Agathe Manuel est présente sur le plateau de l’émission « Dialogue citoyen », mais pas physiquement. Elle est en effet confinée chez elle et déplore que la plupart de ses échanges soient maintenant virtualisés : « Mon expérience sensible du monde et des autres, mon expérience concrète, cette matière-là a presque soudainement disparu. Les échanges sont virtualisés à l’extrême. »
« Les échanges sont virtualisés à l’extrême »
Après trois années en classes préparatoires, elle attendait avec impatience l’entame d’un cursus à L’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris, mais le nouveau confinement imposé par le gouvernement à l’automne 2020 est venu bouleverser ses projets scolaires tant qu’artistiques. Elle constate ainsi la manière dont cette situation influe sur ses études : « Les effets de cet isolement sont aussi présents dans mes études. J’ai l’impression d’y être sans y être. Il n’y a pas de vie d’école, les cours se font à distance. On ne peut pas sortir d’un cours et prendre un café avec des camarades. J’ai du mal à me sentir concernée par des professeurs en deux dimensions dont la voix est complètement altérée et sort d’un écran plat. »
« J’ai du mal à me sentir concernée par des professeurs en deux dimensions dont la voix est complètement altérée et sort d’un écran plat. »
Mais la distanciation sociale imposée n’est pas seulement physique. Agathe Manuel regrette que l’isolement social, le poids de la routine et le fait que « nos vies et nos discussions tournent principalement autour du COVID » produisent sentiment d’abattement et d’impuissance. Elle déclare : « Les conditions dans lesquelles je vis aujourd’hui ont pour effet de m’ôter l’envie de s’engager. On a l’impression d’être complètement impuissants, que notre voix ne compte pas, qu’on doit juste obéir. » Elle a l’impression d’avoir seulement le choix entre obéissance ou culpabilité si elle décide de voir quand même quelques amis.
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