« Le plein emploi est un objectif atteignable », a assuré Emmanuel Macron, lors de la présentation de son projet présidentiel, jeudi à Aubervilliers. Le président candidat a expliqué vouloir poursuivre, en matière de travail, les réformes engagées durant son quinquennat. Assumant la philosophie suivante : « À chaque fois que la conjoncture s’améliore, on doit avoir des règles qui incitent davantage au retour à l’emploi. À chaque fois que la conjoncture se dégrade, nous devons mieux protéger celles et ceux qui tombent dans des situations de chômage. »
Il a évoqué une réforme de Pôle emploi, qui pourrait être fusionné avec les autres dispositifs d’aides de retour à l’emploi existants. Cette nouvelle entité sera baptisée « France travail », a indiqué le président candidat. L’objectif est de « mettre en commun à l’échelle d’un territoire tous les savoir-faire et les compétences, celles de Pôle emploi, de nos régions, de nos départements, de nos communes, de nos missions locales », a expliqué Emmanuel Macron. « Il y a une trop grande segmentation de toutes celles et ceux qui accompagnent le retour à l’emploi », estime le candidat. « La volonté est d’avoir - je n’aime pas ce terme qu’on emploie souvent, celui de guichet unique -, un lieu où l’on accompagne tous ceux et celles qui ont vocation à revenir à l’emploi. »
Le RSA soumis à des contreparties
Emmanuel Macron a également levé le voile sur la réforme du revenu de solidarité active (RSA), évoquée lundi par Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, et qui figurait déjà dans le programme de 2017. Le fondateur d’En Marche ! souhaite « aller vers un revenu d’activité avec un meilleur équilibre des droits et devoirs ». « Il faut un revenu de subsistance pour toute personne, mais il faut pouvoir mieux accompagner chacune et chacun, lui reconnaître sa dignité, et lui demander une part de devoirs pour toutes celles et ceux qui le peuvent », a-t-il déclaré. Avec cette réforme, les bénéficiaires du RSA auront « l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine à une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle. »
Emmanuel Macron a décrit cette mesure comme le pendant du contrat d’engagement jeune pour les 18-25 ans, une allocation de 500 euros maximum, notamment liée à « un parcours intensif avec une mise en activité systématique, soutenue et régulière ». « Je n’ai pas voulu faire le RSA pour les 18-25 ans parce que je considère que c’est en quelque sorte nous satisfaire d’une idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires », a expliqué le président sortant.
Actuellement, le RSA garantit un revenu minimum aux personnes sans ressource d’au moins 25 ans. Son montant est déterminé en fonction de la composition du foyer. Fin septembre 2021, le nombre de bénéficiaires était estimé à 1,91 million de foyers, pour un montant d’environ 2,9 milliards d’euros, selon les chiffres de la Caisse nationale d’allocations familiales.