Macron dans une école de campagne pour riposter aux accusations de « président des villes »
En visite jeudi dans une petite école de campagne en Touraine, Emmanuel Macron a riposté à ceux qui l'accusent de fermer des classes en milieu...

Macron dans une école de campagne pour riposter aux accusations de « président des villes »

En visite jeudi dans une petite école de campagne en Touraine, Emmanuel Macron a riposté à ceux qui l'accusent de fermer des classes en milieu...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

En visite jeudi dans une petite école de campagne en Touraine, Emmanuel Macron a riposté à ceux qui l'accusent de fermer des classes en milieu rural, en affirmant qu'un millier de nouvelles classes allaient ouvrir mais qu'il fallait tenir compte des évolutions démographiques.

"Le maintien de nos écoles dans nos villages, c'est essentiel", a déclaré le maire de Rilly-sur-Vienne, Jean-Louis Bassereau, en accueillant le président dans la petite école de deux classes multi-niveaux.

"Vous avez raison", lui répond Emmanuel Macron, en saluant "la mobilisation" de ce village à 50 km de Tours peuplé de 786 habitants, où une troisième classe ouvrira à la rentrée. "Nous allons ouvrir 1.000 classes" sur l'ensemble du territoire en plus de celles des zones prioritaires (réseaux Rep et Rep+), a-t-il ajouté.

Ce déplacement entamé mercredi dans le centre de la France est censé répondre aux critiques d'acteurs du milieu rural ces dernières semaines contre diverses mesures mal perçues: classes fermées, limitation de vitesse à 80 km/h, nouvelle carte des zones défavorisées pour les aides européennes, interdiction prévue du glyphosate ou encore négociations tendues entre grandes surfaces et agriculteurs.

Présent au côté de M. Macron, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé un solde net de 207 classes fermées en zone rurale à la rentrée 2018 contre un solde positif d'environ mille classes au niveau national, ce qu'il explique par la baisse du nombre d’élèves dans ces zones.

"On ne va pas se substituer à la démographie quand il n'y a plus assez d'enfants... Ici, il y a plus d'enseignants par élèves qu'en région parisienne ou à Orléans", a affirmé le chef de l'Etat.

Des syndicats d'enseignants soutiennent que des classes rurales sont fermées afin de dégager des postes pour le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les quartiers défavorisés. "Cette idée est fausse", a réagi Emmanuel Macron.

Relayant ce malaise, le vice-président des Républicains, Guillaume Peltier, a appelé mercredi Emmanuel Macron à décréter "un moratoire" sur les fermetures de classes en milieu rural et l'a accusé d'avoir "menti aux Français" sur ce sujet.

"Au contraire, nous allons augmenter le taux d'encadrement (nombre d'enseignants par rapport au nombre d'élèves) l'année prochaine, en particulier en zone rurale", avait répliqué mercredi soir le chef de l'Etat à Tours. "Le sujet est démographique : 32.000 jeunes en moins rentrent en primaire, en particulier en zones rurales. Mais nous n’avons pas fermé autant de classes que ce qu’une application bête et méchante de la démographie nous aurait conduit à faire, qui aurait été de supprimer plus de 1.000 classes", a-t-il déclaré à des journalistes.

- 'Pas de misérabilisme'

Emmanuel Macron au Centre de formation des apprentis (CFA) des Compagnons du devoir et du Tour de France à Tours, le 14 mars 2018
AFP

L'accusation de favoriser les villes, un procès que lui a déjà fait le dirigeant de LR Laurent Wauquiez, reflète aussi le 1er tour de l’élection présidentielle, où son score était meilleur en ville qu'à la campagne.

Dans les zones rurales il avait été devancé par Marine Le Pen (21% contre 23%) alors que dans les villes de plus de 20.000 habitants la tendance était inverse.

Fin février, un sondage Odoxa montrait plus de deux Français sur trois (69%) le considèrent comme éloigné des préoccupations de la France rurale.

A Rilly, un élu a interpellé le président en se plaignant de "l'accumulation des contraintes" qui font que "l'on n'a plus le droit de rien faire". "Il ne faut pas faire du misérabilisme du rural", a répondu Emmanuel Macron. "Il faut expliquer aux gens que la limitation de la vitesse à 80km/h, cela représente deux minutes sur un trajet de 40 km", a-t-il dit, en précisant que la mesure serait retirée si elle ne donnait pas de résultats après une expérimentation de deux ans.

Après Rilly, le président s'est rendu dans un lycée général, technologique et professionnel de Loches, où il devait se faire présenter le projet de parcours ambition PACES (Première année commune des études de santé).

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Les Democrates group parliamentary niche at the National Assembly
9min

Politique

Tensions entre LR et macronistes : « La véritable heure de vérité, ce sera à l’automne avec le budget »

Les difficultés s’accumulent entre LR et l’ex-majorité présidentielle, entre tensions sur le texte énergies ou celui sur les modes de scrutin à Paris, Lyon et Marseille. Quand les macronistes accusent les LR de ne pas « pas avoir de colonne vertébrale », les sénateurs LR reprochent à leurs alliés d’être peu à l’écoute. De mauvais augure pour le budget…

Le

Banque d’images du Sénat – Wlad Simitch Capa Pictures
7min

Politique

Municipales à Paris, Lyon et Marseille : après l’échec de la commission mixte paritaire, le ton monte entre l’exécutif et les LR du Sénat

Le gouvernement entend laisser la réforme sur le mode de scrutin pour les municipales à Paris, Lyon et Marseille revenir à l’Assemblée nationale. L’exécutif reproche au Sénat d’avoir « dynamité » ce mardi 24 juin les négociations entre les deux chambres pour aboutir à un compromis sur ce texte. Les sénateurs, notamment à droite, dénoncent « un passage en force » et réclament l’abandon de cette réforme.

Le

Mairie de Paris, Jeux Olympiques 2024
4min

Politique

Municipales à Paris, Lyon et Marseille : députés et sénateurs échouent à trouver un accord sur la réforme du mode de scrutin

La commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis entre l’Assemblée nationale et le Sénat sur la réforme du monde de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, pour les élections municipales, a échoué ce mardi 24 juin, quelques minutes seulement après l’ouverture des négociations. Les sénateurs, très largement opposés à ce texte, invitent désormais le Premier ministre à y renoncer.

Le