A Colombey, Macron loue la Ve République car elle « permet d’avancer »
Emmanuel Macron a loué jeudi les qualités de Ve République qui lui permet d'"avancer" malgré les "péripéties" du quotidien comme la démission de...

A Colombey, Macron loue la Ve République car elle « permet d’avancer »

Emmanuel Macron a loué jeudi les qualités de Ve République qui lui permet d'"avancer" malgré les "péripéties" du quotidien comme la démission de...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU, Jérôme RIVET

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a loué jeudi les qualités de Ve République qui lui permet d'"avancer" malgré les "péripéties" du quotidien comme la démission de Gérard Collomb, en célébrant le 60e anniversaire de la Constitution dans le village du général de Gaulle.

A quelque 250 km de Paris, où est attendu le remaniement après le départ soudain du ministre de l'Intérieur, le chef de l'État a pris son temps à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne), où il a visité la maison de la famille de de Gaulle, la Boisserie, avant de saluer les quelque centaines d'habitants et curieux rassemblés sous le soleil dans le petit village.

Sans s'exprimer directement sur la crise gouvernementale, Emmanuel Macron a simplement indiqué aux journalistes que le nom du prochain ministre de l'Intérieur serait annoncé "en temps voulu".

Il a surtout exprimé son attachement à la Constitution promulguée il y a 60 ans jour pour jour, le 4 octobre 1958, à l'initiative du général de Gaulle.

"La force de cette Constitution, c'est qu'elle permet d'avancer", a-t-il expliqué à des journalistes après s'être recueilli devant la tombe du premier président de la Ve République.

Cette Constitution "permet d'éviter la tyrannie de l'immédiateté, qui est une absurdité contemporaine. Ce ne sont pas les péripéties du quotidien qui doivent décider pour une nation. Si on regarde tous les jours les péripéties du quotidien, tout ce qui se passe, les sondages, etc... on n'avance plus, on ne fait plus rien", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron avait déjà minimisé mercredi la portée de la démission de son ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, estimant "qu'il y a un gouvernement au travail" et que "le reste ce sont des péripéties".

"Non, je ne crois pas", a-t-il par ailleurs répondu à la question de savoir si la Constitution concentrait trop les pouvoirs aux mains du président.

"Je crois que ceux qui vont dans ce sens et, comme dirait le général, sautent comme des cabris sur leur chaise pour vouloir une VIe République, n'aiment tout simplement pas l'État et n'aiment pas qu'on décide. Aucun pays n'avance si on ne décide pas. Regardez les pays autour de nous. Ils sont bousculés par les extrêmes ou il devient impossible de passer le moindre texte de loi", a-t-il ajouté.

- Relancer la réforme -

Le chef de l'État a par ailleurs vanté la "solidité" et la "souplesse" de la Constitution, qui "a été de très nombreuses fois modifiée" en 60 ans.

Présent à Colombey, Jean-Louis Debré, fils de Michel Debré, l'un des initiateurs de la Ve République, a ainsi fait remarquer que la Constitution avait "survécu à huit présidents, 23 Premiers ministres et 1.400 ministres", ce qui "montre son efficacité".

En fin d'après-midi, Emmanuel Macron est attendu au Conseil constitutionnel à Paris pour un discours sur cet anniversaire devant quelque 200 invités, dont les anciens présidents Valéry Giscard d'Estaing et Nicolas Sarkozy.

Il saisira cette occasion pour "relancer" sa réforme institutionnelle qui, après avoir été reportée pour cause d'affaire Benalla, doit être de nouveau examinée "en janvier à l'Assemblée nationale", selon l'Élysée.

Cette réforme vise à réduire le nombre de parlementaires et à limiter leur nombre de mandats dans le temps, mais aussi dans son volet constitutionnel à supprimer la Cour de justice de la République et à réformer le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Un sondage Odoxa Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info indique que seuls 44% des Français expriment un attachement à ce régime. Ils ne sont également plus que 53% à se dire attachés à l'élection du président au suffrage universel, élément clé de la Ve République, qui "rend un peu fous les politiques", selon 71% d'entre eux.

A Colombey, village de 400 habitants, Emmanuel Macron a surtout été interpellé par des retraités sur la baisse de leur pension. A l'un d'eux qui la qualifiait de "douloureuse", il a répondu être conscient qu'il demandait "des efforts" aux retraités avant de défendre la politique de soutien aux actifs.

"Je voudrais bien une bise, moi", lui a aussi lancé une femme, quelques jours après les scènes très médiatisées des embrassades avec des habitants de l'île de Saint-Martin. "Vous êtes exigeante, vous!", a répliqué en souriant le président, avant de s'exécuter.

Dans la même thématique

A Colombey, Macron loue la Ve République car elle « permet d’avancer »
3min

Politique

Audition de François Bayrou sur Bétharram : il y a une « volonté de LFI et du reste de la gauche de transformer cette commission d’enquête en inquisition », tacle Jean-Philippe Tanguy

Invité de la matinale de Public Sénat, le député et président délégué du groupe RN à l’Assemblée a réagi à l’audition du Premier ministre sur l’affaire Bétharram. Jean-Philippe Tanguy ne voit pas de « mensonges ou de mises en doute de la probité de François Bayrou » qui justifierait une censure du gouvernement, « pour le moment ».

Le

A Colombey, Macron loue la Ve République car elle « permet d’avancer »
2min

Politique

Référendum : « C’est l’arme nucléaire », estime François Patriat

A la sortie des questions d’actualité au gouvernement, le chef de file des sénateurs macronistes, François Patriat est revenu sur l’interview du chef de l’Etat au cours de laquelle il a annoncé qu’il serait prêt à recourir au référendum, si le texte sur la fin de vie, en cours d’examen, faisait face à un « enlisement » au Parlement.

Le

A Colombey, Macron loue la Ve République car elle « permet d’avancer »
2min

Politique

Référendum sur la fin de vie : « Si le Président est prêt à prendre ses responsabilités, nous l’accompagnerons », assure Patrick Kanner

Alors qu’Emmanuel Macron se dit prêt à recourir au référendum sur la fin de vie, en cas de blocage au Parlement, Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat, salue cette annonce. « C’est le seul moment où je l’ai trouvé courageux, cohérent, en disant qu’il faut sortir une loi sur la fin de vie », affirme l’ancien ministre.

Le