Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi au Maroc pour inaugurer avec le roi Mohammed VI la ligne à grande vitesse Tanger-...
Maroc: Macron et le roi Mohammed VI inaugurent une ligne à grande vitesse
Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi au Maroc pour inaugurer avec le roi Mohammed VI la ligne à grande vitesse Tanger-...
Par Jérome RIVET avec Sophie PONS à Rabat
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi au Maroc pour inaugurer avec le roi Mohammed VI la ligne à grande vitesse Tanger- Casablanca, présentée comme "la plus rapide d'Afrique" et un symbole de la "profondeur" du partenariat entre Paris et Rabat.
Une grande cérémonie entourée par des mesures de sécurité maximales, comme pour tous les événements royaux, a été organisée dans l'immense gare rénovée de Tanger, grand hub maritime entre l'Afrique et l'Europe, avant le départ du convoi officiel jusqu'à Rabat, la capitale administrative.
Des billets de train ont été remis aux deux chefs d'Etat. Le train qui va les amener à Rabat doit circuler à 320 km/heure sur les 180 km du tronçon à grande vitesse, avant de rallier à 160 km/h la nouvelle gare de Rabat-Agdal, selon les informations obtenues par l'AFP auprès de l'équipe technique.
Emmanuel Macron doit quitter le royaume en fin de journée au terme de cette courte visite de travail qui, selon l'agence officielle MAP, "reflète la profondeur des relations bilatérales fondées sur un partenariat solide et fort" entre les deux pays.
Considérée comme une vitrine de la modernisation du royaume et du savoir-faire des entreprises françaises, la ligne Tanger-Casablanca, d'une longueur totale de 350 km, reliera les deux régions les plus dynamiques du royaume en 2h10 au lieu de 4h45 actuellement.
L'inauguration officielle a perturbé la circulation des trains sur le réseau classique, selon des informations publiées par la presse locale et sur les réseaux sociaux, en l'absence de toute communication officielle sur le sujet.
Les premiers billets pour le grand public doivent être mis en vente après l'inauguration officielle, et la ligne sera ouverte aux voyageurs ordinaires d'ici la fin du mois, selon les informations obtenues par l'AFP.
Le président français Emmanuel Macron arrive à la gare de Tanger, dans le nord du Maroc, le 15 novembre 2018, pour l'inauguration d'une ligne de train à grande vitesse
POOL/AFP
"Projet phare de la relation bilatérale", la LGV est vue par les Français comme une vitrine pour tenter d'obtenir d'autres contrats en Afrique, qui offre de "nombreuses opportunités" dans le secteur ferroviaire. Le Maroc, lui, s'emploie à se positionner comme un "hub africain" pour les investisseurs étrangers.
"On a voulu faire de ce projet une vitrine de la modernisation du pays: c'est donc un challenge qu'il va falloir et savoir relever", relève le quotidien "Les Ecos" dans un éditorial.
La France reste le premier partenaire économique du Maroc mais a vu l'Espagne lui ravir en 2014 la première place pour les échanges commerciaux. Le commerce bilatéral entre les deux pays a enregistré une croissance moyenne de 5,8% par an, passant de 79,9 à 109,3 milliards de dirhams (7,4 à 10,3 milliards EUR) entre 2010 et 2017, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère marocain de l'Economie.
Emmanuel Macron est accompagné des patrons des entreprises françaises ayant participé au projet: Alstom (fourniture des rames), le consortium Ansaldo-Ineo (signalisation et télécoms), Cegelec (sous-stations électriques) et le consortium Colas Rail-Egis Rail (voies et caténaires). La SNCF assure l'assistance à maîtrise d’ouvrage auprès de l'Office National des Chemins de Fer marocains (ONCF).
- Flux migratoires -
Des centaines d'ouvriers se sont affairés jusqu'à la dernière minute pour terminer le chantier qui avait été lancé en septembre 2011 par le président de l'époque, Nicolas Sarkozy, et avait reçu la visite en septembre 2015 de François Hollande.
Une rame du futur train à grande vitesse marocain dans le port de Tanger, le 30 juin 2015
AFP/Archives
L'ONCF table sur six millions de passagers après trois ans d'exploitation. Le coût de la LGV, financé à 50% par la France via différents prêts, s'élève à environ 23 milliards de dirhams (deux milliards d'euros), soit près de 15% de plus que les estimations initiales, mais très en deçà des coûts moyens européens, selon le ministère marocain des Transports.
Depuis son lancement, le projet a suscité des critiques, les usagers se plaignant régulièrement de l'état du réseau et des retards de train, deux points épinglés dans le dernier rapport de la cour de compte marocaine.
Le débat a été relancé mi-octobre avec le déraillement d'un train-navette qui a fait 7 morts et 125 blessés à Kénitra (ouest), sur l'axe Tanger-Casablanca.
Emmanuel Macron est aussi accompagné des ministres des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de l'Intérieur Christophe Castaner, alors que les flux migratoires devraient être abordés au cours des discussions.
Le Maroc est devenu ces derniers mois l'une des plus importantes route vers l'Europe. Entre janvier et fin septembre, 68.000 tentatives d'immigration clandestine ont été stoppées et 122 "réseaux criminels actifs" démantelés, selon les autorités marocaines.
Face à cette "pression", Rabat a appelé ses partenaires européens "à s'associer à ses efforts de lutte contre les réseaux de trafic" en Méditerranée.
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.