Macron teinte ses premiers voeux d’une inflexion sociale
Exit les premiers de cordée : Emmanuel Macron a mis la cohésion sociale au centre de ses voeux pour 2018, sans pour autant modifier ses projets...
Par Laurence BENHAMOU
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Exit les premiers de cordée : Emmanuel Macron a mis la cohésion sociale au centre de ses voeux pour 2018, sans pour autant modifier ses projets de réformes qu'il entend mener "avec la même force et le même rythme" l'an prochain.
"Nous avons besoin de repenser un grand projet social pour notre pays, que je déploierai durant l'année", a-t-il lancé en présentant depuis son bureau de l'Elysée les premiers voeux de son quinquennat dans une allocations de 17 minutes. Finalement classique sur la forme, il a innové avec des voeux sur internet destinés à la jeunesse en version ultra-courte de 2 minutes.
"Je crois dans les réussites et les succès, mais que valent ces succès s'ils sont les succès de quelques-uns", ce qui "nourrit le cynisme" ? "Rien de bien durable, tant de Nations sont en train de se fracasser car seuls quelques un y réussissent", a-t-il commenté.
Pour autant, il est resté ferme sur ses projets de réformes, quelles que soient les oppositions. S'adressant à "ceux qui ne partagent pas la politique du gouvernement", il a assuré : "Je les respecterai, je les écouterai mais je ne m'arrêterai pas d'agir. Et toujours à la fin, je ferai".
Sans revenir sur son bilan 2017, il a passé en revue les chantiers à venir, abordant frontalement deux sujets controversés : la lutte contre l'immigration illégale, avec les "indispensables contrôles d'identité" ainsi que sa promesse, pour l'instant non tenue, d'assurer un toit pour tous.
Plaidant pour une ligne à la fois "d'humanité et d'efficacité" dans la future loi sur l'immigration, il a insisté sur le "devoir moral, politique" d'accueillir, au titre du droit d'asile "ceux qui fuient leur pays parce qu'ils y sont menacés en raison de leur origine, de leur religion, de leurs convictions politiques".
Capture d'écran du président français Emmanuel Macron lors de ses voeux pour la nouvelle année 2018, le 31 décembre 2017 à Paris
AFP
Mais pour les autres, "lorsque quelqu'un qui arrive sur notre territoire ne relève pas du droit d'asile et n'a aucune chance d'obtenir la nationalité française, nous ne pouvons accepter qu'il reste des mois, des années, dans une situation d'irrégularité qui n'est bonne ni pour lui, ni pour le pays".
- Une référence à JFK -
Alors qu'il lui a été reproché de ne pas avoir honoré son engagement de "ne plus voir personne dans la rue avant la fin de l'année, il a réitéré cette promesse. "Comptez sur ma détermination entière en la matière", a-t-il martelé.
Capture d'écran du discours du président Emmanuel Macron lors de ses voeux pour la nouvelle année 2018, le 31 décembre 2017 à Paris
AFP
Parmi ses projets, il a cité "les territoires ruraux", où il veut développer les réseaux de téléphonie mobile et des transports, les quartiers populaires "pour permettre la mobilité économique et sociale", les agriculteurs qui doivent pouvoir "vivre du prix payé", l'égalité entre hommes et femmes et une simplifications administrative avec le droit à l'erreur.
Emmanuel Macron s'est aussi adressé à tous les Européens, réclamant leur soutien pour "dessiner un grand projet" pour l'Europe et insisté sur l'importance du couple franco-allemand, en écho à Angela Merkel qui a fait de même dans ses voeux prononcés dimanche.
"Mes chers concitoyens européens, 2018 est une année toute particulière et j'aurai besoin cette année de vous", leur a déclaré le chef de l'Etat.
Reprenant enfin l'appel de John Fitzgerald Kennedy, il a recommandé aux Français de "se demander ce qu'ils peuvent faire pour leur pays" et appelé à "la renaissance française", malgré "les divisions irréconciliables (qui) minent notre pays".
La droite et la gauche ont tous aussitôt critiqué les voeux présidentiels. Pour Gilles Platret (LR), "le compte n’y est pas". "Il écoutera et respectera ceux qui ne sont pas d’accord, pas vu en 2017 : élus, assos, syndicats", a ironisé Rachid Temal (PS). "De belles paroles inverses aux actes accomplis", pour Eric Coquerel (Parti de Gauche), "un rabâchage" pour Nicolas Bay (FN) et "une servile application des injonctions de Bruxelles" pour Florian Philippot (Patriotes).
Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale a annoncé sa candidature pour la tête du parti, ce 13 février. L’officialisation intervient dès le lendemain de celle de son rival Bruno Retailleau.
Les responsables du parti de droite se sont réunis ce jeudi matin. Ils ont décidé que les adhérents LR éliront leur nouveau président d’ici trois mois, alors que Bruno Retailleau défendait un calendrier plus serré, sur fond de guerre de chefs avec Laurent Wauquiez.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas se déclare en faveur de la candidature du ministre de l’Intérieur à la présidence du parti Les Républicains. Bruno Retailleau « veut porter une espérance pour la droite », et aujourd’hui au gouvernement, il en a « la légitimité », estime-t-elle.
Le ministre de l’Intérieur est officiellement candidat à la présidence des LR. Il peut compter sur « une très large adhésion majoritaire du groupe LR », selon le sénateur Marc-Philippe Daubresse. Mais les soutiens de Laurent Wauquiez, comme le sénateur Laurent Duplomb, l’accusent de relancer une « dramatique guerre des chefs ». L’enjeu pour Bruno Retailleau est maintenant d’obtenir un congrès au plus vite, car « les sondages, ça va, ça vient »…
Le
Le direct
Frédéric Beigbeder - Marie Nimier : "Des parents terribles... et inspirants"
Frédéric Beigbeder - Marie Nimier : "Des parents terribles... et inspirants"