Effondrement à Marseille: un 7e corps découvert, Gaudin se défend
Le corps d'une septième victime a été découvert jeudi soir dans les décombres des deux immeubles mitoyens qui se sont effondrés lundi à...

Effondrement à Marseille: un 7e corps découvert, Gaudin se défend

Le corps d'une septième victime a été découvert jeudi soir dans les décombres des deux immeubles mitoyens qui se sont effondrés lundi à...
Public Sénat

Par Martin DE MONTVALON, Francois BECKER

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le corps d'une septième victime a été découvert jeudi soir dans les décombres des deux immeubles mitoyens qui se sont effondrés lundi à Marseille,ville dont le maire LR Jean-Claude Gaudin a défendu son action face aux nombreuses critiques.

Au total, les corps de cinq hommes et deux femmes ont été retrouvés morts depuis l'effondrement lundi de deux immeubles vétustes de la rue d'Aubagne, dans le quartier populaire et central de Noailles.

Prenant la prole au cours d'une conférence de presse très attendue, le maire Jean-Claude Gaudin a exclu toute idée de démissionner : "Vous croyez que le capitaine démissionne quand il y a une tempête?", a-t-il déclaré. Il a ensuite défendu "l'ambition et l'exigence fortes" de son équipe en matière "de rénovation de l'habitat ancien et indigne, depuis plus de 20 ans".

Le ministre du Logement Julien Denormandie et le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, le 5 novembre 2018 à Marseille
Le ministre du Logement Julien Denormandie et le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, le 5 novembre 2018 à Marseille
AFP

"Je ne regrette rien", a insisté le maire, en soulignant les 35 millions d'euros investis depuis 2005 pour l'éradication de l'habitat indigne et "les milliers de logements sociaux démolis, reconstruits et réhabilités". Il a au passage appelé l'Etat à faire évoluer la réglementation, "pour faciliter et accélérer" l'action publique.

Pas question non plus pour le maire de répondre à ceux qui l'accusent dans ce drame, comme ces habitants et militants qui ont encore manifesté mercredi soir aux cris de "Gaudin assassin" : "L'heure n'est pas aux polémiques et l'expression des intérêts particuliers", a-t-il plaidé, en dénonçant "invectives et anathèmes jetés à travers les médias et les réseaux sociaux".

- "Chances très minces, mais réelles" -

Rue d'Aubagne, dans les décombres des numéros 63 et 65 (qui se sont effondrés lundi) et 67 (en partie abattu par les pompiers), les recherches d'éventuels survivants ont repris à 13H00, après l'interruption dans la matinée des travaux de "déconstruction" lancés mercredi soir sur deux immeubles mitoyens (les 69 et 71) qui menaçaient de s'effondrer sur les sauveteurs.

L'état des logements à Marseille
Part de résidences principales potentiellement indignes à Marseille
AFP

Les chances de retrouver encore des survivants, "sont minces, très minces, mais réelles", a précisé le vice-amiral Charles-Henri Garié, commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Selon les autorités, une personne pourrait se trouver sous les décombres du 65, le seul des trois immeubles écroulés lundi qui était officiellement habité.

Les deux autres étaient murés et théoriquement vides, même si selon des témoignages recueillis dans le quartier par l'AFP, le 63 était souvent squatté par des sans-papiers ou les vendeurs de cigarettes de contrebande.

Plus généralement, depuis lundi, de nombreux habitants du quartier - et des opposants politiques - critiquent l'action de la municipalité, qui avait notamment mis en avant les fortes pluies des derniers jours comme cause de ce drame.

Mais M. Gaudin a fermement répondu jeudi, dénonçant notamment un rapport d'inspection de 2015, évoqué par ces voix critiques, et qu'il juge "au vitriol" et d'un "parti pris extraordinaire" selon lequel 100.000 personnes seraient victimes de l'habitat indigne ou insalubre à Marseille.

- "Principe de précaution" -

Son adjoint à la prévention des risques, Julien Ruas, a lui souligné que lors de la seule journée de mercredi, 51 signalements d'immeubles vétustes avaient été faits auprès de ses services, pour 37 interventions et 4 évacuations au total, au nom du "principe de précaution".

Le journal local la Marseillaise a lancé, aux côtés de plusieurs associations, une enquête participative pour recenser les immeubles menaçants ou très dégradés, relayée sur les réseaux sociaux sous le mot-clé #balancetontaudis.

Sur le plan judiciaire, les causes de l'effondrement ne sont pas encore établies, et le parquet a indiqué mercredi qu'il serait "prématuré d'imputer des responsabilités pénales".

L'immeuble au 65 de la rue d'Aubagne avait fait l'objet d'un arrêté de péril imminent le 19 octobre. Mais il n'avait conduit à l'évacuation que d'un seul appartement, au 1er étage. Selon les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs, ce bâtiment "avait bougé avant son éboulement". L'enquête n'a toutefois pas encore permis quel immeuble était tombé le premier.

Samedi, une marche blanche en souvenir des victimes du drame doit avoir lieu entre le quartier de Noailles et le Vieux Port.

Partager cet article

Dans la même thématique

4min

Politique

UE-Mercosur : vers un accord cette semaine, contre l’avis de la France

Le sommet du Mercosur se tiendra ce samedi au Brésil, au cours duquel Ursula von der Leyen souhaiterait ratifier le traité commercial. Mais Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait part de son opposition, annonçant qu’il souhaitait reporter l’examen du texte, le tout sur fond de mobilisation des agriculteurs.

Le

Effondrement à Marseille: un 7e corps découvert, Gaudin se défend
3min

Politique

Crise agricole : « Avec une vaccination massive, nous ne pourrions plus exporter », s’inquiète François Patriat

Opposition au Mercosur et poursuite de l’abattage de cheptel bovins : la crise agricole se poursuit sur le territoire, essentiellement dans le sud-ouest où les actions de blocages sont maintenues. Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI au Sénat et ancien ministre de l’Agriculture, François Patriat, appelle à un moment d’accalmie de tous les acteurs. S’il salue l’action du gouvernement, il recommande cependant une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation des agriculteurs.

Le

Buste de Marianne
2min

Politique

Sondage : 76% des Français s’intéressent aux prochaines municipales

Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.

Le

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le