (LR), qui prend une "tournure incompatible" avec leur "façon d'envisager l'engagement politique", ont-ils annoncé jeudi dans un communiqué commun.
Peu après, Gilles Boyer, ancien directeur de campagne et conseiller d'Alain Juppé, et jusqu'à présent trésorier de la campagne de François Fillon, a annoncé sa démission sur Twitter.
De son côté, le sénateur LR de l'Yonne Jean-Baptiste Lemoyne, porte-parole d'Alain Juppé pendant la campagne de la primaire, a déclaré à l'AFP qu'il souhaitait lui aussi le départ de M. Fillon. "Ce n'est pas nous qui quittons François Fillon, c'est François Fillon qui a quitté les valeurs pour lesquelles il a été élu au cours de la primaire".
Alain Juppé et l'un de ses proches, Edouard Philippe, ici le 12 novembre 2016 au Havre, le maire du Havre qui se retire la campagne de François Fillon
AFP/Archives
Quant à Pierre-Yves Bournazel, conseiller LR de Paris (juppéiste), il a déclaré à l'AFP qu'il "désapprouve l'appel à la manifestation de dimanche" lancé par le camp Fillon, "qui fait le jeu du populisme et de Marine Le Pen".
"J'appelle à un sursaut collectif afin d'éviter une défaite cuisante pour la droite et le centre" et "je prends mes responsabilités en parrainant dès aujourd'hui Alain Juppé", qui est "l'homme de la situation et le seul capable de nous conduire à la victoire", a-t-il dit.
Le maire Les Républicains d'Angers, Christophe Béchu, ici le 16 octobre 2016 dans sa ville, se retire de la campagne de François Fillon
AFP/Archives
"Ne pouvant plus soutenir le candidat, nous nous retirons de sa campagne. Nous continuerons à nous battre pour nos idées en appelant chacun à ses responsabilités", écrivent MM. Apparu, Philippe et Béchu, alors que les spéculations sur une alternative à la candidature de M. Fillon ressurgissent.
Dans la matinée, c'est un autre proche de M. Juppé, Vincent Le Roux, conseiller du directeur de campagne Patrick Stefanini, qui avait jeté l'éponge.
M. Apparu, porte-parole de M. Juppé pendant la campagne de la primaire de la droite, était ensuite devenu porte-parole de M. Fillon.
"Nous avons soutenu François Fillon aussitôt après la primaire. Y compris lorsqu’il nous a demandé de l’aider à affronter les difficultés auxquelles il a dû faire face. Aucun de nous n’a manqué à son devoir de soutenir le candidat légitime, ainsi que l’homme, en défendant par la même occasion le principe de présomption d’innocence", a-t-il dit.
Dans leur communiqué commun, MM. Apparu, Philippe et Béchu écrivent que "la tournure que prend aujourd’hui la campagne (leur) paraît incompatible avec (leur) façon d’envisager l'engagement politique".
"Dans l’exercice de nos mandats de maire, nous œuvrons tous les jours pour convaincre nos concitoyens de la nécessité de respecter nos institutions, et nous nous employons à construire dans le temps, en respectant nos engagements, une crédibilité et une confiance sans lesquelles il ne peut y avoir de gouvernement efficace et durable", ajoutent-ils.
Par ailleurs, le premier vice-président de la région Hauts-de-France, Gérald Darmanin, sarkozyste, a lâché sur Twitter: "Jusqu'à présent ce sont les socialistes qui faisaient monter le Front national, maintenant c'est nous. J'ai honte de ma droite.
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Annoncé en grande pompe par Gérald Darmanin en début d’année, le projet de loi constitutionnelle va être présenté ce vendredi aux parlementaires et élus locaux du département par le chef de l’Etat. Un texte présenté par l’exécutif comme un remède à la crise migratoire, ce que contestent les sénateurs Renaissance de la circonscription.
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