Municipales: la vague verte a bien eu lieu, EELV postule à de grandes mairies

Municipales: la vague verte a bien eu lieu, EELV postule à de grandes mairies

Premiers à Lyon, Besançon, Strasbourg et Grenoble, avec de bons scores à Toulouse et Bordeaux: les écologistes d'EELV ont effectué une poussée...
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Par Baptiste BECQUART

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Premiers à Lyon, Besançon, Strasbourg et Grenoble, avec de bons scores à Toulouse et Bordeaux: les écologistes d'EELV ont effectué une poussée significative dimanche aux élections municipales, abordant le second tour - s'il est maintenu - avec la possibilité de gagner des mairies importantes.

C'était leur mantra: faire déferler une "vague verte" afin de remporter plusieurs grandes villes et accentuer leur position de troisième force politique du pays après des européennes de mai 2019 réussies.

A mi-chemin, le pari semble en voie de réussir mais plusieurs responsables politiques ont réclamé dimanche son report en raison de l'épidémie de coronavirus.

Yannick Jadot en fait partie. L'homme fort d'EELV s'est cependant félicité des bons résultats du parti: "L'écologie n'est plus force d'appoint, c'est une force centrale car l'écologie est au coeur de tout", a-t-il déclaré.

A Grenoble, le maire sortant Eric Piolle, qui avait montré la voie en 2014, a engrangé une large avance avec environ 46% des voix, selon les estimations.

A Strasbourg, Jeanne Barseghian a accentué la dynamique qui la portait dans les sondages en se plaçant largement en tête (près de 28% des voix). Le probable ralliement de Catherine Trautmann et du PS (environ 20%) fait de l'écologiste la favorite pour prendre la mairie.

A Bordeaux, Pierre Hurmic, à la tête d'une union de la gauche, est au coude-à-coude aux alentours de 35% avec le maire juppéiste sortant Nicolas Florian, un résultat impensable il y a plusieurs mois lorsque le premier était crédité de moins de 20%. Le Marcheur Thomas Cazenave, distancé avec 12,5%, sera le faiseur de roi, alors que le maintien programmé de Philippe Poutou (de 10 à 11%) est une épine dans le pied de Pierre Hurmic.

Le maire sortant écologiste de Grenoble Éric Piolle lors d'un meeting, le 11 mars 2020 à Grenoble
Le maire sortant écologiste de Grenoble Éric Piolle lors d'un meeting, le 11 mars 2020 à Grenoble
AFP

A Lyon, Grégory Doucet écrase la concurrence en frôlant les 30%, reléguant ses adversaires à 10 points. Mais le résultat encore inconnu dans la métropole, qui aura les plus grands pouvoirs, prendra par ricochet une importance considérable sur le résultat final.

- Un bémol de taille: Paris -

Vraie surprise, à Toulouse Antoine Maurice, à la tête d'une alliance avec La France insoumise, reste avec 28% à distance raisonnable du sortant LR soutenu par LREM Jean-Luc Moudenc à 36%. Avec l'éventuel soutien du PS-PCF (18%) et de Générations (6%), les écologistes se trouvent au seuil d'un bastion réputé difficile à prendre.

Quant à Besançon, Anne Vignot, qui mène une union de la gauche largement en tête (au-dessus de 30%), pourrait profiter de la concurrence entre les candidats LR et LREM, tous deux aux environs de 20%, pour l'emporter confortablement.

Même là où la victoire semble compliquée, les écologistes font des scores au-dessus de 20% dans les métropoles, comme à Lille, Rouen ou encore Mulhouse.

L'écologiste Pierre Hurmic, le 9 février 2020 à Bordeaux
L'écologiste Pierre Hurmic, le 9 février 2020 à Bordeaux
AFP/Archives

"Leurs espoirs sont confirmés: il semble qu'ils ont réussi comme aux européennes à attirer l'électorat du premier tour en 2017 d'Emmanuel Macron", a analysé auprès de l'AFP Emeric Bréhier, directeur de l'Observatoire de la vie politique de la fondation Jean-Jaurès.

Gros bémol au sein de cette vague verte: David Belliard n'a pas fait le poids à Paris avec environ 11%. Si Anne Hidalgo a sans doute capté une importante part du vote écologiste en atteignant quasiment 30%, le score très faible du candidat d'EELV ne lui promet pas de pouvoir peser davantage dans la majorité, si elle est reconduite.

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