Les sénateurs auditionnent à présent le général Éric Bio Farina, commandant militaire de la présidence de la République. Ce dernier avait déjà été entendu par les députés le 25 juillet.
12h10. « Il a été évoqué lors ce repas [du 25 avril] la manifestation du 1er mai », affirme le général Bio-Farina
« Il a été évoqué lors ce repas [du 25 avril] la manifestation du 1er mai », affirme le général Bio-Farina
Le général Bio-Farina a été interrogé par la sénatrice (CRCE) Esther Benbassa sur le repas qui l’a réuni le 25 avril avec Alexandre Benalla, et Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation à la préfecture de police. C’est à ce moment qu’a été la possibilité pour le chargé de mission de l’Élysée d’assister à une opération de maintien de l’ordre dans une manifestation.
« Ce repas a bien eu lieu, on doit pouvoir retracer quelque part à l’intendance de la présidence de la République », a d’abord confirmé le chef du commandement militaire.
« Il semble que là nous ayons quelques divergences, ou en tout cas des points de contradictions mémoriels […] Il y a des mémoires qui flanchent, si j’ai bien compris », a déclaré le général, reprenant des termes employés par Alain Gibelin à son encontre, lors de sa seconde audition le 26 juillet à l’Assemblée nationale. « Ce repas pour moi n’avait pas un caractère d’exception, donc je n’en ai pas retenu l’ensemble des détails. La seule chose qui m’est revenue c’est qu’il a été évoqué lors ce repas la manifestation du 1er mai », a assuré le général.
« Moi j’ai une mémoire très précise de ce qu’il s’est dit ce jour-là », avait expliqué devant les députés Alain Gibelin en juillet. « Bien évidemment celle du 1er mai a été évoquée », mais d’autres également, selon lui. La manifestation du 1er mai « n’a pas été fléchée spécifiquement », avait-il insisté.
12h00. Général Eric Bio Farina : « Je n’ai jamais vu Alexandre Benalla avec une arme à l’extérieur »
Arme de Benalla : le général Eric Bio Farina se contredit entre l’Assemblée nationale et le Sénat
Comme François-Xavier Lauch, le chef de cabinet d’Emmanuel Macron, le général Eric Bio Farina a été interrogé sur le port d’arme d’Alexandre Benalla. Problème : le commandant militaire de la présidence de la République s’est contredit entre ses déclarations tenues le 25 juillet devant la commissions d’enquête de l’Assemblée nationale et ses propos tenus devant les sénateurs.
« Le port d’arme professionnel était-il justifié par sa fonction ? » demande Philippe Bas, président LR de la commission d’enquête. « C’est au chef de cabinet d’apprécier si Alexandre Benalla… » commence le général, avant de s’arrêter. Il reprend : « D’abord, est-ce qu’Alexandre Benalla portait son arme dans le cadre de ses missions à l’extérieur ? Personnellement, moi je ne l’ai jamais vu. Dans les missions à l’extérieur, je ne croisais jamais Alexandre Benalla, parce que ce n’était pas mon champ de compétence, et je ne l’ai pas vu avec une arme à l’extérieur, non. (…) A l’intérieur, il me semble l’avoir vu avec une arme, au retour d’une séance de tir, si ma mémoire est bonne. Et là, il la portait, oui ».
Des propos étonnants puisqu’ils contredisent ceux qu’il a lui-même tenu devant les députés. « Je l’ai vu porter une arme, bien sûr, dans le cadre de certaines de ses missions. Je savais qu’une autorisation de port d’arme lui avait été délivrée et donc qu’il portait son arme de manière réglementaire » a déclaré le 25 juillet, selon le compte rendu de son audition sur le site de l’Assemblée.
Ce qui n’a pas échappé à la sénatrice PS Marie-Pierre de la Gontrie. La sénatrice de Paris rafraîchit la mémoire au général, qui rétropédale et, à quelques minutes d’intervalle, se contredit en pleine audition… « Oui, j’ai vu Alexandre Benalla porter une arme. Bien sûr, je ne renie pas ce que j’ai dit aux auditions (de l’Assemblée). Ce qui me revient, c’est que je l’ai vu également porter son arme au retour d’une séance de tir, puisque ce jour-là, il me l’avait montrée plus physiquement, si je puis dire, n’est ce pas » tente de se rattraper le général.
