A huit semaines du premier tour, la publication vendredi du décret de convocation des électeurs lance le compte à rebours de l'élection...
Par Sylvie GROULT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
A huit semaines du premier tour, la publication vendredi du décret de convocation des électeurs lance le compte à rebours de l'élection présidentielle française des 23 avril et 7 mai, qui s'annonce plus ouverte que jamais.
La publication du décret ouvre la phase de recueil des parrainages: 42.000 élus vont recevoir le formulaire envoyé par les préfectures, sur lequel chacun pourra donner sa signature à un candidat. Un seul parrainage par élu est autorisé.
- Chasse aux parrainages -
Les parrainages devront être retournés par voie postale et parvenir au plus tard le 17 mars à 18H00 au Conseil constitutionnel, qui, après validation, établira la liste des candidats les 20 ou 21 mars.
Des employés du Conseil Constitutionnel enregistrent des parrainages d'élus pour les candidats à l'élection présidentielle, le 13 mars 2007 à Paris
AFP
La chasse aux précieuses signatures a déjà commencé sur le terrain, les principaux candidats peuvent compter sur leurs nombreux soutiens pour obtenir les 500 parrainages nécessaires, quelques uns des "petits candidats" s'activent sans certitude de pouvoir franchir la barre.
Six candidats en difficulté ont ainsi protesté ensemble contre le "verrou anti-démocratique des grands partis", critiquant notamment le fait que les parrainages seront désormais rendus publics.
Ils craignent en particulier "la pression" exercée sur les maires, qui "ne peuvent accorder leur parrainage librement en raison des retombées négatives qu'ils ou elles pourraient subir".
- Transparence -
Pour la première fois , dans un souci de transparence, la liste des élus ayant parrainé un candidat sera publiée dans son intégralité et en continu par le Conseil constitutionnel. Les noms seront rendus publics deux fois par semaine, les mardi et vendredi, durant les trois prochaines semaines, à l'exception de la première liste qui sera publiée le mercredi 1er mars.
Auparavant, seulement 500 noms tirés au sort étaient publiés, après l'établissement de la liste définitive des candidats.
Autre nouveauté: les déclarations de patrimoine des candidats seront rendues publiques. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique les affichera sur son site au plus tard le 9 avril, 15 jours avant le premier tour. Lors des précédentes élections, seule la déclaration du vainqueur était publiée.
Deux prétendants à l'Elysée ont devancé ce calendrier en rendant public leur patrimoine: le socialiste Benoît Hamon et le candidat de la droite François Fillon, qui a tenté ainsi de plaider sa cause dans le scandale d'emplois présumés fictifs attribués à sa famille.
- Une dizaine de candidats? -
Une dizaine de candidats pourraient au final rester en course, soit à peu près autant qu'en 2012 où ils étaient 10 à se présenter devant 46 millions d'électeurs inscrits. Ils étaient 16 en 2002, 12 en 2007.
Un formulaire de parrainage à l'élection présidentielle, présenté le 08 mars 2007 à la mairie de Noron-la-Poterie
AFP/Archives
L'élection s'annonce très incertaine, marquée par la montée de l'extrême droite, l'élimination de grandes têtes d'affiche lors des primaires de droite et de gauche, les démêlés judiciaires de François Fillon qui empoisonnent sa campagne et alimentent la défiance des électeurs.
Dernier rebondissement en date, l'écologiste Yannick Jadot a abandonné jeudi la course pour soutenir Benoît Hamon.
Les sondages placent en tête du premier tour la candidate du Front national Marine Le Pen, qui serait en revanche battue au second tour, quel que soit son adversaire.
François Fillon et l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron, électron libre de cette campagne, se disputent la deuxième place, mais la nouvelle alliance au centre entre Emmanuel Macron et François Bayrou pourrait changer la donne.
Les intentions de vote restent extrêmement mouvantes, près d'un électeur sur deux assurant qu'il n'a pas encore fait son choix.
- Dernière ligne droite -
La campagne officielle s'ouvrira lundi 10 avril. A partir de cette date, les différents courants disposeront gratuitement de temps d'antenne dans les médias audiovisuels, qui sont tenus à une stricte égalité des temps de parole. Elle s'achèvera le vendredi 21 avril à minuit.
La campagne du second tour opposera les deux finalistes du vendredi 28 avril au vendredi 5 mai à minuit. Le nouveau président de la République sera proclamé probablement le 11 mai, trois jours avant la fin du mandat de François Hollande, le 14 mai.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.