Congrès du FN: Steve Bannon fait siffler les médias et promet la victoire
L'ex-conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, invité vedette et surprise du congrès du Front national samedi à Lille, a fait siffler les médias...
Par Paul AUBRIAT, Anne RENAUT
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L'ex-conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, invité vedette et surprise du congrès du Front national samedi à Lille, a fait siffler les médias et promis "la victoire" au parti d'extrême droite, auquel Marine Le Pen proposera dimanche un nouveau nom pour faciliter cette accession au pouvoir.
Qualifiant les médias de "parti d'opposition" ou de "laquais", il a provoqué des huées dans l'assistance. "L'Histoire est de notre côté et va nous mener de victoire en victoire", a assuré Steve Bannon, incarnation de la droite américaine la plus dure, qui a dirigé la campagne présidentielle de Donald Trump dans la dernière ligne droite avant de devenir son conseiller à la Maison Blanche.
Devant la presse, il a indiqué avoir rencontré l'ex-députée FN Marion Maréchal-Le Pen le mois dernier, au lendemain de son intervention remarquée devant le gratin conservateur américain, lui prédisant un avenir radieux. Il l'avait déjà qualifiée en 2016 d'"étoile montante" de l'extrême droite.
LPoignée de mains entre l'ex-conseiller de Donald Trump, Steve Bannon et la présidente du FN Marine Le Pen lors du 16e congrès du parti, le 10 mars 2018 à Lille
AFP
Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner, le qualifiant de "roi des Fake news et des suprémacistes blancs", a estimé qu'avec M. Bannon le FN allait peut-être changer "de nom, mais pas de ligne politique".
C'est une visite "paradoxale" qui n'est "pas exactement la définition de la +dédiabolisation+" lancée depuis 2011, a commenté le cofondateur du FN Jean-Marie Le Pen. L'ancien président du parti, exclu par sa fille pour ses propos polémiques sur la Shoah, a avoué sa "sympathie" pour M. Bannon lors d'une séance de dédicace de ses mémoires à Paris.
- Un parti 'adulte' -
Ce congrès doit parachever la refondation du FN engagée par Marine Le Pen depuis qu'elle en est devenue présidente en 2011, en vue des élections européennes l'an prochain où elle croit à une victoire des populistes comme en Italie.
"Le Front national est devenu adulte. (...) Il est passé d'un parti d'abord de protestation" à "un parti de gouvernement", a déclaré vendredi Mme Le Pen, estimant que "changer le nom, c'est une des manières de le faire savoir".
Marine Le Pen s'apprête à voter lors du 16e congrès du Front national, le 10 mars 2018 à Lille
AFP
Selon le parti, le principe d'un changement de nom a été approuvé par 52% des militants dans un questionnaire dont les résultats valident largement la ligne de Mme Le Pen. La présidente proposera dimanche une nouvelle appellation.
Mais Jean-Marie Le Pen a mis en doute ce résultat, et un cadre frontiste a dit avoir eu écho d'une "courte majorité +contre+ le principe d'un changement de nom".
- 'guerre psychologique' -
"J'ai toujours préféré le mot nation au mot patrie", confie Marine Le Pen, qui trouve "ringard" le terme "patriotes", pris par son ancien conseiller Florian Philippot pour son propre parti. Elle ne veut plus de "Front", trop "militaire".
Marine Le Pen, dont l'image s'est dégradée depuis la présidentielle selon de récents sondages, estime qu'il n'y a "rien d'étonnant" à subir "un trou d'air" après sept années "d'expansion" pour son parti.
Des personnes arrivent au Grand Palais de Lille pour assister au 16e Congrès du Front national, le 10 mars 2018 à Lille
AFP
Après son débat "raté" en mai face à Emmanuel Macron, certains militants se demandent si elle a encore la capacité à diriger le parti.
A Lille, elle a dit avoir "bien entendu la petite musique de guerre psychologique qui nous est menée" mais relevé la "triple" victoire remportée l'an dernier, avec près de 11 millions de voix (33,9%) au second tour de la présidentielle, "une alliance inédite" avec Nicolas Dupont-Aignan et l'élection de 8 députés.
A l'entrée du Grand palais de Lille, Sarah Fert, enseignante de 26 ans, pense qu'il faut "repartir sur d'autres bases". "On sort d'une grande période électorale, il est temps de refédérer" le parti.
Depuis la présidentielle, la présidente du FN a subi deux grandes défections: sur sa gauche, celle du souverainiste Florian Philippot, qui fustige un congrès "de liquidation", et sur sa droite, la mise en retrait de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, très appréciée dans le parti mais absente du congrès.
Marine Le Pen a aussi essuyé des coups de son père, qui conteste sa ligne. Mais ce dernier a renoncé à un dernier coup d'éclat et n'ira pas au congrès --une première pour lui--, où il doit être déchu de sa présidence d'honneur.
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