Politique
Invitée de la matinale de Public Sénat, Sophie Primas a annoncé que le débat sur l’identité nationale, voulu par François Bayrou, sera lancé « début avril ».
Le
Par Pierre Bonte-Jospeh
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Déambuler d’un pas lent, se croiser, voir sa famille, ou se donner l’accolade, autant de gestes d’une époque insouciante qui paraît lointaine. Depuis, la crainte de contracter le coronavirus a envahi tout l’espace. Un risque qui avait disparu au fur et à mesure de la mise au point de vaccins.
Car si les habitants des pays développés se sentent aujourd’hui, à l’abri d’une telle contagion c’est d’abord pour Claude Malhuret, sénateur et médecin grâce aux progrès de la science tout au long du 19 et 20 eme siècle, dans ces pays détaille-t-il : « les maladies infectieuses ont fait place aux maladies dégénératives comme les maladies cardiovasculaires, ou le diabète » avant d’ajouter que si « si les virus vont faire plusieurs centaines de milliers de morts -il ne faut pas oublier que- les secondes en font des millions ».
Un sentiment d’immunité trompeur, pour Anne-Marie Moulin, philosophe et aussi médecin : « Nous avons vécu une partie de notre vie sous le règne de l’éradication des maladies, en 1978 l’OMS déclare l’éradication de la variole, et c’est le premier pas d’une marche triomphale vers la conquête du monde microbien…ça a été une grande déception de découvrir que « non »…nous vivons encore avec les microbes, nous ne les maîtrisons pas vraiment ».
Pour la philosophe, vivre sans craindre les maladies infectieuses est loin d’être le cas dans tous les pays. Pour Anne-Marie Moulin : « on s’est cru invulnérables mais on a oublié qu’en Afrique, qu’en Asie et en Amérique la maladie frappe encore » ajoute-t-elle avant de poursuivre « On oublie que la méningite sévit au Sahel. On était sur notre balcon européen, on assistait à Ebola, mais on était malgré tout rassuré parce qu’Ebola ne débordait d’Afrique. On oublie les maladies infectieuses parce qu’elles ne nous concernent pas »
Mais plus que le retour des virus pour Claude Malhuret la stupéfaction générale vient de l’irruption dans nos vies quotidiennes de l’idée de notre propre fragilité : « Ce qui fait le plus scandale en définitive c’est, de mourir. Aujourd’hui on a l’impression que c‘est un scandale de mourir, alors que l’humanité a vécu avec l’idée qu’elle était fragile et le plus souvent qu’on mourrait avant l’heure. On ne sait plus que l’homme est mortel et on se scandalise lorsqu’il meurt. Ça laisse l’homme plus désemparé qu’avant. »
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