La Syrie a bouleversé le menu: Emmanuel Macron va pouvoir expliquer sa décision d'intervenir aux côtés de Washington et Londres, dimanche soir...
Macron, une nouvelle séance d’explication marquée par la Syrie
La Syrie a bouleversé le menu: Emmanuel Macron va pouvoir expliquer sa décision d'intervenir aux côtés de Washington et Londres, dimanche soir...
Par Anne Pascale REBOUL
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La Syrie a bouleversé le menu: Emmanuel Macron va pouvoir expliquer sa décision d'intervenir aux côtés de Washington et Londres, dimanche soir lors d'une nouvelle séquence médiatique sur BFM TV et Mediapart, près d'un an après son élection.
Ces deux heures d'interview fleuve à partir de 20H35, sur BFMTV, la radio RMC et le site Mediapart, ont été programmées avant la décision de frappes dans la nuit de vendredi à samedi contre le régime de Bachar al-Assad.
C'est donc en chef de guerre que va s'exprimer le président, qui a mené sa première opération militaire d'envergure, considérant qu'une "ligne rouge" a été franchie avec l'attaque à l'arme chimique le 7 avril à Douma, imputée au régime syrien.
Les raids menés avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont visé trois sites liés au programme d'armement chimique syrien près de Damas et dans le centre du pays, et ouvert un nouvel épisode de tensions avec la Russie, où Emmanuel Macron doit toujours se rendre fin mai.
A ce stade, aucune autre opération militaire occidentale n'est prévue mais les Etats-Unis se sont dits "prêts à dégainer" à nouveau en cas de nouvelle attaque chimique.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit "maintenant reprendre, dans l'unité, l'initiative", a ensuite estimé le président français.
- Reconquête -
Emmanuel Macron va pouvoir dans la soirée répondre aux premières critiques sur cette intervention qui n'a pas provoqué d'union sacrée.
La ministre des Armées Florence Parly et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian le 14 avril 2018 à Paris
POOL/AFP
Le président du parti Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez affirme ne pas croire "à l’utilité de frappes punitives", jugeant dans le Journal du Dimanche que "la priorité" d'Emmanuel Macron "doit être de lutter contre les islamistes".
"Cette démonstration de force ponctuelle risque d'alimenter le terrorisme", a jugé le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau. La présidente du FN Marine Le Pen a estimé que la France avait perdu "une occasion d'apparaître sur la scène internationale comme une puissance indépendante".
Pourfendant également un "alignement" sur les Etats-Unis, le dirigeant de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a appelé à "rétropédaler" après des frappes "irresponsables".
LREM, le PS et l'UDI ont eux apporté leur soutien à l'opération.
Un débat sans vote devant les assemblées devrait avoir lieu en début de semaine, comme le prévoit la Constitution.
Les autres sujets d'actualité vont naturellement passer au second plan, en particulier les mouvements sociaux qui ont entraîné un décrochage de l'exécutif dans les sondages.
Jusqu'à présent avare d'apparitions dans les médias, Emmanuel Macron mène une offensive médiatique pour marquer le premier anniversaire de son arrivée, selon la présidence.
Après le JT de TF1 jeudi midi, en forme de reconquête de la France populaire, il s'agit dimanche soir de s'adresser plutôt aux actifs et urbains, face aux offensifs Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel.
Le cadre prévu, le Théâtre national de Chaillot à Paris, tranche avec la salle d'école de jeudi à Berd'huis, petit village de l'Orne, d'où Emmanuel Macron a rejeté l'étiquette de "président des riches" que lui accolent ses opposants de droite comme de gauche.
Après la hausse de la CSG ou la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, sujets sur lesquels Emmanuel Macron a affirmé entendre "les inquiétudes", d'autres thèmes pourraient être abordés, comme "la conception de la République, la politique économique", d'après des "marcheurs".
Ou encore le controversé projet de loi sur l'asile et l'immigration, débattu à partir de lundi à l'Assemblée et suscitant des réticences jusque dans les rangs LREM.
"Le rythme des réformes, ce n'est pas pour étourdir les Français ou les partenaires sociaux" mais pour "lancer la transformation du pays", sans promesse de "résultats rapides", assure un élu macroniste influent.
Le locataire de l'Elysée a déjà prévenu jeudi qu'il ne cèderait rien sur le fond des réformes engagées, notamment de la SNCF, qui ira "jusqu'au bout".
C’était au tour du Rassemblement national cet après-midi d’être entendu par Sébastien Lecornu. A la fin du mois de juillet, Marine Le Pen avait tenu à rappeler les grandes lignes budgétaires du parti, dans une lettre adressée au Premier ministre sortant, François Bayrou.
Reçus ce mardi par le Premier ministre Sébastien Lecornu, les dirigeants du Rassemblement national (RN) ont insisté sur la nécessité d’une « rupture » claire avec la politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017.
Un sondage Ifop, commandé par le PS, montre que la taxe Zucman sur les ultrariches est soutenue jusque dans les rangs des sympathisants LR, à 89 %, et Renaissance, à 92 %. Une victoire idéologique pour la gauche, plus habituée aux défaites ces dernières années ? « Ce sondage montre que les efforts doivent être mieux répartis », selon Frédéric Dabi de l’Ifop, et reflète surtout « un malaise dans le pays ».
Dans l’expectative en attendant la fin des consultations de Sébastien Lecornu, Les Républicains voudraient prolonger leur bail au gouvernement et ont posé leurs conditions. Des conditions pour la plupart antinomiques avec celles des socialistes actuellement au centre de l’attention du Premier ministre. De quoi apporter de l’eau au moulin de Laurent Wauquiez qui entend toujours être l’incarnation de la « rupture » avec le pouvoir macroniste.