Européennes: Place publique donne à voir un début de convergence à gauche

Européennes: Place publique donne à voir un début de convergence à gauche

Des socialistes, des membres de Générations, des écologistes... mais pas de représentants du PCF ou d'EELV: Place publique a tenu...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Des socialistes, des membres de Générations, des écologistes... mais pas de représentants du PCF ou d'EELV: Place publique a tenu mardi à Paris un meeting qui a pour la première fois donné à voir l'esquisse d'une réconciliation des formations des gauches, que le mouvement lancé par Raphaël Glucksmann appelle de ses voeux en vue des européennes.

Environ 1.500 personnes, selon les organisateurs, se sont pressées à l'Elysée Montmartre (Paris XVIIIe), plusieurs centaines devant rester à la porte, faute de place.

Aux uns comme aux autres, Raphaël Glucksmann a renouvelé son appel à l'unité des forces de la gauche non-mélenchoniste, pour éviter la "Bérézina" qui s'annonce le 26 mai. "La Bérézina, c'est d'avoir une campagne (...) avec quatre, cinq listes, qui disent défendre la transformation sociale, écologiste de l'Europe. La Bérézina c'est de regarder une liste écologiste, sociale et démocrate s'opposer à une liste sociale, démocrate et écologiste, et le tout engueulé par une liste démocrate, écologiste et sociale", a-t-il ironisé.

"La raison d'être de cette soirée, c'est d'enclencher une dynamique de convergence", a souligné une des fondatrices de Place publique, Claire Nouvian, avant de laisser s'exprimer les "ambassadeurs" des différents partis invités.

Membre de Générations, l'ancienne députée Barbara Romagnan a jugé qu'il serait "irresponsable" que l'unité ne se fasse pas, alors que les uns et les autres "sont d'accord sur l'essentiel". Les fondateurs de Place publique avaient détaillé plus tôt dans la soirée les "dix combats communs" susceptibles selon le mouvement de faire consensus entre les différentes formations.

Disant avoir "hésité à venir", alors que l'appel à l'union a été utilisé "plein de fois" pour essayer d'étouffer "toute velléité d'alternative", la porte-parole de Générations Aurore Lalucq s'est elle aussi exprimée sans ambiguïté en faveur de l'unité. "Je nous trouve collectivement minables, je nous trouve collectivement irresponsables face à l'histoire (...) J'aimerais que certains égos se mettent dans leur poche, j'aimerais que les messieurs (...) se mettent autour de la table", a-t-elle lancé sous les applaudissements.

- Unité dans la "clarté" -

La numéro deux du PS Corinne Narassiguin s'est mise à l'unisson, soulignant que le PS avait rapidement "répondu présent" à l'invitation de Place publique, et participé "activement" à la rédaction des dix combats communs. "Nous devons faire le rassemblement maintenant, dépasser les calculs boutiquiers. Le Parti socialiste y est prêt", a-t-elle souligné à la tribune.

Présente dans le public, la maire PS de Paris Anne Hidalgo a salué devant la presse une "belle aventure". "Ca crée beaucoup d'espoir dans toute une population qui se sent écolo, de gauche, sociale-démocrate, européenne, et qui a envie d'autre chose", a-t-elle relevé.

Pour autant, le rassemblement est encore loin d'être achevé. Le PCF, prétendant avoir reçu l'invitation de Place publique "à 16H00" mardi après-midi, n'avait envoyé aucun représentant. Même chose pour EELV, arc-bouté sur la ligne d'autonomie.

Chef de file des écologistes, Yannick Jadot a une fois de plus balayé cette hypothèse mardi sur France 2. "Est-ce qu'on peut parler de sauver l'Europe, de sauver le climat plutôt que de sauver le Parti socialiste ?", a-t-il ironisé.

Au sein de Générations, tous ne sont pas prêts à rendre les armes. "L'appel à l'union c'est intéressant (...) Mais comment a-t-on la garantie que le PS est sincère lorsqu'il dit qu'il va rompre avec le libéralisme, quand en même temps il reste au PSE ?", a réagi auprès de l'AFP le bras droit de Benoît Hamon, Guillaume Balas. "La gauche, sans clarté stratégique et politique, ne peut renaître dans les urnes. C’est cette clarté qui peut permettre l’unité", a souligné M. Hamon, invité de l'émission Mardi politique sur RFI et France 24.

Au PS, plusieurs ténors ont aussi exprimé ces derniers jours des réserves sur la stratégie du premier secrétaire Olivier Faure. Selon Luc Carvounas, ce dernier s'est engagé au cours d'un bureau national mardi soir à la soumettre à l'arbitrage d'un Conseil national, fin février. "L'idée est de donner sa chance au produit, le rassemblement", a expliqué le député du Val-de-Marne.

Dans la même thématique

Européennes: Place publique donne à voir un début de convergence à gauche
3min

Politique

Présidentielle 2027 : « Seul un candidat du bloc central pourra s’opposer à ce que les extrêmes gagnent », défend François Patriat

Alors que Bruno Retailleau vient de déclarer sa candidature à la présidence des Républicains, les regards se tournent vers 2027. « Toutes les ambitions sont légitimes », observe le président du groupe Renaissance au Sénat. Mais pour François Patriat, seule une candidature unie de la droite et des macronistes permettra de l’emporter.

Le

France Algeria Influencer Arrests
4min

Politique

Bruno Retailleau annonce sa candidature à la présidence des LR

Dans un courrier adressé aux militants Les Républicains, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau indique qu’il briguera la présidence de son parti. Alors que l’ancien sénateur a le vent en poupe dans les enquêtes d’opinion depuis sa nomination au gouvernement, cette annonce pourrait contrarier les ambitions présidentielles de Laurent Wauquiez, le patron des députés de la Droite républicaine, qui a pris en main la refondation du parti.

Le

Européennes: Place publique donne à voir un début de convergence à gauche
2min

Politique

« Si le gouvernement tombait demain, le président de la République renommerait un de ses amis, qui ferait à peu près la même chose », estime Sébastien Chenu

Invité de la matinale de Public Sénat, le vice-Président du Rassemblement national et député du Nord Sébastien Chenu a réagi à l’échec d’une nouvelle motion de censure déposée par les Insoumis contre François Bayrou, lundi 10 février. Pour le parlementaire, faire tomber le gouvernement n’a pas d’intérêt tant qu’Emmanuel Macron ne peut pas dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale.

Le

Européennes: Place publique donne à voir un début de convergence à gauche
4min

Politique

« Nous avons déjà des avantages compétitifs par rapport aux Etats-Unis » : au sommet sur l’IA, Emmanuel Macron vante le modèle français

En clôture de la première journée du sommet sur l’intelligence artificielle, le président de la République a affirmé que la France était « de retour dans la course » à l’innovation. Energie décarbonée, formations d’excellence… Emmanuel Macron appelle les investisseurs à privilégier la France, face aux Etats-Unis.

Le