Otan : les propositions des candidats à la présidentielle
Alors que le conflit ukrainien a remis l’Otan au centre de l’actualité, la place qu’occupe la France au sein de l’organisation divise les candidats à la présidentielle. Au lendemain du sommet atlantiste de Bruxelles, Public Sénat épluche les programmes de campagne à ce sujet.

Otan : les propositions des candidats à la présidentielle

Alors que le conflit ukrainien a remis l’Otan au centre de l’actualité, la place qu’occupe la France au sein de l’organisation divise les candidats à la présidentielle. Au lendemain du sommet atlantiste de Bruxelles, Public Sénat épluche les programmes de campagne à ce sujet.
Public Sénat

Par Pierre-Louis Boucé

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Partir ou rester ? C’est par cette dichotomie qu’on peut habituellement résumer les propositions des candidats à la présidentielle sur la place de la France dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Dans une campagne marquée par la guerre en Ukraine et où se sont multipliées les réunions de l’organisation atlantiste, la question de l’appartenance à cette dernière, revient au premier plan.

 

  • Pour la sortie du commandement intégré de l’Otan, mais pas avant la fin du conflit ukrainien

 

C’est le revirement le plus récent dans l’actualité. Interrogée hier soir sur Cnews, Marine Le Pen a déclaré qu’elle ne quitterait pas le commandement intégré de l’Otan tant que la guerre en Ukraine fait rage. « On ne va pas le faire alors qu’il y a une guerre dans un pays européen » a-t-elle expliqué. « Il n’est pas question, surtout en ce moment, de sortir du camp occidental mais il faudra le faire ». La candidate du RN à la présidentielle affirme qu’elle quittera la structure dès lors que le conflit sera fini. Dans son programme, Marine Le Pen voulait initialement quitter l’Otan sans délai, estimant qu’il s’agissait d’une « organisation belliciste » qui vise « l’encerclement dangereux de la Russie ». Même volte-face chez Fabien Roussel, invité sur Cnews le 8 mars. « Aujourd’hui ce n’est absolument pas le sujet » a déclaré le candidat du PCF, qui estime tout de même qu’il faudra, à l’issue de la guerre, trouver une nouvelle « logique de sécurité collective ».

 

  • Pour un départ immédiat de l’Otan ou de son commandement intégré

 

Certains candidats ne veulent pas attendre la fin du conflit pour claquer la porte de l’alliance atlantique. Jean-Luc Mélenchon entend quitter immédiatement le commandement intégré puis, étape par étape, l’organisation dans son ensemble. Lors d’un meeting à Lyon le 6 mars, Jean-Luc Mélenchon avait qualifié l’Otan d’« organisation inutile qui provoque des tensions » et proposé des « alliances altermondialistes qui partent de l’intérêt général humain » sans donner plus de précisions. Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, surenchérit en demandant le « démantèlement » de l’alliance atlantique.

Si Nathalie Arthaud n’a pas formulé de proposition claire à ce sujet. Elle prône un non-alignement et estime : « C’est la politique impérialiste des États-Unis, de l’OTAN et des puissances occidentales qui a fait de l’Ukraine le théâtre de leur bras de fer. Qui a ceinturé la Russie de bases militaires ? Qui exerce une pression constante pour que les pays voisins de la Russie adhèrent à l’OTAN ? » a-t-elle affirmé lors de son meeting à Bordeaux le 18 mars dernier.

 

Même son de cloche à droite, où Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, qui citent la décision de Charles de Gaulle de 1966. Ils veulent quitter le commandement intégré de l’organisation. Le premier dénonce une « perte d’autonomie stratégique » au profit des Américains quand le second veut que la France devienne un « médiateur entre la Russie et l’Otan ». Dans un registre similaire, Jean Lassalle veut « préparer notre désengagement » de l’alliance. Le candidat du parti Résistons ! dénonce, dans le cadre du conflit ukrainien, une « mise sous tutelle du continent européen par l’Otan et les Etats-Unis ».

 

 

  • Pour un maintien dans l’alliance

 

Sur l’ensemble des candidats, seule une minorité défend l’engagement atlantiste de la France. Ainsi, le président sortant Emmanuel Macron ne se détache pas du « et en même temps » et veut à la fois se maintenir dans l’OTAN et développer la défense européenne. L’organisation qu’il avait estimé être en état de « mort cérébrale » a selon lui retrouvé une « clarification stratégique » avec la guerre en Ukraine. Le candidat écologiste Yannick Jadot et Valérie Pécresse (LR) entendent également travailler sur le dossier de la défense commune au sein de l’UE, tout en se maintenant dans l’Alliance. La candidate socialiste Anne Hidalgo, de son côté, ne fait aucune mention de l’alliance dans son programme. À l’occasion de la commémoration du 11 novembre, la maire de Paris avait loué dans un tweet les relations franco-américaines. En janvier, elle estimait que la réponse à ce qui n’était alors qu’une crise ukrainienne devait être apportée au niveau européen. Elle a ensuite fortement critiqué la position de Jean-Luc Mélenchon

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01066724_000014
8min

Politique

Référendum sur l’immigration : une pétition controversée relance le débat enterré au Sénat en 2023

Plus d’1,3 million de personnes auraient signé la pétition de Philippe De Villiers en faveur d’un référendum sur l’immigration, dont certains cadres LR, comme Laurent Wauquiez. L’idée d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution aux questions migratoires avait été portée en 2023 par l’ancien président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau avant d’y renoncer faute de majorité.

Le

Otan : les propositions des candidats à la présidentielle
4min

Politique

Rencontre entre le PS et Sébastien Lecornu : « Quand on a 39 ans, je crois qu'on n'a pas intérêt à être censuré au bout de 15 jours », lance Patrick Kanner

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.

Le

Otan : les propositions des candidats à la présidentielle
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le