Zemmour : « Il est incapable d’assurer la sécurité dans son propre meeting ! » raille Éric Dupond-Moretti

Zemmour : « Il est incapable d’assurer la sécurité dans son propre meeting ! » raille Éric Dupond-Moretti

Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, interrogé par David Assouline, Éric Dupond -Moretti a raillé la capacité d’Éric Zemmour à être un homme d’Etat. « Il veut rétablir l’ordre républicain et il est incapable d’assurer la sécurité dans son propre meeting ».
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« Quand tu veux ranger la rue, commence par ranger ta chambre ». Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le garde des Sceaux, Éric Dupond Moretti s’est souvenu d’un proverbe que lui répétait sa grand-mère « avec la sagesse des gens du Nord ». Interrogé par le sénateur socialiste, David Assouline sur les violences subies par les membres d’SOS Racisme lors du meeting d’Éric Zemmour, dimanche. « L’histoire retiendra qu’ils ont fait un acte de résistance courageux […] Merci aux militants de SOS racisme qui ont été des bougies allumées dans la tombée de la nuit, Ils ont été passés à tabac avec une violence inouïe par des nervis fascistes dont plusieurs sont déjà identifiés […] M. le ministre quelles sont les actions engagées. Plusieurs réseaux violents ou même préparant des attentats d’extrême droite font l’objet d’enquêtes et de poursuites, pouvez-vous nous dire ce qu’il en est de cette menace dans notre pays et des risques qu’elle fait peser sur notre démocratie ? », l’a interrogé l’élu de Paris.

Séparation des pouvoirs oblige, le ministre de la justice s’est borné à rappeler que le parquet de Bobigny avait été saisi concernant les violences lors du meeting d’Éric Zemmour. « Naturellement le ministre ne peut pas intervenir dans une affaire en cours et contrairement à ce qu’a dit celui qui était à la tribune (Éric Zemmour), les juges de ce pays sont totalement indépendants », a-t-il souligné.

Mais derrière ce rappel institutionnel, la politique n’est pas loin. « Voilà quelqu’un qui, le menton haut dans la rodomontade, nous explique que depuis des mois et des mois qu’il veut rétablir l’ordre républicain qui selon lui serait déliquescent et il est incapable d’assurer la sécurité dans son propre meeting. Voilà la réalité », a-t-il lancé avant de citer sa précieuse aïeule. Une fois n’est pas coutume les applaudissements sont venus des bancs de la gauche du Sénat.

 

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Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. 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