Le psychodrame n’en finit pas. Après une journée mouvementée chez Les Républicains, qui ont finalement maintenu leur soutien au président de la région Paca sortant Renaud Muselier, assurant qu’il n’y aurait aucun accord avec la République en marche, c’est au tour du maire de Toulon d’élever la voix. Dans une interview accordée au Figaro, Hubert Falco annonce qu’il claque la porte des Républicains, dont il ne partage plus la ligne politique. « Aujourd’hui, je ne renie rien, je ne critique rien, mais je décide de reprendre ma liberté. Je quitte donc le parti Les Républicains », explique-t-il au quotidien. Pour l’édile et ancien sénateur, la décision de n’acter aucun accord avec LREM prise par la Commission nationale d’investiture ce mardi constitue une erreur stratégique. « Ne pas être favorable à l’union alors que la menace de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National n’a jamais été aussi forte, revient à faire son jeu », poursuit-il auprès du Figaro.
« C’est au moins une clarification de son positionnement politique », commente le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier. « Ce n’était un secret pour personne qu’il était de plus en plus séduit par la ligne politique de LREM. Il a le mérite de la clarté, même si on peut déplorer le départ d’un membre de notre famille politique. » « Je comprends que des gens qui ne se sentent pas bien dans un parti le quittent », renchérit la sénatrice Valérie Boyer. « Si Hubert Falco se sent mieux à LREM il n’y a aucun sujet là-dessus, bien que je ne partage absolument pas son positionnement. » Pour certains, le départ du maire de Toulon aura d’ailleurs le mérite de restaurer l’identité des Républicains. « Cela prouve bien qu’il existe des différences entre notre ligne idéologique et celle de la majorité », assure Stéphane Le Rudulier.
« Si Christian Estrosi ne respecte pas l’accord, il devra prendre, de fait, les décisions qui s’imposent »
En interne, en revanche, on pointe du doigt « l’opportunisme » du maire de Toulon, à qui l’on prête des ambitions ministérielles. « Hubert Falco joue sa dernière carte pour devenir ministre », glisse un élu. « J’attends de voir si quitter son parti lui permettra bel et bien de devenir ministre de la défense. » Et le départ du maire de Toulon, proche de Christian Estrosi, dont la proximité avec la ligne de la majorité faisait déjà jaser, remet le sujet au centre des débats. « Hubert Falco a au moins clarifié sa position », estime Stéphane Le Rudulier. « J’espère que d’autres personnes au positionnement ambigu se poseront la même question… La CNI a été très claire, si Christian Estrosi ne respecte pas l’accord, il devra prendre, de fait, les décisions qui s’imposent… ».