11H47. Alexandre Benalla n’était « pas en position de donner des ordres »
Alexandre Benalla n’était « pas en position de donner des ordres »
Alexandre Benalla « ne dirigeait pas de services », « n’avait pas d’hommes sous ses ordres ». « Il n’avait donc pas les moyens ni hiérarchiques, ni fonctionnels d’exercer quelque forme d’autorité » a précisé le général Bio-Farina. Pour autant, en juillet les membres des syndicats des forces de l’ordre ont expliqué devant la commission d’enquête, qu’Alexandre Benalla faisait part d’un « comportement indigne », « d’une intimidation constante et récurrente » allant même « jusqu’à l’insulte à l’encontre des gradés et des gardiens de la paix du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR).
« Personnellement, je n’ai pas assisté à des frottements, frictions, conflits entre Alexandre Benalla et des services de sécurité (…) On ne m’a jamais relaté d’incidents de cette nature » a-t-il répondu.
11h40. « Alexandre Benalla avait l’approche humaine de ce que souhaitait le Président pour sa sécurité »
Réorganisation des services de sécurité à l'Élysée : Benalla a participé à "certains travaux"
Selon le général Bio-Farina, la sécurité à l’Élysée ne repose pas uniquement « stricto sensu » sur le GSPR et le commandement militaire : d’autres services interviennent également, indirectement. Dans la réflexion engagée depuis plusieurs mois sur la réorganisation des services de sécurité à l’Élysée, Éric Bio-Farina précise que des « travaux interservices » ont été organisés. Alexandre Benalla a participé « à certains de ces travaux », « en tant que représentant de la chefferie de cabinet ».
Pour le général, le chargé de mission avait un « positionnement intéressant » car, de par ses fonctions, il était « un peu à la charnière entre ce que fait le GSPR et commandement militaire ». « Il était souvent dans cette zone d’interface entre l’intérieur et l’extérieur », ajoute-t-il.
Et de conclure : « Par ailleurs Alexandre Benalla avait suivi de près Emmanuel Macron lorsqu’il était candidat. Il avait l’approche humaine de ce que souhaitait le Président pour sa sécurité. »
11h30. Général Eric Bio Farina : « Nous avons fourni à la justice tous les éléments qui démontrent que Vincent Crase n’était en aucun cas mobilisé par la présidence de la République »
Général Eric Bio Farina : « Nous avons fourni à la justice tous les éléments qui démontrent que Vincent Crase n’était en aucun cas mobilisé par la présidence de la République »
Dans les premières minutes de son audition, le général Eric Bio Farina, commandant militaire de la présidence de la République, s’est exprimé sur le cas de Vincent Crase, gendarme réserviste, salarié de La République en marche, qui apparaît sur les vidéos du 1er mai aux côtés d’Alexandre Benalla. Vincent Crase est mis en examen pour « violences en réunion », « immixtion dans l'exercice d'une fonction publique » et « port prohibé d'arme ».
Gêné pour répondre sur le sujet, le général souligne que « la présence de M.Crase a fait l’objet d’une enquête judiciaire sur laquelle je ne vais pas m’étendre ». Reprenant les déclarations à la presse de Vincent Crase, le sénateur PS Jean-Pierre Sueur lui a demandé si la régularisation, a posteriori, de jours de réserve est courante dans son commandement.
« Nous avons fourni à la justice tous les éléments qui démontrent que Vincent Crase n’était en aucun cas et sous aucune forme mobilisé par la présidence de la République le 1er mai 2018 pour une quelconque mission de je ne sais pas quoi d’ailleurs sur la Contrescarpe ».
« A la présidence de la République, (…) on ne commande pas les gens au petit bonheur la chance par SMS ou téléphone, en leur disant « si vous êtes libre demain pourquoi vous ne passeriez vous pas pour une mission ? » » ajoute Eric Bio Farina, déjà auditionné par l’éphémère commission d’enquête de l’Assemblée.