Ancien actionnaire principal de l’aciérie d’Ascoval à Saint-Saulve près de Valenciennes, Philippe Crouzet président du directoire de Vallourec était auditionné, mardi, devant la mission d'information du Sénat sur les enjeux de la filière sidérurgique. La rapporteure de la mission, la sénatrice centriste du Nord, Valérie Létard l’a interpellé sur son choix de supprimer 900 emplois en France la même année (2016) où son groupe a distribué des dividendes aux actionnaires, selon elle. Une affirmation contestée par Philippe Crouzet. Lors de son audition, le président du directoire de Vallourec a indique qu’il « n'y a pas eu de dividendes distribués aux actionnaires cette année-là ».
Après l’échec de la reprise de l’aciérie d’Ascoval par le groupe franco-belge Altifort, et en attendant le nouveau projet de reprise par Olympus steel, les salariés de l’aciérie sont dans l’incertitude.
« C’est une aciérie qui recycle de la ferraille c’est-à-dire qui est complètement en phase avec les enjeux climatiques » a appuyé Valérie Létard.
Et si Philippe Crouzet a dit hier aux sénateurs qu’Ascoval était vouée à disparaître, la sénatrice objecte que Vallourec aurait du mieux accompagner les salariés au départ » (…) « pour essayer de trouver une solution de diversification ». « Ce dont on a besoin pour cette usine, c’est de lui trouver des clients potentiels, des débouchés comme le ferroviaire ». « Cette aciérie correspond à un besoin encore faut-il organiser son aval ».
« À la sortie de cette audition, nous considérons que Vallourec n’a pas suffisamment été au rendez-vous, n’a pas été suffisamment été facilitateur à plusieurs étapes de reprises de l’aciérie » a-t-elle estimé.
Correctif fait le 5 juillet 2019
Dans un courrier adressé à Public Sénat, Philippe Crouzet conteste avoir employé les termes « vouée à disparaître » en ce qui concerne l’aciérie d’Ascoval. En effet, lors de son audition du 25 juin 2019, interrogé sur sa responsabilité dans la situation d’Ascoval par le sénateur communiste Fabien Gay, Philippe Crouzet répond : « On ne peut inventer les débouchés. British Steel, avec leur proposition de construire des rails spéciaux, ont astucieusement proposé une charge minimale avec des volumes substantiels. Il s'agirait d'agir sur une production en provenance de Grande-Bretagne. Ce débouché a l'air sérieux. C'est la seule solution, mais je ne sais où nous en sommes concrètement ». Plus loin, il ajoute : « La question des débouchés est en effet fondamentale. En effet, une aciérie sans débouché ne peut perdurer ». Nous avons donc corrigé ses propos.