"Le RN a de beaux jours électoraux devant lui". Marine Le Pen est optimiste pour sa rentrée très européenne et axée sur l'immigration dimanche à...
Européennes: Marine Le Pen prédit de « beaux jours » malgré les affaires
"Le RN a de beaux jours électoraux devant lui". Marine Le Pen est optimiste pour sa rentrée très européenne et axée sur l'immigration dimanche à...
Par Anne RENAUT
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"Le RN a de beaux jours électoraux devant lui". Marine Le Pen est optimiste pour sa rentrée très européenne et axée sur l'immigration dimanche à Fréjus (Var), misant sur les vents nationalistes porteurs en Europe, malgré les affaires judiciaires et un parti mal en point.
L'éclaircie, pour un parti qui souffre aussi sur le plan financier, est venue jeudi d'un sondage Odoxa. Il met le Rassemblement national au coude à coude avec La République en marche (21,5% pour LREM contre 21% pour le RN) aux élections européennes de mai. Un score semblable à celui de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle.
Une bonne nouvelle que les militants arrivés au théâtre de Fréjus pour entendre leur cheffe répètent en boucle.
Pour le sociologue Sylvain Crépon, "la situation du RN d'un point de vue électoral n'est pas si catastrophique compte tenu de tous les boulets qu'il traîne".
Il rappelle qu'en 2002, Jean-Marie Le Pen parvient au second tour après une scission qui avait vu Bruno Mégret emporter avec lui "la moitié de l'appareil".
Paulette Delporte, retraitée sympathisante du Nord, en vacances au camping de Fréjus, veut savoir "ce que Marine Le Pen envisage pour nos jeunes qui sont payés au Smic et tous ces immigrés qui gagnent autant sans rien faire".
- L'écologie d'Hervé Juvin -
Le matin, les élus ont eux entendu, "ravis", l'essayiste Hervé Juvin, inconnu du grand public, proche de la Nouvelle droite d'Alain de Benoist, et cité pour conduire la liste du RN.
L'écologie, fil conducteur de son discours, est un thème que le RN voudrait développer pour séduire les classes moyennes et supérieures. "Les civilisations sont des écosystèmes en soi", abonde Philippe Vardon, ancien dirigeant du Bloc identitaire promu au bureau national du RN en mars.
Malgré l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen, pour laquelle Marine Le Pen est à nouveau convoquée par les juges en octobre, Caroline André, conseillère municipale de Cagnes-sur-Mer (Alpes maritimes) "n'est pas inquiète" pour la cheffe du RN.
Marine Le Pen et Matteo Salvini en janvier 2016 à Milan
AFP/Archives
Cette enquête a cependant plombé les finances du parti, déjà très endetté. Les juges ont ordonné fin juin la saisie de 2 millions d'euros d'aide publique due au RN, craignant que le parti n'utilise cet argent pour rembourser ses dettes au lieu de payer d'éventuels dommages.
Le RN risque en outre un nouveau procès sur le financement de ses campagnes en 2014 et 2015.
"Ce sont des persécutions" dignes d'un "régime totalitaire", cingle un proche de la finaliste de la présidentielle 2017.
Bien qu'à court d'argent, le RN a présenté plusieurs tracts à Fréjus, dont l'un montre Marine Le Pen à côté de son allié italien devenu ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini.
"Partout en Europe, nos idées arrivent au pouvoir", peut-on lire sur l'affiche.
- Prudence sur l'euro -
Longtemps son inspiratrice, Marine Le Pen table désormais sur l'expérience de son ami au pouvoir pour l'aider aux européennes.
Le président des Patriotes, ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, à Forbach le 2 septembre 2018
AFP/Archives
L'objectif n'est pas tant de parvenir au record de 2014 (25% des voix), que de former au Parlement européen "une minorité de blocage".
Promue en quelque sorte première rivale par Emmanuel Macron, quand le président a revendiqué le rôle de premier opposant aux "nationalistes", Marine Le Pen fera surtout campagne contre l'immigration, dénominateur commun de ses amis en Europe et de ses militants, plus divisés sur la sortie de l'euro, qui n'est plus la priorité du RN.
Son ancien bras droit Florian Philippot, parti après la présidentielle, l'éreinte à ce sujet dans un livre à paraître mercredi.
Il affirme sentir chez Marine Le Pen un "renoncement à la victoire" qui explique, selon lui, son évolution vers des thèses plus identitaires, sous l'influence des anciens mégrétistes, dont son conseiller Philippe Olivier.
Mme Le Pen doit encore convaincre qu'elle peut se rapprocher d'autres formations pour accéder au pouvoir, comme l'ont fait ses alliés en Autriche et en Italie, alors que LR exclut toute alliance.
A défaut d'avoir persuadé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan de s'associer à elle, Marine Le Pen promet une liste "de rassemblement" dans laquelle pourrait figurer l'ancien ministre LR Thierry Mariani, qui tarde à se décider, et un élu de Gironde.
Un mois après l’élection triomphale de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, le parti fait peau neuve samedi à la maison de la mutualité de Paris, avec un premier conseil national. Le ministre aura la charge de définir un début de projet pour 2027 et l’épineuse question de la désignation du candidat pour la présidentielle.
La formation de Gabriel Attal entend attirer de nouveaux « talents » pour le scrutin local et mise sur « L’académie des municipales », présentée comme « la plus grande école de formation locale jamais créée par un parti ». Renaissance a déjà désigné 214 « pilotes » dans les villes moyennes. Mais les ambitions restent modestes.
Malgré le rejet des sénateurs, la navette parlementaire sur la réforme du mode de scrutin pour les municipales à Paris, Lyon et Marseille se poursuivra en juillet avec un possible dernier mot donné à l’Assemblée le 11. Ce qui ne va pas arranger les relations à l’intérieur du « socle commun » entre les centristes, Les Républicains et les macronistes.
François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.
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