Macron au chevet de Strasbourg, où le bilan s’alourdit
Trois jours après l'attentat contre le marché de Noël de Strasbourg, Emmanuel Macron s'est longuement attardé vendredi soir au chevet de la...
Par Laurence BENHAMOU, François D'ASTIER, Marie JULIEN
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Trois jours après l'attentat contre le marché de Noël de Strasbourg, Emmanuel Macron s'est longuement attardé vendredi soir au chevet de la ville endeuillée, où le bilan de l'attentat jihadiste s'est alourdi avec un quatrième décès, celui d'un journaliste italien.
Une victime est en état de mort cérébrale et onze autres sont blessées, certaines grièvement.
En début de soirée place Kléber, le coeur battant du centre historique, le chef de l'État s'est recueilli, les yeux clos, devant le mémorial improvisé pour les victimes et y a déposé une rose blanche, alors que des détachements militaires entonnaient avec la foule une Marseillaise a capella. Des centaines de bougies, fleurs et petits mots ont été déposés là depuis mercredi. Il a ensuite longuement salué les forces de l'ordre.
A son arrivée à l'aéroport de Strasbourg, le chef de l’État avait déjà rencontré pendant plus d'une demi-heure quelques membres des forces de l'ordre intervenus en première ligne pour tenter d'arrêter l'équipée meurtrière de Chérif Chekatt, le délinquant multirécidiviste devenu jihadiste, tué jeudi soir au terme d'une chasse à l'homme de 48 heures.
Après son étape sur la place Kléber, le président Macron a flâné, dans une ambiance émue et bon enfant, entre les chalets du marché de Noël, fermé depuis l'attentat et qui avait rouvert à 11H00. Au détour d'une allée, une image restera comme un symbole, quand le président a longuement consolé un enfant en pleurs.
"C'est la nation toute entière qui est aux côtés des Strasbourgeois. C'est ce que je voulais leur dire ce soir", a-t-il lancé devant les micros.
Avant de regagner Paris, Emmanuel Macron s'est rendu dans le centre d'accueil des familles. Il y a salué une association d'aide aux victimes ainsi que la cellule psychologique du SAMU. Puis, dans une pièce a part, il a rencontré les proches du Strasbourgeois Pascal Verdenne, 61 ans, l'un des morts de l'attentat.
"Les gens avaient besoin d'exprimer de l'affection et de recevoir de l'affection", a commenté après la visite Alain Fontanel, premier adjoint PS de la ville: "C'est le rôle du président et c'est ce qu'il a fait", a-t-il témoigné auprès de l'AFP.
Dans l'après-midi, l'Italie a annoncé la mort d'Antonio Megalizzi, journaliste italien de 28 ans originaire de Trente (nord-est). Le jeune homme, qui couvrait une session du Parlement européen à Strasbourg, a été touché à la tête et était inopérable.
- "Risque attentat" -
Le plan Vigipirate a été ramené vendredi soir dans toute la France au niveau "Risque attentat", après avoir été porté à son plus haut niveau, "Urgence attentat", après la fusillade de Strasbourg.
La métropole alsacienne a continué vendredi de panser ses plaies, comme lors des obsèques d'un garagiste afghan venu en France pour échapper à la violence dans son pays et tombé sous les balles de Chérif Chekatt.
"Le meilleur des êtres humains", a affirmé l'imam, n'est pas "celui qui est le plus utile pour les musulmans, pour les juifs, les chrétiens ou les athées, mais pour toute l'humanité".
Le président français Emmanuel Macron à Strasbourg, le 14 décembre 2018
AFP
Venu à Strasbourg, le procureur de Paris Rémy Heitz a indiqué que deux autres personnes de l'entourage de l'assaillant avaient été placées en garde à vue, portant à sept le nombre de gardes à vue.
L'enquête doit à présent, a-t-il dit, "identifier d'éventuels complices ou coauteurs" susceptibles d'avoir aidé ou encouragé Chekatt, tué jeudi vers 21H00 par des policiers dans le quartier du Neudorf, là même où sa trace s'était perdue après l'attentat.
- "Totalement opportuniste" -
Les policiers ont raconté au chef de l'État comment, après avoir repéré "un individu louche qui portait la même veste" que Chérif Chekkat dans le signalement, la patrouille s'est arrêtée à sa hauteur avant d'ouvrir la portière jeudi soir.
Le président Macron au marché de Noël de Strasbourg, le 14 décembre 2018
POOL/AFP
"On l'a mis en joue avec nos armes. Il avait la main gauche dans sa poche. J'ai dit +sortez vos mains des poches+ et il a tiré une balle qui s'est logée dans le Berlingo, derrière ma tête", a-t-il expliqué au président: "On a tiré jusqu'à ce qu'il soit immobile face au sol, cela s'est fait très vite".
L'homme "faisait partie des soldats" du groupe État islamique, a affirmé Amaq, son média de propagande. Une revendication "totalement opportuniste", a estimé vendredi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Selon une source proche de l'enquête, une femme avait vu jeudi après-midi un homme ressemblant au fugitif, blessé au bras. Des traces de sang et des images vidéo ont permis aux policiers d'acquérir la certitude qu'il s'agissait bien de lui.
Mardi soir, peu avant 20H00, il était entré dans le centre historique de la ville et avait fait feu à plusieurs reprises sur les passants, en blessant d'autres à coups de couteau. Des témoins l'avaient entendu crier "Allah Akbar".
Il avait ensuite échangé des tirs avec les forces de l'ordre et avait été blessé à un bras, avant de réussir à s'enfuir à bord d'un taxi, à qui il avait raconté ce qu'il venait de faire.
Né à Strasbourg, Chérif Chekatt avait été condamné 27 fois en France, en Allemagne et en Suisse et était fiché "S" ("sûreté de l'État") pour sa radicalisation islamiste.
Lors de ses séjours en prison, il avait été repéré pour son prosélytisme. Il était suivi par les services de renseignements intérieurs depuis sa sortie de prison, sans que des velléités de passage à l'acte ne soient détectées.
Le jour de l'attaque, il devait être arrêté par les gendarmes dans une enquête de droit commun.
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