A la Fête de l'Huma, élus et militants communistes ont soigné la mise en scène pour s'opposer aux ordonnances réformant le code du Travail, avec...
A la Fête de l’Huma, faux magistrats et vrais élus contre la loi Travail
A la Fête de l'Huma, élus et militants communistes ont soigné la mise en scène pour s'opposer aux ordonnances réformant le code du Travail, avec...
Par Sami ACEF
Temps de lecture :
3 min
Publié le
A la Fête de l'Huma, élus et militants communistes ont soigné la mise en scène pour s'opposer aux ordonnances réformant le code du Travail, avec le renfort de députés Insoumis et socialistes pour une fois unis.
"Jean Profite, directeur exécutif du Medef", annonce une femme déguisée en présidente de tribunal, alors que l'assistance se rassoit. Sous les rires, un faux cadre du syndicat patronal vient défendre en tant qu'"accusé" le plafonnement des indemnités de licenciement, dans un pastiche de "procès aux ordonnances", utilisées par le gouvernement pour réformer le code du travail.
Dans le camp de l'accusation, Jérôme Pimot, coursier de Deliveroo ou Nicole Coger, représentante des salariés de Tati, côtoient des politiques comme la sénatrice PCF Annie David ou l'ancien secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.
Tour à tour, ils opposent aux accusés leur vision du Travail. Ces derniers reprennent, sans nécessairement caricaturer, les propositions des soutiens à la réforme.
Après plus d'une heure de procès, marqué par un cours d'histoire sur le code du Travail du socialiste Gérard Filoche, les blagues grinçantes de l’humoriste Didier Porte, et les conclusions des vraies avocates Savine Bernard et Judith Krivine, les ordonnances sont sans surprise déclarées "coupables", sous les vivas d'un public revigoré.
- PCF, LFI et PS réunis sur scène -
A la Fête de l'Humanité, le 16 septembre 2017 à La Courneuve
AFP
Les magistrats d'un jour laissent place aux élus. Les députés PCF Elsa Faucillon, Sébastien Jumel et Pierre Dharréville, leurs homologues LFI Caroline Fiat, Adrien Quatennens et Alexis Corbière, et le socialiste Boris Vallaud, motivent tour à tour la foule et appellent à l'unité. Cette journée a pourtant été marquée par les critiques du secrétaire national Pierre Laurent contre Jean-Luc Mélenchon, suscitant l'agacement des députés LFI.
M. Vallaud, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande, fustige le contenu "déséquilibré" d'une "réforme de fainéants", Pierre Dharréville appelle ensuite les militants à "démultiplier les débats et les initiatives dans tout le pays", jugeant la manifestation du 12 septembre à l'appel de la CGT "extrêmement prometteuse".
Si les interventions des députés LFI sont vivement applaudies par le public, la question de l'union reste cependant sensible. Interrogé sur la nécessité "d'élargir" la manifestation du 23 septembre à l'appel de son parti, Alexis Corbière est légèrement chahuté lorsqu'il tente un trait d'humour en demandant s'il s'agit "d'élargir les trottoirs". "T'as très bien compris la question Alexis", lui lance un militant communiste.
"Si certains ne viennent pas en étant totalement d'accord la chose, uniquement parce qu'il n'y a pas eu de rendez-vous d'organisation c'est un peu bizarre", plaide le député, en profitant pour "salue(r)" l'action de Philippe Martinez et la venue de Benoît Hamon le 23, puis pour assurer que la manifestation sera ouverte à "tout le monde".
"Ce serait très mal compris par les gens qu'il y ait des clashs publics, il faut être dans l'action. C'était une bonne séquence", salue Edouard, militant LFI de 58 ans et "fils de communiste".
"Ce sont des gens qui défendent les mêmes idées", assure à ses côtés Virgile, 23 ans. "C'est une bonne chose que les gens de LFI soient ici pour montrer que tout rapprochement n'est pas impossible".
Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.
Le 81e congrès du PS, à Nancy, qui a vu Olivier Faure être réélu, a été marqué par la division des socialistes sur le rapport à LFI, au point d’éclipser les questions de fond. Le parti sort divisé. Mais il doit maintenant aborder les municipales et préparer son projet pour 2027.
Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure, réélu premier secrétaire du PS, ne sont pas parvenus à un accord pour intégrer toutes les sensibilités politiques dans la direction. Le maire de Rouen sera avec ses amis dans une minorité qui entendra faire entendre sa voix, avec à la clef un parti toujours coupé en deux.
La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.